BMW iX - Baroudeur électrique bavarois

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Marc Lachapelle

BMW a investi des milliards dans la création de ses premières voitures électriques, les étonnantes i3 et i8, qui deviennent tranquillement des pièces de collection à défaut d’avoir connu un grand succès commercial. Ces efforts et cette audace ne furent pas perdus puisque les leçons apprises ont permis au constructeur bavarois de lancer de nouveaux véhicules électriques dans le segment beaucoup plus payant des VUS de luxe. Voici donc ces iX costauds qui ne font rien comme les autres. Ou si peu.

Dans leurs ateliers munichois, les ingénieurs ont potassé leurs notes pour doter les nouveaux iX d’une « cage » de sécurité en fibre de carbone, enveloppée d’une carrosserie qui combine le plastique renforcé de fibre de carbone et des thermoplastiques à de l’acier et de l’aluminium à haute résistance. Le tout posé sur un châssis en aluminium. Certaines de ces techniques, développées pour les i3 et i8, ont été reprises pour plusieurs séries chez BMW, mais l’architecture des iX est inédite.

Questions d’efficacité et de goût

Malgré leurs dimensions quasi identiques à celles des X5 et X6, le coefficient de traînée aérodynamique (Cx) du iX xDrive50 est de 0,25 et celui du iX M60, plus puissant et sportif de 0,26. Les concepteurs ont obtenu ce résultat grâce à une calandre à volets mobiles, des roues à rayons profilés et autres astuces, pour maximiser l’autonomie et réduire le bruit. Quant au style de la carrosserie, on pourrait le qualifier de brutaliste tellement l’impression de masse est forte. À vous de juger.

L’habitacle du iX est encore plus étonnant que sa robe. La planche de bord dépouillée est dominée par deux grands écrans (12,3 et 14,9 pouces) d’une netteté irréprochable, jumelés dans un large rectangle monté sur de minces tréteaux en magnésium. La huitième génération de l’interface multimédia iDrive est rapide et conviviale, malgré la complexité toujours excessive de ses menus. L’intégration des technologies et applications style CarPlay et Android est correcte, avec quelques irritants.

Chose certaine, l’ambiance est joyeuse à bord grâce au cuir rouge de la finition Castanea et aux moulures « bronze titane » dont profitait le xDrive50 de l’essai. La molette iDrive et les réglages de sièges en verre transparent ajoutent une touche baroque ou « Vegas » qui ne sera sans doute pas au goût de tous. Le volant hexagonal est certainement original et son maniement, normal sur un parcours rectiligne. C’est moins vrai lorsqu’on doit le faire pivoter pour des manœuvres en ville. Les sièges offrent un confort moelleux plutôt que le maintien sans faille des baquets BMW. La soute cargo peu profonde est sauvée par les dossiers repliables et on oublie le coffre avant de certaines rivales. Le capot ne s’ouvre même pas.

La manière et le caractère BMW

La capacité nette de la batterie lithium-ion de 5e génération est de 105,2 kWh (dans le xDrive 50i) et son berceau d’aluminium ajoute à la rigidité structurelle. Nous avons vu une autonomie projetée de 595 km mais la meilleure recharge, sur borne de niveau 2, a donné 507 km sans climatisation ou 493 km avec. On promet une recharge de 10 à 80% en 40 minutes sur borne rapide de 195 kW.

Le iX xDrive50 de 516 chevaux occupe le vaste espace entre le M60 de 610 chevaux et le xDrive40 de 322 chevaux qui s’ajoutent à la série iX cette année. Il atteint 100 km/h en 4,45 secondes, franchit le 1/4 de mille en 12,68 secondes à 181,5 km/h et passe de 80 à 120 km/h en 2,5 secondes. De grands freins à disque (348/345 mm, avant/arrière) immobilisent également ses deux tonnes et demie sur 38,05 mètres. Et leur modulation est linéaire et naturelle, ce qui est rarissime pour un véhicule électrique. On profite aussi d’un excellent frein-moteur et de la conduite à une pédale en plaçant le minuscule sélecteur de la transmission en position B.

La suspension à double triangle avant et cinq bras arrière, tous en aluminium, est dotée d’amortisseurs hydrauliques. Des ressorts pneumatiques maintiennent l’assiette du iX, abaissent sa carrosserie de 10 mm en mode Sport ou la soulèvent de 20 mm pour augmenter la garde au sol. En bref, son comportement est superbe et c’est une joie de le conduire, malgré son poids. La carrosserie est ultrasolide et le roulement, maîtrisé partout, sauf pour une tenue de cap un peu flottante sur autoroute. Ses réactions sont également brusques en mode Sport, si on pousse en virage. Sinon, l’adhérence est généreuse et ses réactions, toujours fluides et progressives.

Les sorciers de Munich ont réussi à faire de ce VUS de luxe électrique un vrai BMW, étonnamment agréable et agile, malgré sa taille et son poids. Son rouage électrique raffiné et une autonomie généreuse sont des atouts sérieux, avec les versions xDrive40 et M60 pour élargir le choix. Et qu’on aime ou pas sa décoration, l’habitacle est confortable et pratique.

Feu vert

Feu rouge

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