Kia Rio Hybride et Sportage FCEV : Mis à l'essai !

Publié le 6 décembre 2007 dans Électrique par Sylvain Raymond

Alors que le prix de l’essence ne cesse de grimper et que les pressions sont de plus en plus importantes en faveur de véhicules à vocation plus verte, plusieurs constructeurs emboîtent le pas dans la production de véhicules utilisant des technologies alternatives. Si GM et Honda ont clairement annoncé leur intention face à la production de véhicules utilisant la pile à combustible, Kia entend aussi faire une entrée remarquée.

Un peu d’histoire

Kia a débuté ses activités en 1944 et ne construisant alors que des bicyclettes. Ce n'est qu'en 1962 que le constructeur a présenté son premier véhicule motorisé, une camionnette à trois roues baptisée K-360. De nos jours, Kia est devenu un constructeur d’importance, disposant de plusieurs usines et de centres de recherche un peu partout dans le monde. D’ailleurs, Kia ouvrira en 2009 en Georgie sa première usine en Amérique du Nord. Cette usine lui permettra de produire des véhicules mieux adaptés au marché nord-américain et le tout commencera avec la production du Kia Borrego, le premier VUS intermédiaire à sept passagers du constructeur et le premier véhicule à être offert avec un moteur V8.

Détenu depuis 1998 à plus de 75% par l'autre géant coréen Hyundai, Kia entend se démarquer un peu plus au cours des prochaines années. En effet, on a maintes fois questionné la stratégie de Kia et Hyundai qui nous proposaient des produits similaires sans véritable distinction majeure. Il semble que Hyundai prendra maintenant la tendance du luxe alors que Kia s'orientera vers le plaisir de conduite et le style, d'où leur nouveau slogan, The Power to Suprise, « Le pouvoir de surprendre ». Est-ce à dire que l'on verra des voitures sport bientôt chez Kia ? Il faudrait, car Hyundai a la sienne, la Tiburon. Drôle de contradiction !

Depuis 2001, le nombre d'unités exportées par Kia a doublé, passant de 488 000 à plus de 870 000 en 2006. Le constructeur espère bien poursuivre cette lancée et percer de nouveaux marchés. Voilà qui compense une forte perte des ventes sur son marché domestique puisque les ventes ont chuté pratiquement de moitié, passant de 411 321 unités en 2001 à 269 575 en 2006. La Corée s'est récemment ouverte sur les constructeurs étrangers, ce qui affecte fortement les produits domestiques. Malgré tout, les ventes de combinés de Kia et Hyundai représentent toujours 73,3% de tous les véhicules en vente en Corée, tout en obtenant le sixième rang des ventes totales mondiales chez tous les constructeurs.

Kio Rio Hybride, une production incertaine

Histoire de se donner une vocation plus verte, Kia a entrepris la production d'une version hybride de sa Rio, un modèle connu sous le nom de Pride dans d'autres marchés. Si le constructeur ne peut confirmer que ce modèle sera importé au Canada dans un proche avenir, il souligne que près de 4 300 Rio Hybride seront produites et testées principalement dans leur marché local. Selon le constructeur, ces tests permettraient une production à plus grand volume pour 2010.

La Kia Rio Hybride renferme un moteur à essence de 1,4 litre jumelé à un moteur électrique de 12 kW. Similaire au système proposé par le japonais Honda, le moteur électrique est placé entre le moteur et la transmission. Ce dernier assiste constamment le moteur à essence . Contrairement à celui utilisé par Toyota, le système hybride de Kia ne fonctionne qu'en mode simple, donc vous ne pourrez circuler uniquement grâce au moteur électrique. Cette motorisation est combinée à une boîte CVT, ce type de boîte de vitesses offrant en tout temps un rapport idéal, maximisant ainsi la puissance du moteur. Finalement, lors de vos arrêts, le moteur s'éteindra automatiquement et redémarrera une fois la pédale de frein relâchée, le tout afin d'améliorer l'économie d'essence.

Sur la route, la Rio Hybride s'est révélée agréable à conduire et le système hybride très efficace. La voiture nous aura permis de boucler le 0-100 km/h en un peu plus de 12 secondes et selon le constructeur, elle affiche une consommation de 5,2 L/100 km. Voilà des chiffres comparables à ceux de ses rivales, sauf peut-être pour ce qui touche les performances. Du reste, la conduite demeure transparente et similaire à la Rio traditionnelle.

Kia Sportage FCEV, une entrée dans l’ère de l’hydrogène

Plusieurs constructeurs ont déjà emboîté le pas dans le développement de véhicules utilisant la pile à combustible, une technologie ne requérant aucun carburant fossile et ne produisant aucune émission nocive. Ce procédé utilise de l'hydrogène emmagasiné dans un réservoir qui, via une réaction chimique dans une pile à combustible, produit de l'électricité, alimentant le moteur électrique du véhicule. Des piles traditionnelles fournissent un surcroît de puissance en cas de besoin. À ce chapitre, GM et Honda ont profité du dernier Salon de Los Angeles pour dévoiler un premier programme autorisant des particuliers à essayer des véhicules ayant recours à la pile à combustible. Un premier pas vers la production de masse est ainsi franchi.

De son côté, Kia propose le Sportage FECV, une version propulsée à l'hydrogène du populaire VUS compact. Cette nouvelle génération, la seconde basée sur ce modèle, dispose d'un moteur électrique générant 80 kW et a une autonomie de 337 km. Kia est l'un des deux constructeurs, aux côtés de Honda, à offrir une technologie permettant un démarrage à froid, soit -20 degrés Celsius pour le moment. La prochaine génération devrait disposer d'un moteur électrique de 100 kW, une puissance équivalente à 134 chevaux, le tout atteignant un rendement similaire à une motorisation courante. En fait, ce Sportage pourra boucler le 0-100 km/h en environ 10 secondes et parcourir 600 km avec un réservoir, le tout sans aucune goutte d'essence et en ne rejetant que de la vapeur d'eau.

Kia a bel et bien l'intention de s'imposer chez les constructeurs proposant des technologies alternatives. D'ailleurs, tant la Rio Hybride que le Sorento FCEV ont été développés au Eco-Technology Center, un centre construit à la fin 2005 au coût de 60 millions de dollars et dédié à la recherche et au développement de technologies moins polluantes. Le design et l'architecture de cet édifice maximisent l'économie d'énergie et se veulent les témoins de l'ambition du constructeur.

Bref, dans la course aux véhicules non polluants, la compétition sera féroce. Si les constructeurs asiatiques ont l’air d’emboîter le pas rapidement, les constructeurs nord-américains paraissent quelque peu en retard sauf peut-être dans le cas de GM. Chez les Européens, on semble miser principalement sur le diesel, mais ce carburant ne représente pas une solution d'avenir, pas plus que l'éthanol.

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