La note financière de Nissan a été dégradée
La note de la dette de long terme du constructeur automobile japonais Nissan, allié du français Renault, a été dégradée mardi au rang spéculatif par l’agence Standard and Poor’s, jugeant un fort redressement de sa rentabilité et de ses ventes « improbable ».
S&P a abaissé d’un cran sa note financière de long terme pour Nissan, passée de « BBB— » à « BB+ », faisant ainsi entrer le groupe dans la catégorie des investissements spéculatifs. Cette note a toutefois été assortie d’une perspective « stable ».
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« L’environnement de marché dans l’industrie automobile mondiale restera probablement difficile au cours des deux prochaines années, à cause des perturbations prolongées des chaînes d’approvisionnement, des coûts élevés, du ralentissement économique mondial et de la hausse des taux d’intérêt », a commenté S&P dans un communiqué.
Par ailleurs, à partir du second semestre 2023, un déclin de la demande automobile aux États-Unis et en Europe devrait mettre les prix de vente des constructeurs sous pression.
Dans un tel contexte, « il est improbable que la rentabilité et les ventes mondiales de Nissan se redressent fortement », alors que les performances de l’entreprise étaient déjà « faibles » ces trois dernières années, a estimé l’agence de notation.
Sa marge d’exploitation (Ebitda) devrait ainsi rester « entre 4,5 % et 5,5 % dans les deux prochaines années », clairement en dessous des niveaux de rentabilité de la plupart de ses grands rivaux, mais aussi en deçà de son partenaire Renault (7 %), a encore pronostiqué S&P.
Pour Nissan, entrer dans la catégorie des investissements spéculatifs de S&P risque d’augmenter le coût de ses emprunts obligataires à l’étranger.
Lors de la publication des résultats de son troisième trimestre 2022/23 début février, Nissan a maintenu son objectif de dégager un bénéfice net annuel de 155 milliards de yens (1,55 milliard de dollars), ce qui reviendrait à une chute de 28% sur un an.
Le groupe a aussi conservé son objectif de chiffre d’affaires annuel à 10 900 milliards de yens (+29,4 % sur un an).
Nissan avait renoué avec un bénéfice net annuel en 2021/22 après deux exercices profondément dans le rouge à cause de la pandémie, de profondes restructurations de ses activités mondiales et d’un manque de renouvellement de ses modèles à l’époque.