Toyota Tundra - Toujours quatrième, mais…

Difficile de détrôner le trio américain dans le segment des camionnettes pleine grandeur. Toyota l’aura appris à ses dépens, tentant depuis 30 ans (depuis 1993 avec la camionnette T100) une immersion dans ce milieu pourtant très fermé. Tellement fermé que Nissan a abandonné, du moins de ce côté de la frontière, et Toyota a mis quinze ans avant de renouveler la camionnette Tundra. Une éternité dans ce monde où l’évolution est rapide et où les Américains se livrent une bataille colossale.

Bien que les parts de marché du Tundra soient symboliques (2,2% au Canada et 3,8% aux États-Unis), le fabricant réussit tout de même à rejoindre une clientèle de plus en plus fidèle qui apprécie la qualité, la fiabilité et la faible dépréciation de ses camionnettes. Or, avec l’arrivée de cette nouvelle génération, les choses pourraient bien changer. D’abord, parce que les constructeurs américains étirent la sauce avec des motorisations vieillissantes, ensuite parce que la nouvelle mécanique de Toyota vient brouiller les cartes.

Terminé le V8

Toyota a éliminé le très gourmand moteur i-Force V8 de 5,7 litres pour le remplacer par une formule très semblable à celle de Ford. Un V6 biturbo de 3,5 litres produisant 389 chevaux, ou 348 si vous optez pour la version de base SR. Dans les deux cas, la cote de consommation moyenne annoncée est à 12,2 L/100 km (avec rouage 4x4), ce qui est comparable à Ford avec le F-150 4x4 à moteur 3,5 litres EcoBoost. Or, voilà une cote que vous n’aurez aucune peine à obtenir, exercice plus difficile chez son rival américain.

Ce V6 impressionne franchement au chapitre de la puissance. Le souffle est toujours présent, peu importe le régime, et la boîte automatique à dix rapports qui l’accompagne fait un superbe boulot. Le tour de force de Toyota réside en cette motorisation hybride, malheureusement disponible que sur les versions Crewmax Limited, Platinum et Capstone. En somme, ce même V6 de 3,5 litres turbocompressé - cette fois jumelé à un moteur électrique - permet de gagner 48 chevaux et surtout, 104 lb-pi de couple. Le tout pour un total de 583 lb-pi dès 2 400 tr-min, ce qu’aucune autre camionnette de la série 1500 ne peut se vanter de faire. C’est un atout exceptionnel, d’autant plus que l’on parvient à abaisser la cote de consommation moyenne à 11,7 L/100 km. Voilà un argument qui risque de plaire à plusieurs acheteurs, notamment à ceux qui ont goûté à la technologie Powerboost de Ford, aussi décevante en matière de consommation que de fiabilité...

Nouveau, d’un pare-chocs à l’autre

Inutile de vous dire qu’après quinze ans sans changement d’importance, la camionnette Tundra nous revient complètement transformée. Nouveau châssis, nouvelle suspension et nouveau look. Évidemment, son comportement routier comme son insonorisation se sont beaucoup améliorés. On le sent plus solide et mieux ancré au sol, mais vous dire que le sentiment de robustesse égale celui des camionnettes rivales serait mentir.

Optez pour une déclinaison TRD Sport ou Hors Route et vous obtiendrez certes une camionnette mieux adaptée aux gros travaux et à la conduite hors route, mais au prix d’un confort passablement affecté. Maintenant, avec l’ensemble TRD Pro (Crewmax Limited hybride) vous aurez  la crème de la crème en matière de suspension, cette mouture étant dotée d’amortisseurs Fox à dérivation interne (avant) et à réservoir externe (arrière). À comparer avec les ZR2 et AT4X de GM, qui proposent un niveau de confort franchement étonnant.

Visiblement, Toyota a mis le paquet pour plaire  aux consommateurs. Pas moins de quinze configurations figurent au catalogue, ce qui exclut les quelques groupes d’options. Naturellement, il y a de plus en plus de versions de luxe, la Limited étant désormais considérée comme de milieu de gamme. C’est qu’en fait, Toyota ajoutait au-dessus de la Platinum, le modèle Captsone. Directement dans la mire des F-150 Limited, Sierra Denali Ultimate et Ram Limited! Ici, par contre, la finition n’épate pas autant. Or, l’aménagement de la cabine est nettement plus intéressant et polyvalent, sans compter un confort des sièges amélioré. Mentionnons également l’intégration d’un écran tactile de 14 pouces, simple et efficace, comme savent le faire les Américains!

Dorénavant plus confortable, plus polyvalente, plus musclée et surtout, moins gourmande, la camionnette Tundra est vouée au succès. Elle ne détrônera personne, mais ses motorisations modernisées lui permettent aujourd’hui de talonner les concurrentes et de les forcer à réagir.

Feu vert

• Motorisations très convaincantes
• Comportement nettement amélioré
• Confort de la cabine
• Capacité en hausse

Feu rouge

• Gamme restreinte (hybride)
• Finition inférieure à la concurrence