1 000 $ par mois !

Publié le 2 juin 2023 dans Blogue par Antoine Joubert

Depuis l’an dernier, le prix moyen d’un véhicule neuf vendu à l’échelle canadienne oscille autour des 50 000 $. La moyenne exacte pour 2022 est établie à 49 900 $ et comprend 83,9% de ventes de VUS et camions légers, ne laissant que 16,1% de part de marché pour les voitures. Évidemment, le terme VUS est large, comprenant aussi bien les CR-V et RAV4 que le Tahoe et l’Expedition. Mais il compte aussi des modèles comme le Hyundai Venue, le Kia Niro et le Nissan Kicks, qui ne sont rien d’autre que des sous-compactes déguisées en « camion ».

Pour les VUS et camions légers, le prix moyen de vente en 2022 était approximativement de 51 700 $ alors que pour les voitures, la moyenne se situait à 41 800 $. Des chiffres cumulés par la firme Desrosiers Automotive Consultants, spécialisée depuis plusieurs décennies dans l’analyse du marché automobile.

Il ne faut pas s’étonner de constater de tels chiffres, sachant que les constructeurs font tout pour rendre indisponibles des modèles d’entrée de gamme, favorisant la vente de modèles plus onéreux. Prenez par exemple la division Jeep de Stellantis, qui bât de l’aile avec des produits dits accessibles comme le Renegade et le Compass, poussant plutôt les Wrangler, Grand Cherokee et Wagoneer, où les prix comme les marges de profits sont faramineux. Même chose du côté de Ford et de Honda, chez qui l’explosion des prix est significative, même pour les modèles de grande série comme la Civic, le CR-V ou le F-150. Situation identique chez les fabricants coréens : bonne chance pour mettre la main sur un Kia Soul LX ou une Hyundai Elantra Essential, des versions de base. Ces modèles sont littéralement des raretés, pour ne pas dire inexistants, bien qu’ils soient publicisés au même titre que les versions cossues, lesquelles peuvent - comme par hasard - être livrées dans des délais raisonnables.

Photo: Antoine Joubert

L’industrie aura beau tenter de mettre la faute sur la pandémie où sur la rareté des pièces et des microprocesseurs, la vérité se situe principalement dans la faible valeur de notre monnaie. Avec un taux de change oscillant autour de 35% depuis hélas trop longtemps, les constructeurs ont naturellement moins d’intérêt à vendre chez nous des produits sur lesquels le profit est plus intéressant au sud de nos frontières.

Conséquemment, le parc automobile change drastiquement et l’accessibilité à un véhicule neuf devient de plus en plus difficile pour une grande partie des automobilistes, qui voient soudainement l’intérêt de garder et entretenir leur véhicule, conservant soudainement une bien meilleure valeur.

C’est qu’en fait, en se basant sur les chiffres de ventes de véhicules, on en arrive à la conclusion qu’un camion léger vendu en moyenne à 51 800 $, revient grosso modo à 1 000 $ par mois sur un financement de 72 mois, et à peine 100 $ de moins en location. Et pour cause, les taux de financement et de location qui ont augmenté, histoire de jeter de l’huile sur le feu. Et attention, cela exclut tout accessoire, toute protection ou garantie prolongée! Considérez la montée en flèche du coût des assurances justifiable par les coûts de réparations qui eux aussi, explosent, et ajoutez ensuite le prix des pneus d’hiver en hausse d’environ 20% depuis un an pour finalement réaliser que l’automobile est aujourd’hui très dispendieuse.

Pour vous donner une idée, la location taxes incluses sur 48 mois d’une Toyota Corolla LE avec Groupe amélioré (la plus populaire) revient mensuellement à 500 $ par mois. Ce sera 600 $ pour un Hyundai Ioniq 5 à rouage intégral sans options, en incluant les crédits gouvernementaux applicables. Pour une Subaru Outback Wilderness, autour de 800 $, un Honda Pilot Touring pour 1 150 $ et un Ford F-150 Supercrew 4x4 Lariat avec moteur 3,5 litres et ensemble FX4 pour environ 1 300 $. Choisissez ensuite de financer ces véhicules sur des termes de 6 ans et vous pouvez majorer la mensualité entre 100 $ et 300 $.

Photo: Marc-André Gauthier

Voilà combien coûte une voiture neuve de nos jours... Maintenant, comprenez que si les véhicules neufs sont aujourd’hui aussi chers, les modèles d’occasion ne s’en tirent pas mieux : une Toyota Yaris 2018 payée neuve autour de 18 000 $ coûte cinq ans plus tard, le même prix. Pareil pour une camionnette Nissan Frontier 2018 ou 2019, qui se revend au prix d’une neuve, 100 000 km plus tard.

Ainsi, avant de procéder à votre prochain achat, et bien qu’on l’ait souvent répété dans la dernière année, prenez soin d’évaluer correctement la valeur marchande de votre véhicule. Qu’il s’agisse d’une location ou que vous en soyez propriétaire. Souvent, conserver votre véhicule ou racheter votre location peut être l’option financière la plus alléchante.

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