Alfa Romeo Stelvio - L’alternative latine
La quasi-totalité du marché des VUS compacts de luxe est occupée par les constructeurs européens. Au Québec, Audi, BMW, Mercedes-Benz, Porsche et, dans une moindre mesure, Volvo se partagent une énorme part du gâteau. Lexus et Acura se distinguent également, mais il ne reste que des miettes pour les autres. L’Alfa Romeo Stelvio fait partie de ces modèles un peu oubliés.
Pourtant, il gagne à être connu. Son design unique, typiquement latin, se démarque vraiment de la masse. Que ce soit avec ses phares effilés, sa fameuse calandre triangulaire ou son diffuseur encadrant deux grosses sorties d’échappement, le VUS italien se veut chic et sportif. C’était particulièrement vrai dans notre modèle d’essai Veloce, dont l’habitacle tendu de cuir rouge (optionnel) proposait un contraste intéressant avec la teinte Noir volcanique métallisé de la carrosserie. Les étriers de frein rouges, visibles à travers les jantes à cinq trous, ajoutaient un dernier rappel à la couleur dominante de l’habitacle.
À l’intérieur, la qualité de finition est globalement bonne, à l’exception de quelques plastiques moins réussis... Les sièges avant sont confortables et on dispose de suffisamment de dégagement même lorsque l’on est grand. C’est un peu moins vrai à l’arrière où l’espace est plus limité, en particulier pour les jambes. Avec 525 litres de contenance, le coffre pourrait être plus logeable, son volume étant inférieur aux meilleurs VUS de la catégorie.
Plaisir de conduite et raffinement
Il suffit de parcourir quelques mètres pour comprendre que l’on ne va pas s’ennuyer au volant du Stelvio. Alors que l’on pouvait craindre un roulement trop ferme, le compromis trouvé par Alfa Romeo fonctionne bien sur nos routes. Les suspensions de l’utilitaire italien ne se font remarquer que sur les grosses saignées de la chaussée. Peu importe l’allure à laquelle on roule, le dynamisme et l’agrément de conduite priment. Notre coup de cœur va à la direction d’une précision remarquable et au train avant très bien guidé.
Du côté du moteur, on retrouve un 4 cylindres de 2 litres sous le capot de toutes les versions à l’exception de la surpuissante Quadrifoglio. Développant 280 chevaux et 306 lb-pi de couple, ce moteur se distingue par ses performances énergiques. La transmission est une automatique traditionnelle à 8 rapports. Parfois un peu lente au moment de rétrograder, elle fonctionne rapidement quand le conducteur décide d’utiliser les grandes palettes en aluminium de chaque côté du volant. Attention si vous décidez de pousser les rapports plus franchement, car la précocité de la zone rouge étonne (5 500 tr/min seulement) et impose de passer ses rapports avec attention pour ne pas atteindre le limiteur de régime à chaque fois. À un rythme plus calme, Ressources naturelles Canada annonce une consommation moyenne de 9,6 L/100 km pour le Stelvio. De notre côté, nous avons plutôt relevé 10 à 11 L/100 km en conduite combinée. Un élément à prendre en compte, surtout quand on sait qu’il faut alimenter le moteur avec de l’essence super...
Le pouvoir du trèfle à quatre feuilles
Symbole de chance, le trèfle à quatre feuilles se dit quadrifoglio en italien. C’est ce terme évocateur que le constructeur a choisi pour qualifier ses modèles les plus sportifs. Concernant le Stelvio, oubliez toute notion de rationalité. Le capot bombé abrite un V6 turbocompressé de 2,9 litres d’origine Ferrari. Une filiation qui s’entend dès la mise à feu, avec une sonorité suave qui donne des frissons à chaque accélération. Oubliez le bourdonnement sourd d’un V8 AMG, ce moteur ravira les mélomanes grâce à une musicalité sans équivalent à ce niveau de gamme.
Délivrant 505 chevaux et 443 lb-pi disponibles, ce V6 ne fait pas que chanter. Permettant de passer de 0 à 100 km/h en un peu plus de 4 secondes, il vous catapulte en avant à la moindre sollicitation de l’accélérateur. Le châssis suit bien le mouvement, considérant le poids du véhicule. On retrouve aussi avec plaisir la direction tranchante et le train avant mordant des modèles moins sportifs. Le seul défaut de cette version délicieusement déraisonnable demeure son prix, qui passe la barre des 100 000 $. Pour ceux qui voudraient profiter des attributs du Quadrifoglio sans toute sa démesure, Alfa Romeo ajoute à sa gamme une variante Estrema pour 2023. Celle-ci utilise le moteur de base à 4 cylindres, mais fait appel à la suspension et au pont arrière à glissement limité du Stelvio Quadrifoglio pour une conduite plus dynamique.
En terminant, l’Alfa Romeo Stelvio ravira les acheteurs qui souhaitent rouler dans un véhicule différent de celui du voisin, qui recherchent une certaine exclusivité sans avoir besoin de payer plusieurs centaines de milliers de dollars. Cela dit, la fiabilité à long terme demeure préoccupante et la valeur de revente incertaine, ce qui nous incite à vous conseiller la location plutôt que l’achat.
Feu vert
- Conduite efficace et plaisante
- Habitacle chaleureux et bien fini
- Moteur de feu (Quadrifoglio)
Feu rouge
- Visibilité limitée vers l’arrière
- Espace restreint à la deuxième rangée
- Fiabilité préoccupante