Ottawa et Stellantis d'accord pour reprendre la construction de l'usine de batteries
Le Canada a annoncé mercredi soir avoir conclu un accord avec le constructeur automobile Stellantis pour la reprise immédiate de la construction de son usine de batteries à Windsor, en Ontario, interrompue depuis mai en raison d'un désaccord au sujet de subventions.
« Un accord a été conclu entre les gouvernements du Canada et l'Ontario, et Stellantis-LGES », a annoncé la vice-première ministre du Canada et ministre des Finances Chrystia Freeland, dans un communiqué commun avec le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne.
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Ottawa accordera entre autres des crédits d'impôt pouvant totaliser 10 milliards $ sur 10 ans. Dans le cas du gouvernement ontarien, c'est 5 milliards $.
Stellantis a de son côté, dans un communiqué séparé, indiqué que la construction de l'usine pouvait reprendre « dès à présent » et précisé que le lancement de la production des batteries était prévu pour 2024.
« Cet effort collectif a permis de conclure l'accord et nous reprenons maintenant la construction sur le site de Windsor », a salué Mark Stewart, directeur de l'exploitation de Stellantis en Amérique du Nord.
« Cet accord est bon pour les travailleurs et pour le Canada », s'est réjouie Chrystia Freeland.
Un projet de plus de 5 milliards $
Stellantis avait annoncé en mars 2022, avec le fabricant de batteries LG Energy Solution, investir 5 milliards de dollars canadiens dans la construction d'une méga-usine de batteries pour véhicules électriques dans la région de Windsor, devant permettre de créer 2500 nouveaux emplois. Cette région, à la frontière avec le Michigan et la ville de Detroit, est la plaque tournante du secteur automobile canadien.
Toutefois, à la mi-mai, le constructeur avait estimé que le gouvernement canadien n'avait « pas respecté les engagements pris » et décidé, en conséquence, d'interrompre tous les travaux de construction de l'usine.
Le Canada déploie depuis quelques années des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre et ses nombreux minéraux rares.
La stratégie canadienne s'inscrit dans la lignée de celle de son premier partenaire commercial, les États-Unis, dont le grand plan climat baptisé « Inflation Reduction Act » (IRA) prévoit des milliards de subventions pour les industries vertes.