Chevrolet Equinox/GMC Terrain - Perdre du terrain
Comment est-ce que General Motors, qui s’est déjà positionné parmi les meilleurs vendeurs du segment, se retrouve-t-il aujourd’hui dans les bas-fonds du classement des ventes, et qui plus est, avec un produit qui n’est pourtant pas si vilain? Réponse : on s’est croisé les bras en laissant la compétition prendre le dessus. Il en résulte aujourd’hui des parts de marché symboliques, d’autant plus en considérant que les Equinox et Terrain sont des VUS fabriqués chez nous, au Canada. Des produits qui combinés, vendent par exemple quatre fois moins que le RAV4 et trois fois moins que le CR-V, eux aussi de fabrication canadienne.
Chez GMC, on l’admet. Le Terrain n’est pas compétitif. Si cette division se défend très bien avec la gamme Yukon et ses camionnettes, il en va autrement avec les autres VUS. Des véhicules qui traînent de la patte face à la compétition, bien qu’en s’y attardant, on puisse leur trouver quelques qualités. Notre dernière expérience au volant du Terrain s’est déroulée à bord de la version AT4. Une nouvelle addition ajoutée pour 2022 et qui a pour objectif de lui donner un caractère un peu plus aventurier. Hélas, rien de très sérieux pour rivaliser avec les véhicules inclus dans le match comparatif de VUS compacts aventuriers que vous pouvez retrouver au début du livre que vous tenez entre les mains.
En effet, tous les modèles évalués sont plus compétents en matière de conduite hors route. D’abord, il faut savoir qu’à l’inverse des autres modèles GMC bénéficiant de l’acronyme AT4, le Terrain n’obtient aucun avantage en la matière, si ce n’est des plaques protectrices de soubassement. Certes, cette version obtient le rouage intégral de série. Mais c’est un système qu’il faut activer manuellement au moyen d’une molette logée sur la console centrale. Franchement, le pire dispositif de l’industrie, qui en échange de cet effort de la part du conducteur, donnerait techniquement l’avantage d’une plus faible consommation. Alors certes, il est vrai que le Terrain (comme l’Equinox) consomme raisonnablement, mais vous consommerez tout de même environ 5% plus de carburant avec une version dotée du rouage intégral.
Nouveau look
En plus d’accueillir de nouvelles versions en 2022 (AT4 chez GMC, RS chez Chevrolet), nos deux comparses ont eu droit à quelques retouches esthétiques. Un remodelage discret, mais bienvenu, permettant d’altérer l’approche un peu trop classique de ces modèles. D’ailleurs, si l’Ontario continue d’apprécier davantage l’Equinox, il en va autrement au Québec, où le Terrain demeure plus convoité.
À bord, quelques discrètes retouches esthétiques ont aussi été apportées en 2022, les véhicules profitant de nouveaux matériaux de finition qui honnêtement, ne sont guère impressionnants. Évidemment, GM s’est aussi mis à jour en matière de connectivité et de sécurité, avec l’ajout de divers dispositifs aujourd’hui jugés nécessaires. Bien que l’attrait esthétique de l’habitacle soit discutable, on ne peut cependant lui reprocher son manque d’espace et de polyvalence. Parce que si, sur papier, le volume du coffre n’est pas plus impressionnant qu’ailleurs, il faut admettre qu’on l’exploite plus facilement. D’ailleurs, mention d’honneur au plancher plat de la seconde rangée, de même qu’à la très grande ouverture des portières.
Jadis proposé avec trois options mécaniques incluant même une motorisation turbodiesel, le duo Equinox/Terrain nous sert aujourd’hui un seul moteur. Un 4 cylindres turbocompressé de 1,5 litre décevant, dont la puissance est portée à 170 chevaux. Bref, une mécanique qui nous fait regretter le 2 litres précédemment offert, que GM a abandonné en 2021. Cela signifie ainsi que même les modèles les plus luxueux que sont les Equinox Premier et Terrain Denali héritent de cette mécanique un peu poussive, qui n’a comme seul avantage qu’un couple initial intéressant. Fait curieux, alors que le Terrain hérite d’une boîte automatique à 9 rapports, l’Equinox conserve une vieillissante boîte à 6 rapports. Bien que conservatrice, celle-ci compose honnêtement mieux avec la petite cylindrée du moteur, comme en témoigne d’ailleurs une cote de consommation légèrement moindre. Est-ce que l’aérodynamique à l’avantage du Chevrolet pourrait aussi expliquer ce petit gain énergétique? Sans doute que oui.
Futur électrique
Au moment d’écrire ces lignes, nous savons que l’actuelle génération des Equinox et Terrain achèvent. Chevrolet le renouvellera dès 2024 en proposant un modèle 100% électrique, qui viendrait hiérarchiquement se hisser entre la Bolt EUV et le futur Blazer électrique. Impossible pour le moment de savoir si l’Equinox de future génération sera aussi offert en version à essence et ce qu’il adviendra du GMC Terrain.
Mais tout porte à croire que les efforts seront davantage dirigés vers l’électrique, dans les deux cas. En attendant, le vieillissant duo Equinox/Terrain commence sérieusement à manquer d’arguments. La qualité comme le confort sont honnêtes, mais on ne fait tout simplement plus le poids face à la compétition.
Feu vert
- Habitacle spacieux
- Confort
- Couple initial du moteur
- Consommation raisonnable
Feu rouge
- Une seule offre mécanique
- Conduite peu inspirante
- Rouage intégral inefficace
- Modèle en fin de carrière