Maserati Grecale - Bien dans le vent

En italien, le grecale est un vent fort de nord-est qui souffle en Méditerranée. Maserati a commencé à utiliser des noms de vents en 1963 avec la Mistral. Ont suivi Bora, Shamal, Ghibli et plus récemment, Levante (non, Quattroporte n’est pas un vent). La métaphore s’avère intéressante parce que le Grecale est particulièrement dans l’air du temps.

On ne peut pas dire que Maserati ait le vent en poupe en ce moment. Les années 2019 et 2020 ont été catastrophiques et si 2021 a montré un rebond, on est encore loin des chiffres de 2014 à 2018. Pour que le vent tourne, il faut que la marque rétablisse sa crédibilité en matière de voitures sportives (voir la MC20) et fasse du volume avec des VUS. Le Grecale saura-t-il être plus convaincant que le Levante?

À tous les vents

Il est aujourd’hui pratiquement impossible de présenter un nouveau modèle sans formes d’électrification… mais le moteur thermique n’a pas dit son dernier mot. En entrée de gamme, la version GT reçoit un 2,0 litres turbo avec hybridation légère 48 volts de 296 chevaux et 332 lb-pi de couple. La Modena utilise le même bloc, mais voit sa puissance passer à 325 chevaux (sans que le couple augmente). Au sommet, se trouve la Trofeo avec une variante « dégonflée » du V6 3 litres Nettuno de la MC20. Avec 523 chevaux, elle reste l’une des plus puissantes de la catégorie, derrière le Jaguar F-Pace SVR.

Avec un 0 à 100 km/h réalisé en 3,8 secondes, elle va déplacer du vent! Peu importe le modèle, la puissance est envoyée aux quatre roues via une boîte automatique ZF à huit rapports. Viendra ensuite la version Folgore (foudre en italien), premier modèle entièrement électrique de la marque, pour le millésime 2024. Il se distinguera par sa calandre et des éléments de finition aux accents cuivrés. Maserati n’a pas donné beaucoup d’indications techniques, néanmoins on évoque une architecture 400 volts, une batterie de 105 kWh, plus de 500 chevaux, près de 600 lb-pi de couple et plus de 200 km/h en vitesse de pointe. Un vent nouveau, quoi…

Le Grecale repose sur la plateforme « Giorgio », également utilisée pour les Alfa Romeo Stelvio et Jeep Grand Cherokee. Par rapport au Stelvio, l’empattement est allongé de 8 cm, ce qui profite à l’habitabilité, laquelle semble presque aussi bonne que celle du Levante, pourtant 10 cm plus long entre les axes de roues. Les amortisseurs adaptatifs Skyhook sont de série sur les Modena et Trofeo (en option sur la GT), alors que les ressorts pneumatiques (qui peuvent relever le véhicule de 30 mm ou l’abaisser de 35 mm) sont standards sur la Trofeo et en option sur les deux autres versions.

L’intérieur va dans le sens du vent puisqu’on ne compte pas moins de quatre écrans : une dalle de 12,3 pouces en face du conducteur, deux sur la console centrale (une de 8,8 pouces pour les commandes et une de 12,3 pouces pour l’affichage) ainsi que la traditionnelle montre mécanique Maserati (apparue en 1981 sur la Biturbo) qui est passée au numérique et qui sert d’affichage multiple (boussole, chronomètre, force G, assistant). De plus, on propose un affichage tête haute en option. Les passagers arrière ont aussi droit à un écran tactile (de 6,5 pouces) pour le contrôle de température. On retrouvera Apple CarPlay, Android Auto, Amazon Alexa et Google Assistant. Mentionnons enfin le système audio fourni par la maison italienne Sonus faber, disponible en deux versions (860 watts avec 14 haut-parleurs ou 1285 watts en son ambiophonique 3D avec 21 haut-parleurs), qui ne vient malheureusement que dans des groupes d’options. Tout comme les sièges ventilés, le volant chauffant, le chargement par induction du cellulaire ou les systèmes d’aide à la conduite avancés de niveau 2.

Contre vents et marées

Le Grecale bénéficie de cinq modes de conduite pour faire face aux diverses conditions de circulation (Confort, GT, Sport, Corsa, uniquement disponible sur la Trofeo et incluant le mode départ-canon, et Off-Road). Maserati a développé en interne un nouveau module, baptisé VDCM (pour Vehicule Dynamic Control Module), qui analyse sur trois axes (vertical, longitudinal, latéral) les conditions dynamiques pour contrôler (de façon prédictive et non plus réactive selon la marque) les différents composants du véhicule (cartographie de la pédale d’accélérateur, suralimentation du moteur, hauteur et fermeté de la suspension, boîte de vitesses). Le VDCM sera installé sur d’autres futurs modèles Maserati.

Le Grecale sera disponible en concessions à l’automne 2022. Sur le papier, il semble offrir de bons arguments pour faire face à une concurrence réputée, notamment le Porsche Macan (qui a servi de référence lors de sa conception), mais il faudra qu’il fasse ses preuves en ce qui a trait à la fiabilité et à la qualité de finition, deux talons d’Achille traditionnels de la marque. Espérons qu’avec son nouveau VUS, Maserati ne se prenne pas un vent…

Feu vert

• Design réussi
• Ambiance intérieure
• Performances (Trofeo)

Feu rouge

• Fiabilité...à l’italienne…?
• Qualité d’assemblage?
• Valeur de revente?