Fiat 500X - La farce a assez duré

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Frédéric Mercier

Le retour de Fiat en Amérique du Nord aura été un échec retentissant. En mars 2011, les 25 concessionnaires Fiat du Québec accueillaient les premières unités de la 500, l’itération moderne de ce classique des années 60-70. Sont ensuite apparues les 500L et 500X de même que la petite 124 Spider, dérivée de la Mazda MX-5.

À peine une décennie après l’arrivée de la charmante 500, le feu qui allumait la passion de Fiat au Canada n’est plus qu’un vieux tas de braises. La 500 a disparu, victime de sa réputation catastrophique en matière de visibilité. Les 500L et 124 ont suivi.  Il ne reste que le 500X, ce petit VUS sous-compact qui partage ses éléments mécaniques avec le Jeep Renegade. En 2021, Fiat n’en aura vendu que 18 unités au Canada, et un gros zéro au Québec. La réalité, c’est que ce modèle est virtuellement inexistant. Personne n’en veut et le constructeur ne fait rien pour que ça change. Pourtant, le groupe Stellantis (anciennement FCA) nous a confirmé qu’un 500X 2023 sera bel et bien offert. Sur papier, du moins.

Alors, pourquoi s’entêter à poursuivre la commercialisation d’un modèle qu’on ne vend pas? Mystère. Certains estiment que Stellantis devrait payer de gros montants pour dédommager ses concessionnaires s’il lançait la serviette tout de suite. D’autres, un peu plus optimistes, croient qu’il y a encore un potentiel avec cette marque et que l'on conserve un modèle en vie afin de demeurer présent en Amérique du Nord en attendant l’arrivée de nouveautés. Peu importe la raison, le Fiat 500X demeure donc en poste sans changements majeurs pour 2023.

Passez à autre chose

Vous l’aurez compris, l’équipe du Guide de l’auto ne recommande aucunement l’achat d’un Fiat 500X. Trop cher pour ce qu’il offre, ce véhicule vient aussi avec une réputation de fiabilité houleuse qui affecte notamment sa valeur de revente. Et sa garantie de base limitée à 3 ans ou 60 000 km n’a rien pour rassurer les acheteurs potentiels. Dans le créneau des VUS sous-compacts, il y a une multitude de choix plus intéressants que le 500X. On pense notamment au Subaru Crosstrek, au Honda HR-V, au Mazda CX-30.

Un simple saut à bord permet de comprendre que ce modèle n’est pas né de la dernière pluie. Lancé en 2016, le 500X n’a à peu près pas évolué depuis, et ça parait. L’écran tactile de sept pouces affiche une résolution ordinaire et fait encore appel à une ancienne génération du système d’infodivertissement UConnect. Rien de dramatique, mais compte tenu du prix demandé (prix de départ de 33 495 $ en 2022), cela ne suffit tout simplement pas. L’espace dans le coffre fait également partie des points faibles. Son volume de chargement de seulement 400 litres est loin d’être généreux. Même la petite Chevrolet Bolt est plus spacieuse!

Sous le capot, on propose un moteur à quatre cylindres turbocompressé de 1,3 litre. Celui-ci impressionne par son couple élevé de 210 lb-pi, ce qui permet au petit 500X d’offrir des accélérations surprenantes. Cela dit, la boite automatique à neuf rapports se montre trop souvent hésitante et vient gâcher l’animosité du moteur turbo.

Du positif (un peu)

Malgré ses nombreux défauts, on ne peut nier le charme de ce petit véhicule italien, dont le design continue de briller en dépit d’une formule pratiquement inchangée depuis sept ans. L’achat d’un produit Fiat n’est pas une histoire de raison mais bien de passion. Parions que la poignée de Canadiens ayant jeté leur dévolu sur ce modèle au cours des dernières années a simplement eu un coup de foudre pour ses lignes typiquement européennes.

Le comportement routier fait en outre partie de la courte liste de ses qualités. À son volant, on se surprend à conduire avec un sourire au visage. La direction est assez précise et l'on apprécie aussi la bonne visibilité. On a droit au rouage intégral de série, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour tous les modèles de cette catégorie. Au prix qu’on en demande, c’est la moindre des choses…

Un essai du Fiat 500X nous aura permis de nous rappeler à quel point la marque Fiat apportait un vent de fraicheur sur le marché automobile nord-américain en 2011. Ses véhicules ont un petit je-ne-sais-quoi qui nous pousse à vouloir les aimer. Toutefois, la piètre fiabilité de ses produits et une gamme de prix trop élevée auront eu raison de l’enthousiasme des conducteurs d’ici. Aujourd’hui, la présence de Fiat au Canada ne tient plus qu’à un fil. Ce fil s’appelle 500X et il n’a pas grand-chose d’intéressant à proposer. Ce serait peut-être le temps pour Fiat d’avouer ses torts et de cesser de s’entêter… ou bien de tenter de reconquérir le marché nord-américain avec une gamme de produits plus sérieuse.

Feu vert

Feu rouge

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