Ford Mustang - Les survivantes

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Marc Lachapelle

La Mustang « classique » est toujours la seule qui ait survécu à l’hécatombe des voitures chez Ford en Amérique du Nord. La sixième génération de cette légende américaine défendra même à nouveau le titre de sportive la mieux vendue de la planète qu’elle détient depuis sept ans. Elle entame sa neuvième année avec une gamme qui s’étend des fabuleuses Shelby GT 500 et Mach 1 prêtes pour les circuits à des coupés et décapotables plus doués pour les balades sur petites routes.

La Mustang a connu un succès gigantesque dès son apparition, au milieu des années 60. Ford en a même produit un million durant les deux premières années alors qu’on s’attendait à en vendre dix fois moins. Carroll Shelby a créé sa première GT350, version performance de la Mustang, dès 1965. Elle fut vite rejointe par les GT500 et GT500KR tandis que Ford renchérissait avec les Mach 1, Boss 302 et Boss 429.

Les étalons devant

Les versions sportives ont toujours animé les périodes les plus fastes de la Mustang. Tous les noms qui précèdent furent d’ailleurs repris au cours du demi-siècle qui a suivi, à de rares exceptions près. La chose est certainement vraie depuis que la sixième génération a touché son apogée, il y a trois ans, avec le lancement d’une nouvelle Shelby GT500 dotée d’un V8 surcompressé de 760 chevaux jumelé à une boîte de vitesses à double embrayage et 7 rapports. Cette diva fut vite appuyée par une nouvelle Mach 1 qui prenait le relais d’une GT350 qui s’était elle-même distinguée avec son V8 exotique de 5,2 litres à vilebrequin plat, comme celui des V8 récents de Ferrari. Le cœur de la famille Mustang demeure néanmoins la GT, propulsée par un V8 de 5 litres depuis son retour, il y a plus de quatre décennies.

Le coupé Shelby GT500 est un oiseau rare, autant par sa puissance que par son prix qui débute actuellement à 101 995 $. La note grimpe à 30 000 $ en cochant l’ensemble piste qui ajoute un grand aileron et des jantes de 20 pouces en fibre de carbone, des pneus Michelin Sport Cup 2, une suspension à géométrie réglable et des sièges Recaro. C’est cette version que le Guide a découverte avec ravissement, sur les routes de Californie, il y a déjà trois ans. Il n’y a jamais eu de Ford de série plus puissante et jamais de meilleure Mustang non plus. Sa tenue de route, ses performances et les sensations qu’elle procure ne méritent que les superlatifs les plus inspirés.

Plaisirs garantis

Cela dit, on ne s’ennuie pas une seule seconde au volant de la Mach 1, qui est nettement plus abordable. Si ce n’est que parce qu’elle exige aussi d’être toujours conduite d’une main ferme – et même les deux – tellement elle est portée à louvoyer et serpenter fortement sur la moindre des ornières qu’on croise trop souvent sur nos rubans d’asphalte. C’est le prix à payer pour la vivacité exceptionnelle de son train avant et l’excellente adhérence des pneus de taille 305/30R19 (optionnels) qui permettent de l’inscrire en virage avec une précision remarquable.

Les pneus arrière de taille 315/30R19 (eux aussi optionnels) se chargent ensuite de maintenir la Mach 1 solidement en courbe, son équilibre étant ajusté par la poussée du V8 de 5 litres et 470 chevaux. En accélération, elle atteint 100 km/h en 5 secondes et couvre le 1/4 de mille en 13,15 secondes à 181,1 km/h. Difficile de faire mieux sur une chaussée ordinaire, malgré le mode départ-canon et la possibilité de passer les rapports sans relâcher l’accélérateur (no-lift shift). La Mustang GT fait presque aussi bien avec 20 chevaux de moins, soit des chronos de 5,2 et 13,2 secondes (à 179,9 km/h) pour les mêmes tests.

De toute manière, il faut un circuit pour explorer ou franchir les limites de la Mach 1. Chose certaine, elle sera prête quand vous le serez, avec ses freins à disque Brembo dont le diamètre atteint 380 mm à l’avant (avec l’ensemble performance), tous pincés par des étriers à six pistons. Elle a d’ailleurs stoppé de 100 km/h sur 33,4 mètres, la distance la plus courte de toutes les Mustang essayées à ce jour, en freinage d’urgence.

Les GT distillent les mêmes plaisirs, à des concentrations qui varient selon la configuration choisie. La conduite d’une GT décapotable équipé de la boîte automatique à 10 rapports est évidemment plus relaxe. Or, c’est la vocation première de ces modèles qui vous enveloppent du rugissement sourd de leur V8 dont on règle l’intensité avec la pédale de droite. Si toutefois la performance et la tenue de route sont vos priorités, le coupé GT à boîte manuelle reste le premier choix. Quant aux versions dotées du quatre cylindres turbo de 2,3 litres, elles offrent essentiellement le look à meilleur prix. Pour ce qui est de l’avenir, notre boule de cristal prédit pour l’année prochaine une nouvelle Mustang encore plus agile, qui profitera d’un habitacle enfin digne de l’ère numérique et sans doute aussi d’au moins un groupe propulseur électrifié. En plus des V8, bien sûr.

Feu vert

Feu rouge

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