Tesla Model X - Les ailes du VUS électrique

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Antoine Joubert

Le Model X de Tesla aura été le premier du genre, donnant littéralement des ailes au segment du VUS électrique. Ces dernières n’ont évidemment rien à voir avec ces portières arrière à ouverture en ailes d’oiseau, elles évoquent plutôt les balbutiements d’un segment où aujourd’hui, la rivalité s’intensifie. Remarquez, Tesla aura d’abord fait de même avec sa Model S, qui aura inspiré plusieurs autres constructeurs.

Le Model X, malgré ses innovations, demeure aujourd’hui le moins prisé de tous les modèles de la marque. D’abord, parce qu’il est le plus cher, et aussi parce que la concurrence s’établit aujourd’hui avec des offres très sérieuses. Puis, parce que Tesla souhaite faire du Model X son véritable porte-étendard, on ne le propose désormais qu’en deux versions qui autant en termes de puissance que de capacités, éclipsent toute compétition.

Quelques rides

Plus imposant que les autres membres de la famille, le Model X n’est certainement pas le plus gracieux. Ses lignes, bien qu’aérodynamiques, n’ont pas l’élégance du VUS Mercedes-Benz EQS par exemple, sans compter qu’elles commencent à prendre quelques rides. On a toujours droit aux cinq teintes primaires de Tesla (gris, noir, blanc, rouge, bleu) avec un choix de deux types de jantes. Évidemment, l’option des roues de 22 pouces pourrait être favorisée par plusieurs, au coût d’une perte d’autonomie d’environ 35 kilomètres, toutefois, par rapport aux jantes de 20 pouces.

Sans cadre de fenestration, les portes avant s’ouvrent vers un habitacle récemment modernisé où l’on remarque d’abord ce volant non circulaire inspiré de l’aviation. Bien que ce dernier fasse jaser, il  n’est pas particulièrement ergonomique. Autrement, Tesla y exploite aussi son nouvel écran central de 17 pouces, dont la définition se situe parmi les meilleures de l’industrie. On y retrouve un système d’exploitation maison où tout est facile d’utilisation et où, bien sûr, on cartographie l’ensemble des bornes de recharge nécessaires à vos déplacements.

À l’ouverture des portes arrière, ce qui n’est, pour une raison évidente, pas toujours possible dans le garage du domicile familial, les passagers sont accueillis dans un environnement étonnamment spacieux. L’accès aux sièges de la troisième rangée n’est pas particulièrement évident en raison du dispositif d’inclinaison des sièges centraux, mais l’espace saura convenir pour de jeunes enfants. De plus, on peut obtenir au choix une banquette à trois places ou deux sièges capitaine pour la seconde rangée, pratiquement aussi confortables que les sièges avant. Dans ce cas, les sièges de troisième rangée sont toutefois obligatoires, rehaussant la facture de 8 500 $.

Une fusée

Bien que Tesla offre deux options mécaniques avec le Model X, une seule batterie de 100 kWh est proposée. Optez pour la version « régulière » et vous obtiendrez deux moteurs électriques pour une puissance maximale de 670 chevaux, poussant le véhicule de 0 à 100 km/h en 3,9 secondes. L’autonomie chiffrée à 565 km (avec roues de 20 pouces), tout comme le niveau de performance, se compare aisément à celle du BMW iX.. Cela dit, le tour de force de Tesla se situe avec la version Plaid qui, malgré sa facture de près de 190 000 $, déploie 1 020 chevaux de puissance. Une surdose occasionnée cette fois par la présence de trois moteurs électriques, pour un 0 à 100 km/h en 2,6 secondes.

Naturellement, cette version Plaid sert davantage à illustrer les capacités de Tesla à toujours demeurer chef de file face à ses rivaux, puisqu’un tel niveau de performance sur un véhicule défiant les lois de la gravité et pesant plus 2 500 kg n’a rien de très pragmatique. La force initiale d’accélération est si violente qu’il serait dans l'intérêt des occupants de les avertir avant de l’initier. Il s’agit d’une véritable fusée qui fera mordre la poussière à presque tout autre véhicule automobile.

Au volant, le Model X plait par sa grande surface vitrée, ce qui inclut bien sûr ce pavillon judicieux teinté. Bien que ce dispositif soit controversé et qu’un brin de jugeote soit nécessaire à son utilisation, le système Autopilote demeure aussi très impressionnant. Cela dit, le comportement du véhicule nous laisse de façon générale sur notre appétit. Parce que même à prix moindre, on s’attend à une meilleure qualité de fabrication. Hélas, après quelques mois de possession, les bruits de caisse se multiplient au point de vous donner l’impression de vous trouver à bord d’un VR dans lequel tinterait de la vaisselle. Sans doute que l’adoption de portières traditionnelles contribuerait à éliminer une partie de ces craquements. Mais Tesla semble vouloir les conserver. Bref, ce véhicule toujours innovateur et à l’avant-garde sur plusieurs points fait déchanter par certains vices comme sa facture, devenue indécente.

Feu vert

Feu rouge

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