Lamborghini Murcielago, la Audi Italienne

Publié le 12 février 2006 dans 2006 par Bertrand Godin

La Murcielago, c’est la super voiture à moteur central de quatrième génération produite par Lamborghini. Elle puise ses origines dans rien de moins que les classiques et exceptionnelles Diablo, Countach et la Miura originale. Pourtant, en dépit de l’héritage, de la disposition familière de la mécanique et du moteur V12, et même si elle date de quelques années, la Murcielago n’a rien d’une voiture tournée vers le passé.

En 1998, quand Audi a pris les commandes de la compagnie italienne, on a clairement indiqué la direction à prendre : utiliser les technologies les plus récentes pour fabriquer des voitures aux performances hors du commun. La Murcielago en est le premier exemple concret, mais la petiote Gallardo qui a suivi quelques années plus tard prouve aussi que l’objectif est toujours dans la ligne de mire.

Il s’en est fallu de peu

La Murcielago a des lignes racées et raffinées, mais il s’en est fallu de peu pour qu’elle arbore un look autrement plus sobre et moins sportif. Les anciens dirigeants avaient en effet choisi de remplacer la défunte Diablo par un modèle dont les lignes auraient permis à la Pontiac Aztek d’être un canon de beauté… Et ce sont les gens de Audi qui, à leur arrivée, ont tout simplement jeté au panier l’idée originale pour développer le concept plus raffiné. C’est d’ailleurs ce qui explique que cette Murcielago est la première de la gamme à n’avoir pas été dessinée par un Italien, mais plutôt par un Belge embauché par Audi.

En terme de construction, le bolide est construit autour d'un châssis en acier tubulaire entouré d’une carrosserie presque entièrement faite de fibre de carbone. Seuls le toit et les portières sont faits d’acier.

La puissance de la bête vient d’une version évoluée du moteur 6,0 litres V12 qui a actionné les dernières versions de la Diablo. Pour faire bonne figure et répondre aux besoins plus modernes, il compte maintenant sur une cylindrée de 6,2 litres qui produit 580 chevaux et 480 lb-pi de couple. La puissance est transportée vers les roues à l’aide d’un système intégral avancé, ne laissant aucune place à l’hésitation. Tout cela jumelé à une boîte de vitesses à six rapports traditionnelle, bien que ce mot soit un peu faible quand on traite de cette transmission exceptionnelle. Il est rare en effet qu’une boîte offre autant de rapidité d’exécution et de souplesse mécanique, ce qui permet de tirer le maximum de puissance du bolide sans perdre même une fraction de seconde. Mieux encore, la Murcielago est livrable avec une version robotisée de sa transmission, avec paliers au volant. Encore une fois, rapidité d’exécution et précision sont au programme surtout que cette version informatisée réagit encore plus rapidement que la version manuelle. On se croirait au volant d’une F1.

Toutes les versions de la Murcielago sont équipées d’amortisseurs électroniquement réglables et de dispositifs aérodynamiques actifs, y compris d’ailerons qui s’ouvriront automatiquement dès que la température du moteur s’élever afin d’augmenter l’écoulement d’air au moteur, assurant ainsi un meilleur refroidissement. Seul changement notable en 2006, on a modifié les pare-chocs, pour améliorer encore l’aérodynamisme.

Prêt, partez !

Nulle part ne ressent-on davantage l’influence du constructeur Audi que lorsque l’on prend le volant de la Murcielago. Fini l’aspect rétif des anciennes Lamborghini qui obligeait les conducteurs à devenir de véritables pilotes de course ! La Lamborghini est désormais une voiture civilisée et c’est la Murcielago qui, la première, a marqué le pas dans ce sens. En simple terme de confort, en regard des normes acceptables pour une voiture aussi sportive, la Murcielago en est un bel exemple. Plus vaste que celui de ses rivales, offrant plus de dégagement pour les jambes et les épaules, l’habitacle de la bête italienne présente un espace agréable et peu contraignant, une fois qu’on y est entré. La position de conduite y est exceptionnelle, même si on se sent parfois un peu trop enfoncé sous la ceinture de caisse.

Côté comportement aussi, la Murcielago s’est assagie. En insérant des suspensions plus adaptées, on permet une meilleure stabilité en virage, sans faire nécessairement payer les passagers. En ligne droite, la voiture est d’une stabilité exemplaire et fend littéralement l’air, atteignant sur une piste une vitesse maximale excédant 325 kilomètres à l’heure. Le freinage est puissant, bien qu’ayant une tendance à l’échauffement rapide. Il faut dire que Lamborghini ne s’est pas encore converti aux freins de céramique et de fibre de carbone qui font l’apanage des autres grandes sportives.

Il y a plus de 40 ans, Lamborghini donnait naissance au concept de super voiture. Aujourd’hui, après toutes ces années, la compagnie continue d’être parmi les meneurs de la catégorie pourtant fréquentée par de grosses pointures. Mais soyons honnêtes, il manque peut-être un petit quelque chose à la Murcielago pour rivaliser vraiment avec les Porsche Carrera GT, les Ferrari Enzo ou les Mercedes SLR. Mais il y a quelque chose que la Murcielago possède, et qui manquera toujours aux autres : l’insigne du taureau, gravé sur le capot, et dans les gènes.

Feu vert

Lignes racées
Moteur surpuissant
Transmission de course
Comportement routier de Formule Un

Feu rouge

Freinage peu résistant
Position assise un peu basse
Pédale à frein spongieuse
Accès à l’habitacle pour contorsionniste

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