Ford F-150 - Le maître
Bien que les constructeurs américains ne scindent pas en catégorie les chiffres de ventes de leurs camionnettes pleine grandeur en combinant, par exemple les données de la F-150 et celles des Super Duty, assurément, Ford domine encore largement le segment des camionnettes 1500. Ce règne s’explique par l’innovation, l’audace et la multiplication des offres, que personne ne peut encore égaler.
Pour 2022, inutile de mentionner que la version Lightning est celle qui a volé la vedette, se méritant d’ailleurs deux pages lui étant propres à la suite de celles-ci. Au-delà de cette version électrifiée se trouvent d’innombrables motorisations, niveau de finition et configurations de cabine, histoire de satisfaire la plus grande majorité d’acheteurs possible. Étonnamment, si nos voisins du Sud favorisent en grande majorité l’achat de variantes XL et XLT, les Canadiens optent principalement pour des modèles plus luxueux. Les versions XLT et Lariat, très souvent accompagnées de l’ensemble FX4, permettent d’obtenir une meilleure capacité de charge et une suspension mieux adaptée aux travaux lourds.
Bien qu’à l’inverse de la Ram 1500 (DT) et de la Tundra, on propose toujours trois types de cabines, on opte chez nous pour des modèles SuperCrew à hauteur de plus de 90%. Naturellement, la F-150 sert aujourd’hui autant pour le travail que pour la vie familiale, la clientèle appréciant ainsi la polyvalence qu’elle procure. Sans conteste, Ford conserve une cabine extrêmement bien conçue avec une assise arrière relevable permettant au besoin de bien exploiter le volume habitable, mais aussi avec un poste de conduite méticuleusement conçu. Certes, le levier de vitesse électriquement repliable des déclinaisons les plus luxueuses démontre une lâcheté dans son mouvement pour lequel le ressenti est décevant, mais du reste, l’ergonomie d’ensemble demeure irréprochable. Il faut aussi applaudir le confort des sièges qui, de notre avis, demeurent les mieux conçus du segment. Même si vous optez pour un modèle de base avec banquette.
Naturellement, montez en grade et vous obtiendrez un niveau de finition digne des rois. Pensons aux version King Ranch, Platinum ou Limited, ou encore à la récente version Tremor, conçue pour la conduite hors route, qui joue, elle aussi, la carte du grand luxe. Remarquez, même une déclinaison Lariat se défend très bien sur ce point, avec un habillage à la fois riche et moderne.
Quelle motorisation choisir?
Bien honnêtement, la pertinence du moteur V8 de 5 litres est aujourd’hui de moins en moins justifiable. En effet, il engendre des taxes annuelles à la cylindrée, d’autant plus que le V6 EcoBoost de 3,5 litres fait aujourd’hui un boulot exceptionnel et en aucun cas, ce dernier consomme davantage que le V8. Maintenant, bien qu’il soit sur papier en mesure de remorquer des charges atteignant 14 000 lb, vaut mieux, rendu là, passer à un modèle Super Duty. Autrement, pour l’acheteur aux besoins moins extrêmes, la mécanique de prédilection demeure le V6 de 2,7 litres. Celui-ci est puissant, très agréable et même moins gourmand que le quatre cylindres turbocompressé des Silverado/Sierra, dont le rendement ne lui arrive pas à la cheville. Il s’agit d’une très belle option de remplacement au défunt V6 PowerStroke diesel (abandonné en 2021), et il faut le choisir devant le V6 de base (3,3 litres) qui consomme autant sinon plus, même s’il faut débourser un supplément d’environ 1 500 $ pour en faire l’acquisition.
À proscrire, la motorisation PowerBoost. Cette mécanique combine le V6 de 3,5 litres EcoBoost à un moteur électrique, permettant sur papier un meilleur rendement énergétique pour une puissance et un couple imbattable. Hélas, les résultats autant en matière de performance que de consommation ne sont pas concluants et les nombreux problèmes de fiabilité l’entourant nous poussent à la déconseiller.
TRX à battre
Puisque la F-150 Raptor, bien qu’extrêmement compétente et mieux équilibrée, ne fait pas le poids devant la méchante Ram TRX, Ford réplique cette année avec la version Raptor R. Ce monstre se voit donc équipé du V8 suralimenté de 5,2 litres de la Shelby GT500, ne produisant que deux petits chevaux de moins que son rival. Une machine démoniaque dont l’existence est naturellement synonyme de catastrophe écologique. Or, si la compétition le fait, pourquoi pas Ford, tandis que cela est encore possible?
Retenez ainsi que la camionnette F-150 demeure une référence et qu’elle sert efficacement tout type d’acheteur. On peut lui reprocher une fiabilité parfois inégale, le sautillement de son train arrière sur routes dégradées (surtout avec les suspensions hors route) ainsi que les coûts de réparation élevés de ses panneaux d’aluminium qui, combinés à sa popularité auprès des voleurs, font sévèrement grimper les primes d’assurance. Quant à la facture, elle s’arrime avec celle de la compétition qui, ces temps-ci, ne fait pas non plus beaucoup de cadeaux.
Feu vert
- Moteurs V6 turbocompressés très efficaces
- Capacités de charge/remorquage
- Confort et polyvalence de la cabine
- Choix de versions/configurations
Feu rouge
- Rendement et fiabilité (PowerBoost)
- Abandon du moteur PowerStroke diesel
- Train arrière sautillant