"Walkaround" 101
C’était mardi dernier. Je prenais finalement livraison d’une voiture commandée il y a de cela 23 mois. Une Volkswagen Golf R qui, pour moi, constitue une des voitures se rapprochant de la perfection. Non pas qu’elle soit sans reproche, puisque l’on peut sans conteste critiquer la complexité de son écran central ou son système de commande vocale risible. Cependant, en plus d’être passionnante à conduire, elle vieillira comme le bon vin et a l’avantage de ne pas se déprécier.
Lorsque mon vendeur m’a téléphoné pour m’annoncer qu’il avait pu sécuriser une voiture pour moi, j’étais très heureux. J’ai donc accepté l’offre, me disant que de toute manière il m’était impossible de perdre un sou avec cette bagnole, qui pourrait sans doute être revendue à 10 000 $ de plus que son prix, si on en croit le marché, surtout avec l’option de la boîte manuelle dont la disparition d’ici un an a été officialisée.
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Pour la première fois depuis très longtemps, j’étais fébrile à l’idée de prendre livraison de cette voiture. Comme si je ne pratiquais pas mon métier, qui m’amène à changer de véhicule chaque semaine. Comme s’il s’agissait de ma première voiture neuve! Bref, j’avais très hâte. Et je crois que mon vendeur, avait lui aussi très hâte de clore ce dossier qui, je le rappelle, traînait sur son bureau depuis près de deux ans.
Arrivé sur place, ce ne fut le temps que de quelques convivialités avant que l’on se dirige vers la baie de livraison pour me montrer mon nouveau bolide. J’avais l’impression qu’il s’agissait de la voiture parfaite, pour moi. Comme lorsqu’en magasinant, vous enfilez ce pantalon peut-être un peu trop cher, mais que vous ne souhaitez tout simplement plus retirer. Au point où vous envisagez même d’en prendre deux.
Ce moment de bonheur n’allait toutefois pas s’arrêter là, puisqu’après contemplation, il est temps de se mettre à la table. Fort de plus de 30 ans d’expérience comme vendeur dans cette concession, mon vendeur a non seulement l’emblème du constructeur tatoué sur le cœur, mais prend chaque fois le temps d’étudier chacun de ses produits. Il allait donc entreprendre en bon professionnel de la vente automobile ce que l’on appelle dans le jargon, son walkaround, afin de me faire découvrir chacun des aspects de ma voiture.
Téléchargement et mise en fonction de l’application Car-Net, explications exhaustives des différentes fonctions de la planche de bord et des boutons au volant, démonstration des éléments distinguant cette édition 20e Anniversaire du modèle ordinaire, explications relatives à l’entretien et à l’utilisation de la trousse de gonflage temporaire, comme si je n’y connaissais rien! Et vous savez quoi? J’ai adoré!
Parce que je vivais l’expérience normale de n’importe quel client, mais aussi parce qu’en fin de compte, j’en aurai appris sur cette Golf R. J'ai même découvert avec déception que le capot n’est soutenu que par une broche plutôt que par un ou deux vérins, ce qui fait un peu bon marché. Mais bon, rien de trop grave…
En prenant la route, fiston à mes côtés et déjà en train de publier les photos de la voiture sur son Tik Tok, je craignais le moindre éclat de roche. Alors que j’étais au volant, je prenais aussi un pas de recul pour réaliser à quel point le service obtenu par ce vendeur était exceptionnel. « Si seulement la moyenne des vendeurs ne pouvait faire que 50% du travail de ce gars-là, le métier s’en porterait tellement mieux », me disais-je alors que je profitais de chaque kilomètre séparant la concession de mon domicile.
Alors oui, le métier de vendeur automobile en est un de choix. Un métier difficile, où les balivernes et la facilité sont trop souvent de mise, mais où les meilleurs se distinguent facilement. D’ailleurs, le seul fait qu’un vendeur prenne le temps de faire un suivi et surtout, de livrer lui-même les véhicules qu’il vend témoigne de son professionnalisme.
Je lève donc mon chapeau à tous ceux qui ont le métier à cœur, et à ces propriétaires de concessions qui savent tenir une équipe de vente compétente sans trop de roulement de personnel. Un défi colossal de nos jours, parce que la pénurie de main-d’œuvre frappe aussi dans ce domaine.