Mitsubishi Eclipse Cross - Plus pertinent, pas encore assez convaincant

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Guillaume Rivard

La multiplication des véhicules utilitaires sur le marché donne de plus en plus raison à Mitsubishi d’avoir lancé l’Eclipse Cross en 2018. Alors que l’on pouvait s’interroger autrefois sur la pertinence d’insérer un modèle entre le RVR et l’Outlander, force est d’admettre qu’il a sa place maintenant. Bon, ses ventes le placent encore assez loin de ses deux frères et on aurait préféré que la marque concentre plutôt ses efforts sur le développement d’un authentique VUS à trois rangées, mais la demande n’est pas négligeable.

À cheval entre les segments sous-compact et compact, l’Eclipse Cross rivalise donc avec des véhicules comme le Volkswagen Taos, le Chevrolet Trailblazer, le Jeep Compass et le Toyota Corolla Cross. Avec sa refonte partielle de l’an dernier, il a gagné en longueur par rapport au RVR, bien que leur empattement demeure identique. Son coffre peut désormais transporter 663 litres de bagages, ou 1 419 litres en rabattant les dossiers arrière (malheureusement pas à plat), sauf que ces chiffres se font « éclipser » par une majorité de concurrents. Le hayon lourd avec une lunette très inclinée n’aide pas sa cause.

Deux marques de commerce

Heureusement, l’Eclipse Cross peut toujours compter sur l’imbattable garantie du groupe motopropulseur de Mitsubishi (10 ans ou 160 000 km) et sur un bon rouage intégral appelé S-AWC (Super All-Wheel Control) pour se démarquer. Le second est inclus de série et propose des modes Neige et Gravier, mais il élève le prix de base à un seuil qui complique l’équation. Le Taos, armé d’un moteur dont les spécifications sont quasi identiques, offre de son côté une version à traction plus abordable et c’est une des raisons pour lesquelles il se vend mieux.

Parlant du moteur, le quatre cylindres turbocompressé de 1,5 litre génère un couple intéressant de 184 lb-pi, mais ça s’estompe après 3 500 tr/min et il faut pousser jusqu’à 5 500 tr/min pour extraire les 152 maigres et bruyants chevaux. La pédale d’accélérateur montre une certaine résistance en début de course, ce qui nous prive d’un élément de nervosité auquel on est en droit de s’attendre. Bref, les départs pourraient être plus prompts, mais les reprises sont quand même bonnes. Quant à la boîte à variation continue, elle n’est pas aussi agréable qu’une automatique traditionnelle, mais il y a pire comme CVT sur le marché. La façon dont elle simule huit rapports est plutôt bien réussie.

En ce qui concerne la consommation d’essence, l’Eclipse Cross s’avère beaucoup plus assoiffé qu’on le souhaiterait avec une moyenne officielle de 9,3 L/100 km. Ça peut même atteindre 10 L/100 km dans le monde réel. Aucune fonction d’arrêt-démarrage du moteur n’est incluse. Par ailleurs, ne faites pas l’erreur d’activer le mode Eco pour améliorer les choses, car celui-ci tue tout semblant de performance et d’agrément de conduite.

En passant, la capacité de remorquage de 2 000 lb bat celle de plusieurs rivaux, mais il ne faut pas être plus de deux personnes à bord. À cinq, ça tombe à 1 500 lb, nous dit Mitsubishi. Dernier point : la direction fait un boulot honnête, mais la suspension molasse qui privilégie le confort de roulement impose un roulis marqué dans les virages. Une chance que les sièges fournissent de bons appuis latéraux. 

Des impressions mitigées à bord

L’accès à bord de l’Eclipse Cross est facile et les sièges sont confortables, mais celui du conducteur ne descend pas suffisamment à notre goût. Les assises arrière sont un peu hautes, ce qui laisse un dégagement à peine correct au niveau de la tête – du moins pour des adultes. N’oublions pas que ce VUS s’adresse en premier lieu aux petites familles. Le rangement est adéquat tout comme la visibilité, surtout depuis que Mitsubishi a éliminé la barre des feux qui entrecoupait la vitre arrière.

Pour le décor, on sent l’effort des designers de mettre un peu d’éclat dans l’Eclipse Cross, mais le résultat est inégal et il reste un côté plastique évident. Les garnitures au fini noir lustré sont un aimant à poussière et traces de toutes sortes... On dit quand même bravo pour le toit panoramique à deux panneaux et la belle sellerie en cuir gris pâle de la version GT, quoique ce matériau se décolore rapidement avec l’usure et n’est pas idéal avec des enfants.

L’instrumentation derrière le volant manque d’informations. Sur une note positive, un affichage tête haute est disponible dans certaines versions. L’écran central tactile de 8 pouces nous fait joliment oublier le pavé sur la console des anciens modèles, sauf que là s’arrêtent les compliments. Le système multimédia qui l’anime n’est pas très moderne ni attrayant – rien à voir avec ce que l’on peut retrouver ailleurs dans la catégorie. Vous n’hésiterez pas à recourir à Android Auto ou Apple CarPlay. Enfin, la clarté d’image de la caméra de recul et la navigation TomTom optionnelle laissent à désirer elles aussi.

Feu vert

Feu rouge

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