Hey Audi, pimp mon rickshaw!

Publié le 22 mai 2023 dans Événements spéciaux par Gabriel Gélinas

Je roule aux commandes d’un véhicule électrique à une vitesse variant entre 30 et 50 km/h dans les couloirs de l’usine Audi de Forest en Belgique, là où sont assemblés les VUS électriques Q8 et SQ8 e-tron de la marque allemande. Mon véhicule n’est pas un VUS ou une voiture, mais plutôt un e-rickshaw à trois roues conçu et construit par une équipe de stagiaires de l’usine Audi de Neckarsulm en Allemagne.

Avec ce e-rickshaw surnommé « Gaia », Audi fait la démonstration concrète qu’il est possible de donner une seconde vie aux modules d’une batterie ayant précédemment servi à un véhicule électrique. De plus, ce e-rickshaw sert de projet pilote pour l’Audi Environmental Foundation qui a entrepris de le construire afin de venir en aide à l’organisme communautaire Nunam en Inde.

On le sait, les ventes de véhicules électriques progressent rapidement et l’engouement pour ce type de motorisation ne se dément pas, particulièrement au Québec. Toutefois, dans le discours entourant la mobilité électrique, il est rarement question dans l’actualité de ce concept de seconde vie d’une batterie dont la condition ne permet plus d’alimenter un véhicule électrique, après plusieurs années d’usage.

Il est encore plus rare d’entendre parler du concept de fournir une forme de mobilité électrique pour les marchés émergents, ou bien ceux où l’accès à la mobilité (à essence ou électrique) est hors de prix pour des raisons économiques. C’est au cours d’une présentation portant sur ces enjeux que j’ai découvert et conduit l’Audi e-rickshaw, et le projet pilote mené conjointement par Audi et Nunam.

Photo: Audi AG

Un rickshaw de 1979 converti à l’électricité

L’Audi e-rickshaw est probablement le plus beau rickshaw de la planète avec sa peinture noire et argentée ainsi que sa qualité de fabrication. Pourtant, il s’agit au départ d’un rickshaw construit en 1979 qui était animé par un moteur à essence très polluant. Les stagiaires d’Audi l’ont donc retiré pour le remplacer par un moteur électrique à aimant permanent refroidi par air, lequel est alimenté par quatre modules de batterie dont la capacité totale est de 6,4 kWh.

Les valeurs de puissance et de couple sont respectivement de 4,02 chevaux et de 10,78 lb-pi. Comme le e-rickshaw pèse 516 kilos, son chrono pour le 0 à 45 km/h est de 21,6 secondes… C’est par un guidon avec commande de l’accélérateur à la poignée de droite, et une pédale de frein au pied droit actionnant des freins à tambour, que l’on conduit le e-rickshaw Gaia. Les liaisons au sol sont assurées par une suspension à lames. Le e-rickshaw Gaia fait preuve d’une belle dualité avec sa conception à la fois très basique mais aussi à la fine pointe de la technologie de la mobilité électrique!

Photo: Audi AG

Ce projet pilote d’Audi et de Nunam servira de point de départ pour un programme de conversion de rickshaws à essence en Inde, lequel permettra d’assurer la mobilité de groupes communautaires. Nunam a aussi élaboré un second projet pilote selon lequel des batteries de véhicules électriques servent à établir un nanoréseau solaire capable d’alimenter une cinquantaine de kiosques et boutiques de la région d’Uttar Pradesh en Inde. Cela permet à leurs propriétaires de continuer le commerce à la tombée du jour, cette région étant souvent affectée par des pannes de courant.

BattMAN à la rescousse

Audi a également mis au point le logiciel BattMAN afin d’analyser l’état de santé de la batterie d’un véhicule électrique en quelques minutes. Ainsi, il devient possible d’évaluer la condition d’une batterie en vue d’un deuxième usage, en totalité ou partiellement, dans un nouveau véhicule électrique ou son utilisation en tant que source d’alimentation mobile ou statique. Dans les cas où la batterie serait hors d'usage, on procèderait au recyclage de ses composants pour les intégrer dans une nouvelle batterie.

Photo: Audi AG

Le Guide de l’auto a aussi visité l’usine de Forest, site de fabrication exclusif du VUS électrique de la marque depuis 2018, ce véhicule répondant alors au nom de e-tron quattro. Depuis décembre 2022, ce sont les Q8 e-tron et SQ8 e-tron à vocation plus sportive qui sont assemblés dans cette usine certifiée carboneutre, dont sont sortis plus de 160 000 exemplaires du VUS électrique d’Audi depuis le début de la production. En cours d’année 2023, cette usine donnera jour au VUS Q4 e-tron. 

Carboneutralité

À compter de 2025, toutes les usines de la marque seront carboneutres, mais celle de Forest a été la première à atteindre ce jalon dès 2018. Pour atteindre cet objectif, elle a été dotée d’une surface de panneaux solaires couvrant 107 000 mètres carrés, laquelle produit annuellement près de 9 000 mégawatts.

Photo: Audi AG

De plus, le transport des moteurs électriques des Q8 e-tron et SQ8 e-tron, ainsi que des modules de batteries, se fait maintenant de la Hongrie à la Belgique par rails, plutôt que par camions, ce qui permet de réduire les émissions de carbone de 2 600 tonnes par année. L’usine de Forest recycle aussi ses eaux grises par le biais d’un procédé permettant d’économiser près de 100 000 litres cubes d’eau potable annuellement.

Dès 2026, Audi ne lancera que des véhicules à motorisation électrique sur le marché mondial, la production de véhicules à motorisation thermique cessant en 2033.

À compter de l’an prochain, le constructeur amorcera la production du Q6 e-tron à Ingolstadt, en plus d’inaugurer celle d’autres véhicules électriques à ses usines de San José dans la région du Chiapas au Mexique ainsi qu’à Györ en Hongrie. Dès 2029, toutes les usines de la marque produiront au moins un modèle à motorisation électrique.

À voir aussi : l'essai complet du Audi Q4 e-tron

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