Rolls-Royce Ghost - Confort souverain et rouage intégral
L’an dernier, Rolls-Royce a frappé un grand coup avec la nouvelle génération de sa Ghost. Sa carrosserie reprenait tous les codes stylistiques de la marque, assurant la filiation avec les modèles antérieurs, mais cette Ghost II était toute nouvelle sur le plan technique, au point où les seuls éléments communs avec le modèle de la génération précédente étaient les parapluies nichés dans les portes arrière, et le Spirit of Ecstasy ornant la calandre. L’ajout du rouage intégral a aussi permis de rassurer la clientèle quant à son usage en conditions météo défavorables, même s’il sera probablement très rare de voir une Ghost rouler en plein cœur de l’hiver québécois.
Si la Ghost II représente une réelle avancée sur le plan technique, c’est parce que sa plateforme n’est pas une version modifiée de celle qui sous-tend la BMW Série 7, contrairement au modèle de première génération. Rolls-Royce fait toujours partie du portefeuille des marques de BMW, mais la Ghost II est maintenant élaborée sur la nouvelle « Architecture of Luxury », entièrement faite d’aluminium, servant également à la Phantom et au VUS Cullinan. Toutefois, BMW continue de produire le moteur animant les Rolls-Royce, soit le V12 biturbo de 6,75 litres, lequel se démarque par sa cylindrée de six et trois quarts de litres, tradition oblige pour la marque anglaise.
Un V12 biturbo puissant et coupleux
Pendant de longues années, Rolls-Royce ne chiffrait pas la puissance de ses moteurs, se contentant de dire que celle-ci était « adéquate » ou « plus qu’adéquate », sans spécifier le nombre de chevaux. Ce n’est que dans l’histoire plus récente de la marque de Goodwood que l’on a chiffré la puissance. Aujourd’hui, le V12 biturbo développe 563 chevaux, alors que son couple est de 627 lb-pi. Le modèle Black Badge augmente légèrement ces chiffres avec 591 chevaux et 664 lb-pi. Ce qui est notable, c’est que ce couple maximal est disponible dès les 1 600 tr/min (1 700 tr/min pour la Black Badge), soit à quelques centaines de tours/minute de plus que le ralenti.
Malgré le fait que la Ghost pèse plus de deux tonnes et demie métriques, soit un poids équivalent à celui d’un VUS de grande taille, elle se met en mouvement avec un aplomb déconcertant. Lorsqu’on écrase l’accélérateur, on note un léger délai à la réponse de la commande des gaz, puis la Ghost semble prendre son envol, le 0 à 100 km/h se faisant en 4,7 secondes, le rouage intégral assurant une motricité initiale optimale. La boîte automatique ZF est tout simplement sublime puisque l’on perçoit à peine le passage de ses huit rapports.
Ça plane pour moi…
Ce tube de Plastic Bertrand s’applique au comportement routier de la Ghost qui donne l’impression de survoler la route en raison de son confort absolument remarquable. C’est aussi planer comme dans Planar Suspension System, soit le dispositif développé par les ingénieurs de la marque qui ont ajouté un petit amortisseur prenant la forme d’une pince, lequel est fixé au-dessus et au-dessous du triangle supérieur de la suspension avant afin d’annuler les vibrations à haute fréquence. Tout comme la Phantom, on a également doté la Ghost d’une caméra stéréo qui scrute les inégalités de la chaussée et adapte, en continu, l’amortissement de sa suspension pneumatique.
La vie à bord est on ne peut plus sereine, l’insonorisation étant particulièrement efficace grâce au double vitrage et à l’ajout d’une centaine de kilos de matériel insonorisant dans les portières, le capot et le toit. Un autre détail témoigne de l’obsession des ingénieurs d'assurer la quiétude à bord. Ces derniers ont décidé de polir l’intérieur de la tubulure d’admission d’air du climatiseur, après avoir détecté un niveau sonore un peu trop élevé lors d’essais menés sur des prototypes de présérie.
La Ghost est également disponible en variante Extended, plus longue de 17 centimètres afin d’accorder plus de dégagement aux places arrière. Si la Phantom est la Rolls-Royce de tous les excès, la Ghost affiche une certaine retenue, un flegme tout britannique avec ses boiseries à pores ouverts et sa sellerie de cuir à coutures droites. Elle conserve aussi certaines touches old school, comme les commandes rotatives de son système de chauffage/climatisation, les tirettes permettant d’ouvrir ou de fermer les buses de ventilation, ou encore l’indicateur Power Reserve remplaçant le tachymètre.
Les options de personnalisation sont presque infinies, comme en témoigne l’ajout sur notre voiture d’essai d’un compartiment réfrigéré capable de contenir une bouteille de Champagne et deux flûtes en cristal. La seule concession à la modernité dans cet environnement est la présence d’une version adaptée du système multimédia de BMW. Il s’agit de la plus moderne des Rolls-Royce, et la Ghost fait preuve d’une étonnante dualité en marquant un réel progrès sur le plan technique, allié à un look presque intemporel.
Feu vert
- Rouage intégral de série
- Puissance et couple du moteur V12
- Style intemporel
- Options de personnalisation infinies
Feu rouge
- Gabarit imposant
- Prix très élevé
- Tarif des options
- Consommation