Volkswagen Taos - La margarine du beurre

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Louis-Philippe Dubé

Il n'y a pas si longtemps, nous avons dû faire nos adieux à la fort populaire Golf. Offrant un comportement dynamique à un prix abordable, le tout nappé d’une sauce européenne, cette compacte était aussi agréable à conduire qu’à contempler. Hélas, le constructeur a dilapidé la lignée Golf au Canada, laissant uniquement les plus onéreuses déclinaisons GTI et R au catalogue. Pour palier à ce départ, Volkswagen a introduit le Taos, celui qui veut émuler l’effet Golf, mais dans un petit multisegment qui a pour mission d’être plus populaire de notre côté du globe.

Hélas, contrairement à ce que les constructeurs peuvent laisser présager, passer d’une voiture compacte à un petit utilitaire change énormément la donne, surtout au chapitre du comportement routier. Heureusement, le constructeur n’a pas eu l’audace de baptiser ce petit utilitaire « Golf Plus » comme cela a été fait en Europe, « Golf Cross Sport » ou une autre appellation fallacieuse du genre.

Petite cylindrée turbocompressée

Pour se mouvoir, le Volkswagen Taos est armé d’un petit moteur 4 cylindres turbocompressé de 1,5 litre qui développe 158 chevaux et 184 lb-pi de couple. Sur le Taos à roues motrices avant, la boite de vitesses compte 8 rapports. Les modèles munis de la traction intégrale sont quant à eux équipés d’une transmission automatique à double embrayage de 7 rapports. Cette dernière boîte semble mal adaptée à la motorisation à laquelle elle est jumelée. Lors de notre essai, nous avons décelé un délai très long avant que le moteur daigne réagir, peu importe que le Taos soit à l’arrêt ou à vitesse de croisière. La motorisation offre amplement de couple à bas régime sur papier, une valeur impressionnante pour le segment. Mais il est difficile d’en profiter pleinement à cause de la transmission. La dynamique de conduite en est également affectée, et il faut aussi prendre ce délai en compte lorsqu’on veut exécuter des manœuvres de dépassement sur l’autoroute. En revanche, la boite est plutôt rapide dans la montée des rapports.

La barre est haute si l’on veut égaler l’expérience de conduite de la Golf. Et bien que la direction du Taos s’avère directe, précise et agrémentée d’un bon ressenti, le VUS allemand ne peut cacher son caractère d’utilitaire. De fait, le facteur « fun » jadis fourni par la Golf n’y est pas. Heureusement pour le Taos, la barre est basse dans le segment, et le Taos parvient à surpasser certains rivaux côté dynamique. C’est aussi le cas du confort de roulement qui est satisfaisant.

À l’intérieur, on a affaire à un habitacle très simple et agrémenté de plastiques durs. Hélas, c’est en ligne avec ce qu’offre l’ensemble des produits Volkswagen actuels. Derrière le volant, le Cockpit Virtuel de Volkswagen livré de série se charge de l’instrumentation dans tous les modèles. Il mesure 8 pouces dans tous les modèles, sauf la version Highline (10,25 pouces). Il travaille de pair avec un écran central tactile de 6,5 ou 8 pouces selon les modèles. L’interface intégrée se montre intuitive dans l’ensemble.

Volume intérieur copieux

Plutôt grand pour un VUS sous-compact, le Volkswagen Taos marque des points au chapitre de l’espace intérieur. Tous les occupants profitent d’un dégagement généreux dans l’habitacle. Sur le plan du confort, on a droit à des sièges qui offrent un bon support latéral et un soutien adéquat du postérieur sur de longues distances. À l'arrière, les passagers profitent d’un dégagement appréciable pour les jambes, un autre atout dans un segment dont la population se montre exiguë à cet égard.

Derrière la banquette arrière, le coffre peut engloutir une grande quantité de matériel. Dans les modèles à traction, on bénéficie de 790 litres, le meilleur volume de la catégorie. Fait à noter, on perd 85 litres à cet endroit si l’on passe aux versions munies du rouage intégral 4MOTION. Cela dit, même avec 705 litres, le Taos demeure un des meilleurs VUS sous-compact à cet égard dans le segment.

Le Volkswagen Taos est la margarine du beurre. Il substitue adéquatement le produit qu’il veut remplacer à plusieurs égards et selon le type d’utilisation que l’on veut en faire. Mais l’âme de la petite compacte Golf qu’on aimait n’y est pas. Et le caractère abordable non plus. En effet, la variante la mieux équipée, la Highline, est offerte à partir de 36 695 $. Hélas, dans le climat automobile actuel, c’est quelque chose que nous nous devons d’accepter. Au final on a tout de même affaire à un bon produit quand on considère ce qui se trouve dans le segment, surtout en ce qui concerne l’espace intérieur et le confort de roulement. Même si les petits accrocs comme la boite de vitesses à 7 rapports qui tarde à réagir et la finition intérieure qui déçoivent, le Taos a tout de même sa raison d’être dans l’univers Volkswagen.

Feu vert

Feu rouge

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