Cadillac CT4 - Vive l’aileron noir

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Germain Goyer

Après avoir éliminé l’ATS en 2019 tandis que tous pensaient qu’elle était morte et enterrée pour de bon, Cadillac est revenu en 2020 avec la CT4. Comme un restaurant qui ferme, change de nom et qui ouvre à nouveau. Directement dérivée de sa devancière, elle est arrivée alors que personne ne l’avait vraiment demandée. La plate-forme et les composantes étant encore d’actualité, la marque américaine de luxe a donc décidé de poursuivre son aventure dans le segment des berlines sous-compactes de luxe.

Bien que le volume de ventes de la CT4 soit marginal, le constructeur propose une gamme fort étendue. À notre avis, il est totalement absurde d’offrir cinq versions d’une voiture si peu convoitée. Et ça, c’est sans parler de la variante V Blackwing sur laquelle nous reviendrons. Cadillac aurait intérêt à rationaliser son offre. De série, la CT4 est livrée avec un moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2 litres qui développe 237 chevaux. Un autre moteur turbocompressé à quatre cylindres, cette fois, de 2,7 litres peut être commandé. Avec ses 310 chevaux, il est bien évidemment assez puissant pour cette berline de petit format. Également utilisé par Chevrolet et le Silverado (oui, oui, vous avez bien lu), ce bloc est convaincant et pourrait servir à d’autres applications chez le géant américain.

Avec la plus petite des deux cylindrées, on a droit à une transmission automatique à huit rapports. Celle qui est jumelée avec le 2,7 litres compte deux rapports supplémentaires. Cadillac a eu l’idée de donner le choix entre les roues motrices arrière et les quatre roues motrices pour l’ensemble des versions (sauf la Blackwing). Si, en Californie, une berline propulsée est fort convenable, on peut imaginer qu’une majorité de consommateurs opteront pour les quatre roues motrices dans notre province. À l’instar de l’ATS qu’elle remplace, la CT4 a un défaut majeur : son habitacle restreint. Pas du tout ce que l’on attend d’un véhicule américain de luxe. Le dégagement pour la tête est limité, les sièges avant sont étroits et la console centrale empiète sur l’espace à l’avant. À l’arrière, le confort n’impressionne personne.

Pensez plutôt à la CT5

Dans un segment où le rayonnement de l’écusson prime sur tout, la CT4 a du mal à se tailler une place. Certes, Cadillac est en meilleure position que Lincoln – qui ne fabrique plus de voitures, soit dit en passant – pour charmer une clientèle qui désire épater le voisinage, mais elle ne fait pas le poids face au logo d’une marque allemande. Si la CT4 n’est pas un mauvais produit en soi, l’image qu’elle dégage n’est assurément pas suffisante pour séduire les gens qui ont l’œil sur une Audi A3 ou une BMW Série 2.

Dans un univers où les berlines sont de plus en plus délaissées, on s’explique mal que le catalogue de Cadillac compte deux berlines, surtout qu’elles sont très proches. Si l’on trouvait qu’il n’y avait pas forcément de place pour l’ATS en plus de la CTS, il en est de même pour les CT4 et CT5. Assurément plus spacieuse et confortable, la CT5 nous apparaît comme étant un choix plus sensé. Qui plus est, la CT5 peut être animée par un six cylindres dont l’agrément est nettement supérieur.  Une caractéristique convoitée par une clientèle plus conservatrice.

Sur le plan financier, la CT5 est aussi plus avantageuse. Pour une mouture équivalente, on observe une différence d’à peine quelques dizaines de dollars par mois en location pour un terme équivalent. Avec une si petite différence tarifaire, on se demande pourquoi les ventes de CT4 (158 unités) et de CT5 (200 unités) demeurent si proches au Québec. De notre côté, nous vous conseillons plutôt la plus grande des deux.

Une version Blackwing radicale

Offertes depuis 2022, les déclinaisons V Blackwing des CT4 et CT5 sont hallucinantes. Dans le cas de la CT4, il s’agit d’une belle évolution de l’ATS-V. Cette dernière était archirare puisque tant qu’à y être, les consommateurs faisaient le saut vers une CTS-V. Le même phénomène se produira probablement avec cette version à haute performance de la plus petite des deux berlines.

Véritable bolide de course destiné aux puristes, la CT4-V Blackwing est mue un V6 biturbo de 3,6 litres qui génère une puissance de 472 chevaux et un couple de 450 lb-pi, le tout étant acheminé aux roues arrière. Les amateurs de sports de glisse apprécieront. Livrable avec la boîte automatique à dix rapports, nous vous recommandons la transmission manuelle à six rapports pour profiter pleinement de l’expérience. Plus compacte que sa grande sœur, la plus extrême des CT4 se distingue par son agilité sur la piste.

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