Verglas : la patience des conducteurs de voitures électriques mise à l’épreuve

Publié le 8 avril 2023 dans Actualité par Journal de Montréal

Par Hugo Duchaine et Clara Loiseau

La dernière tempête de verglas met à l’épreuve la patience de certains conducteurs de voitures électriques, qui doivent trouver une borne de recharge fonctionnelle et attendre leur tour en file. « Je suis prête à la vendre », lance Diana Trujillo, avec un soupir de découragement. C’est la deuxième fois en seulement quelques mois qu’elle se retrouve à courir les bornes de recharge pour son VUS Tesla, après avoir aussi perdu l’électricité plusieurs jours à Noël.

« Avoir une voiture électrique, c’est un cauchemar », se désole-t-elle, alors qu’elle attendait son tour devant une dizaine de bornes de recharge à Boisbriand, hier. La femme de 43 ans fait beaucoup de route et a dû recharger sa voiture tous les jours depuis la tempête de mercredi.

Aussi pour l’essence

En file lui aussi à bord d’une Tesla, Kyril Maatouk ne s’offusquait pas d’attendre une quinzaine de minutes. « Ma conjointe a dû faire quatre stations-service pour réussir à mettre de l’essence », relativise-t-il. 

Les pompes d’essence des stations-service fonctionnent à l’électricité et plusieurs files d’attente y sont aussi survenues.

« C’est la première fois que j’attends [...] je suis venu aujourd’hui recharger ma voiture parce que je suis en congé », poursuit M. Maatouk, dont la voiture avait encore 40% d’autonomie.

Photo: Hugo Duchaine

À Mirabel, Éric Coallier vivait aussi une panne de courant pour la deuxième fois en deux ans. Par contre, sa conjointe et lui, qui ont chacun une voiture électrique, s’assurent toujours que l’une des deux est complètement chargée pour ne jamais être « mal pris ».

« Il y a six bornes électriques, elles sont toutes pleines et environ sept ou huit voitures attendent », a-t-il remarqué vendredi matin, près de chez lui. Par prévention, ils ont rechargé leur Ford Mustang Mach-E, ne sachant pas quand ils retrouveraient le courant à la maison.

Il faut être pas mal bon en calcul...

Avoir une voiture électrique, c’est apprendre à voyager différemment et à bien planifier ses trajets. Et une panne de courant peut signifier quelques maux de tête, surtout quand on est journaliste et qu’il faut pouvoir se déplacer rapidement d’un point A à un point B. 

Clara Loiseau, Le Journal de Montréal

Car en voiture électrique, il faut calculer, avant les longs déplacements, l’énergie dont on va avoir besoin pour aller et revenir. Il faut vérifier qu’il y ait des bornes de recharges à la destination, si possible des charges rapides, pour éviter de devoir patienter 8 h afin d’être au maximum de sa capacité. Et il faut aussi tenir compte des conditions météo qui peuvent affecter l’autonomie.

Alors, quand ma patrone m’a demandé de partir jeudi midi à Châteauguay pour couvrir les inondations causées par les coupures de courant, la première chose que je me suis dite est : « est-ce que je vais être capable de revenir à la maison ? ».

Parce qu’avec la panne qui a plongé mon quartier de l’est de Montréal dans le noir mercredi jusqu’à vendredi matin, la batterie était loin d’être pleinement chargée. 

Des bornes... sans courant

Difficile en plus de compter sur les bornes publiques qui étaient hors service elles aussi ou prises d’assaut par d’autres électromobilistes mal pris, comme moi. Et impossible de marcher jusqu’à une borne pour remplir un bidon d’électricité non plus si je tombe en panne sur la route (rires). 

Ça m’a tout de suite rappelé mes premiers reportages avec ma première auto électrique qui avait une autonomie de 117 km en hiver et où je devais parfois me recharger trois fois sur des bornes rapides pour réussir à atteindre toutes mes destinations. 

Ma petite auto se transformait, comme pour beaucoup de journalistes, en bureau le temps que j’atteigne enfin le nombre de kilomètres nécessaire pour me permettre de rentrer à la maison et trouver une borne disponible à côté de la maison.

Malgré tout, il est clair que je ne regrette pas de conduire une voiture électrique, surtout quand on voit le prix du carburant et que les stations essence aussi ont dû fermer par manque d’électricité. 

En vidéo : Certains acheteurs de véhicules électriques perdent patience

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