Mis en demeure pour de l’essence vendue à bon prix
Par David Descôteaux
L’an dernier, des essenceries ont reçu 547 mises en demeure par leurs concurrents pour de l’essence vendue à un prix jugé trop abordable. Et ce, au détriment des automobilistes.
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« Des essenceries ont reçu des mises en demeure de leurs concurrents parce qu’elles ne vendaient pas leur essence assez chère aux automobilistes », explique Nicolas Gagnon, de la Fédération canadienne des contribuables (FCC). « Le mécanisme du prix minimum sur l’essence protège les corporations au détriment des consommateurs et il est temps de l’abolir. »
La FCC profite du dévoilement de son rapport annuel sur la transparence fiscale à la pompe pour dénoncer le prix minimum de l’essence au Québec et l’absence de mesure du gouvernement Legault pour aider les automobilistes.
Un prix plancher qui nuit aux automobilistes
« Le prix minimum de l’essence que les fonctionnaires imposent aux automobilistes augmente artificiellement le prix à la pompe refilé aux automobilistes, tout en empêchant les essenceries d’être plus compétitives et d’offrir de meilleurs prix », dénonce Nicolas Gagnon.
Chaque semaine, la Régie de l’énergie calcule le « prix minimum estimé » qui établit le prix minimal légal de vente de produits pétroliers pour chaque région et sous-région du Québec. Si un propriétaire d’essencerie vend ses produits sous le prix minimum estimé, il est susceptible de recevoir une mise en demeure de ses concurrents pour pratique commerciale déloyale.
En 2021-2022, la Régie de l’énergie a enregistré 547 mises en demeure remises pour de l’essence vendue à un prix jugé trop abordable par la concurrence.
Montréal parmi les plus chères
La FCC souligne que Montréal est au quatrième rang des villes avec les taxes sur l’essence les plus élevées au pays, à concurrence de 33 pour cent du prix.
Le Québec arrive également quatrième au classement des provinces avec les prix sur l’essence les plus élevés, avec un prix moyen à la pompe aux alentours de 1,69 $.
« Les nombreuses taxes et les prix de l’essence sont des obstacles qui affectent durement le portefeuille des familles québécoises », ajoute M. Gagnon. « Si François Legault a à cœur leur situation, il devrait songer à imiter l’Alberta ou l’Ontario, qui offrent des répits aux automobilistes en réduisant leur taxe provinciale sur l’essence », conclut-il.