Le Frère André était un 'gars de char' !

Publié le 7 mars 2010 dans Blogue par Le Guide de l'auto

Vous avez tous appris la bonne nouvelle, le bon pape Ben Panzer à Rome vient de sanctifier André Bessette appelé plus communément le Frère André. Mais avant d’accéder au temple de la renommée des bon gars, cet humble frère portier a consacré toute sa vie ou presque à sa dévotion à Saint-Joseph. Ce personnage d’une très grande humilité a, par sa foi, permis la construction de l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal, l’une des grandes basiliques du monde catholique. Mais avant de devenir saint, il a été l’un des hommes les plus populaires et appréciés du Québec en dépit de son humilité. Mais peu de Québécois savent que le frère André était un maniaque de l’automobile, un gars de char !

En effet, même s’il avait fait les vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, il ne pouvait s’empêcher d’avoir un faible pour les véhicules motorisés de son époque, et surtout l’ambulance de l’Oratoire. Par ailleurs, si vous ne le savez pas, c’est ce même frère André qui a inventé l’huile de Saint-Joseph, si populaire au Québec à une certaine époque. Il en a eu l’idée en regardant un mécanicien effectuer le changement d’huile d’une de sa chère ambulance. En voyant le liquide noirâtre sortir du moteur et être remplacé par une belle huile de couleur blonde, il s’est dit que de l’huile  bénie à l’Oratoire aurait des vertus curatives auprès des croyants. Cette huile chasserait les mauvais esprits comme la W30 propre remplaçait l’huile souillée. Mais cette huile bénie n’a rien à voir avec l’huile automobile. On m’a dit en confidence que Mazola la fabriquait avant qu’on la bénisse.

Bien qu’il n’ait pas eu de permis de conduire, il se permettait d’enfreindre une loi quand même assez laxiste dans notre province concernant la conduite de véhicules automobiles. Il faut savoir qu’à cette époque, obtenir un permis de conduire se limitait à se présenter au bureau du gouvernement et d’en ressortir avec le permis en main. Au tout début, il prenait place sur le siège passager et s’émerveillait de voir le conducteur de l’ambulance manier le volant, ses pieds danser sur le pédalier et passer les vitesses à l’aide du gros levier de vitesse. Puis un jour, il s’est permis d’essayer de conduire ce bolide, c’est un terme quand même exagéré, et il a appris par lui-même à piloter cet engin. Et par la suite, il se permettait de demander au conducteur officiel de le remplacer et de circuler à Montréal toutes sirènes hurlantes pour conduire un malade à l’hôpital.

C’est lors d’une de ces randonnées épiques dans les rues du Montréal qu’un incident est survenu et a permis au Frère André de découvrir ses talents de guérisseur et de thaumaturge. En effet, emporté par la griserie de la conduite, le bon frère André a amorcé un virage à haute vitesse, tout est relatif,  la portière arrière s’est ouverte et le malade a atterri sur la chaussée. Le saint homme freine à bloc, sort du véhicule et se précipite vers le corps inerte gisant sur la chaussée. Catastrophe ! La pauvre personne est morte. Pris d’une inspiration divine, le frère André sort une petite bouteille d’huile de Saint-Joseph d’une poche de sa soutane, en applique quelques gouttes sur le front du défunt et fait une prière à Saint-Joseph. Quelques secondes plus tard, la personne ouvre les yeux et est complètement rétablie. Ce fut le premier miracle du frère André et ceci s’est produit à cause de son amour des véhicules motorisés.

L’un des squares  les moins connus de la ville de Montréal est celui du Frère André situé au coin des rues René Levesque et McGill College, un endroit où la circulation est toujours très lourde. Sans doute que les initiateurs de ce projet savaient que le saint homme avait une passion pour l’automobile et sa statue fait face à un trafic incessant et toujours très lourd. On pourrait peut-être lui demander de faire un miracle et de réparer la chaussée, mais il semble qu’elle ce soit tellement détériorée qu’il ne peut rien faire.
Bref, il est presque certain que le frère André ne serait jamais devenu le Saint Frère André s’il n’avait pas aimé les véhicules moteurs.
Avertissement : Si vous croyez que tout ce que vous venez de lire, vous croyez également au Père Noël, à la Fée des dents et que Georges Bush est intelligent.

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