Toyota Corolla - Des anges et un petit diable

La Corolla est la championne du monde de l’automobile, avec plus de 50 millions d’exemplaires vendus depuis la toute première, en 1966. Elle aura toutefois pris plusieurs formes et visages pour établir ce record qui ne sera sans doute jamais égalé ni même approché. Or, en plus des sages berlines, des versions à hayon et du VUS décrit aux pages suivantes, nous aurons bientôt droit à de puissantes Corolla sportives à rouage intégral inspirées d’une Toyota déjà trois fois championne du monde des rallyes. Bien mort, donc, le mythe de la Corolla beige et ennuyante à conduire.

Encore une fois l’an dernier, la 12e génération de la Corolla n’a pas réussi à chiper le titre de best-seller canadien de l’automobile à sa grande rivale, la Civic, qui le détient depuis près d’un quart de siècle. Toyota peut se consoler, en revanche, à l’idée que ses Corolla ont réussi cet exploit au Québec. Elles y sont sûrement arrivées grâce à la variété des modèles offerts autant qu’au fort attrait des acheteurs de cette province pour les voitures écolos et frugales. Des voitures comme les Corolla à groupe propulseur hybride, roulant chez nous depuis trois ans, avec leur cote de consommation RNC combinée de seulement 4,5 L/100 km.

Cette année, toutes les Corolla reçoivent, de série, un nouvel écran central tactile de 8 pouces plus net et clair. Question de bien servir une interface multimédia qui exécute les mises à jour à distance et s’anime avec la commande vocale prévisible « Hey Toyota ». Elle soutient également la navigation par infonuagique et permet un double jumelage de cellulaire par Bluetooth et des connexions Apple CarPlay et Android Auto sans fil. Les Corolla disposent maintenant de la version 3.0 du groupe de systèmes de sécurité Toyota Safety Sense. Par ailleurs, les stylistes ont revu leurs parties avant et arrière, avec un traitement spécifique pour chaque version. Cela vaut autant pour les berlines que pour les sveltes Corolla à hayon, dont le coffre arrière est toujours aussi petit, hélas.

Plus d’hybrides et de chevaux

La Corolla pourrait profiter de la montée fulgurante du prix de l’essence, puisque Toyota ajoute trois modèles hybrides à cette série, dotés en plus d’une transmission intégrale. Le groupe propulseur hybride de ces LE, SE et XSE AWD bénéficie d’un moteur thermique de 1,8 litre et d’une paire de moteurs-générateurs électriques plus puissants. Ces derniers sont branchés à une batterie aux ions de lithium couchée sous la banquette arrière pour abaisser le centre de gravité et maximiser le volume du coffre. Et comme toujours chez Toyota, le rouage intégral des hybrides utilise un moteur électrique pour animer les roues arrière, au besoin, jusqu’à 70 km/h.

Dans une veine semblable, la berline LE est maintenant dotée du quatre cylindres de 2 litres et 169 chevaux qui serait même plus frugal que le groupe de 1,8 litre et 139 chevaux qu’il remplace, désormais réservé au modèle de base. La transmission à variation continue des Corolla gagne également un premier rapport par engrenages qui assure des démarrages plus francs avant de passer en douceur le relais aux poulies à diamètre variable. Pour les déclinaisons SE et XSE, cette transmission s’accompagne de manettes derrière le volant qui permettent de passer de l’un à l’autre des 10 « faux rapports » de la CVT.

La Corolla à hayon, d’autre part, n’est pas tellement friande de l’hiver. Ses roues avant patinent à la moindre provocation. La faute au couple abondant du moteur de 2 litres et 168 chevaux à moyen régime. Elle est nerveuse sur l’autoroute et délicate en virage où elle exige d’être conduite avec grande précaution. Surtout que sa direction est légère et peu tactile sur des pneus d’hiver. L’été venu, on retrouve une Corolla à hayon vive et amusante à conduire, qui vous encourage à profiter de son moteur sympathique. De quoi regretter une boîte manuelle à compensation automatique du régime (rev-match) qui n'est plus offerte.

Une petite bombe de rêve

Malgré ces merveilles, la vedette de cette nouvelle fournée est assurément la GR Corolla, une compacte sportive propulsée par un tricylindre turbo de 1,6 litre et 300 chevaux. Tout ce muscle est transmis à un rouage intégral à répartition variable par une boîte manuelle à 6 rapports. À sa carrosserie trapue, on a greffé un immense aileron, un becquet et de grands renflements d’aile pour couvrir ses pneus costauds, montés sur des roues d’alliage noires.

À l’arrière, un immense extracteur surplombe trois embouts d’échappement nickelés. Développée et fabriquée au Japon par Gazoo Racing, la division course et performance de Toyota, la GR Corolla est offerte en version habituelle, Édition Circuit ou Édition Morizo, en ordre croissant de dépouillement, de légèreté, de performance pure et d’agilité. Vivement les essais!

Feu vert

• Berlines hybrides à transmission intégrale
• Confortables, sûres et pratiques (berlines)
• Commandes et ergonomie soignées
• Qualité, fiabilité et durabilité de référence

Feu rouge

• Freinage trop sec en amorce (hybrides)
• Coffre minuscule (hayon)
• Appuie-têtes arrière qui bloquent la vue
• Certaines finitions intérieures banales