Volkswagen ID.4 - Victime de sa popularité

En 2021, Volkswagen a réalisé un véritable coup d’éclat. Alors que certains constructeurs s’arrachent les cheveux afin de développer la technologie électrique, Volkswagen a notamment pu se faire les dents avec l’e-Golf, une compacte électrique qui a déjà été reléguée aux oubliettes. À ce moment, on avait carrément adapté un moteur électrique et un bloc de batteries à la plateforme de la Golf de septième génération. Avec l’ID.4, la stratégie est complètement différente. En effet, on a développé la plateforme MEB. Celle-ci est modulaire et tous les véhicules électriques de la marque reposent sur cette dernière.

L’ID.4 a droit à une batterie au lithium-ion de 82 kWh. Celle-ci permet de parcourir 422 km dans le cas d’une version propulsée et 394 km avec le rouage intégral. Il faut savoir que le véhicule est équipé de série d’une pompe à chaleur afin de minimiser la perte d’autonomie une fois l’hiver venu. Grosso modo, on doit tout de même s’attendre à voir l’autonomie chuter de 30% en période hivernale. Au terme d’un essai routier réalisé au cours du printemps 2022, nous avons enregistré une consommation moyenne de 19,7 kWh/100 km, ce qui nous apparaît tout à fait raisonnable.

Bien qu’une version à deux roues motrices puisse être satisfaisante, nous recommandons aux acheteurs québécois d’allonger les 5 000 $ supplémentaires pour obtenir une version à rouage intégral. D’autant plus que l’échelle de prix de l’ID.4 est fort agressive et c’est notamment ce qui contribue à le rendre si désirable auprès des consommateurs. En effet, il est offert à partir de 44 995 $. Même en additionnant le montant supplémentaire pour le rouage intégral, le prix demeure inférieur à celui de la compétition. Avec les véhicules électriques, le remorquage demeure un enjeu. Il faut savoir que Volkswagen annonce une capacité de remorquage de 2700 lb avec la version à rouage intégral (2 200 lb pour la version à propulsion). L’attelage est offert de série. Cependant, nous n’avons pu tester ses capacités et la diminution de l’autonomie dans cette situation.

À mi-chemin entre un VUS et une familiale, l’ID.4 répond bien aux besoins des consommateurs nord-américains. Son habitacle est dégagé, spacieux et son coffre est amplement grand. Une fois à bord, il vous faudra toutefois un petit temps d’adaptation. En effet, les boutons physiques sont peu nombreux et il faut naviguer dans l’écran tactile central pour les commandes d’usage. Peu réactif, le système multimédia pourrait d’ailleurs être plus intuitif.

Rien à voir avec une Volkswagen

Elle est bien loin de nous l’époque où Volkswagen osait en proposant une Golf multicolore, une Beetle cabriolet et même une Passat à moteur W8. En effet, afin d’accroître ses parts de marché en Amérique du Nord, Volkswagen s’est résigné à commercialiser des véhicules qui ne sont que de simples moyens de transport. Et l’ID.4 en fait partie. Certes, le constructeur continue de plaire aux quelques puristes qui n’ont pas encore déserté en offrant, au compte-gouttes, des produits excitants comme les Golf GTI et R. Mais ce n’est plus un trait de caractère représentatif de l’ensemble de la gamme. Bien qu’il réponde à peu près à tous les critères des acheteurs de véhicules électriques, l’ID.4 manque d’âme quand on le conduit. Comme le serait un pauvre réfrigérateur blanc.

Derrière le volant, l’ID.4 vous pourrait vous décevoir si vous êtes un adepte des Volkswagen amusantes à conduire. Non seulement la direction paraît déconnectée de la route, mais le véhicule est lourd et ça se ressent notamment sur une chaussée accidentée, comme si les éléments suspenseurs en avaient plein les bras.

En attente à Chattanooga

La demande pour les véhicules électriques dépasse largement l’offre au Québec, et le Volkswagen ID.4 ne fait pas exception Au moment d’écrire ces lignes, Volkswagen a même cessé la prise de commande puisque le carnet de 2022 était déjà complet en début d’année. Il faut savoir que l’usine allemande approvisionne le monde entier et que forcément, le constructeur priorise les marchés sur lesquels la vente de véhicules à essence est gravement pénalisée.

Ce qui n’est évidemment pas le cas chez nous et c’est pour cette raison qu’on n’a droit qu’à une poignée d’unités. Cela dit, la vapeur est sur le point de se renverser puisque Volkswagen planche actuellement sur le réaménagement de son usine de Chattanooga pour y produire les ID.4 destinés au marché nord-américain. Le tout devrait être prêt en fin d’année 2022. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts.

Feu vert

• Échelle de prix agressive
• Autonomie intéressante
• Habitacle spacieux

Feu rouge

• Système multimédia peu convaincant
• Délais d’attente déraisonnables