Kia Stinger - One hit wonder

Au cours des dernières années, les journalistes automobiles ont, à maintes reprises, spéculé sur le retrait imminent de la Stinger, le véhicule avec le prix de départ le plus élevé dans le catalogue de Kia. Avec peu d’améliorations depuis son introduction et des ventes on ne peut plus timides, sa capacité de rivaliser avec la concurrence (qui était déjà handicapée par une question d’image) semble s’essouffler à vitesse grand V.

Mais cela ne lui enlève pas le fait qu’elle demeure une sportive avec des attributs styliques et mécaniques intéressants, voire uniques. Et contre vents et marées, la berline de type sportback s’accroche. Une fois de plus cette année, elle tient bon avec très peu de changements.

Esthétiquement douée

Quoiqu’il soit demeuré pratiquement le même depuis son introduction, le design extérieur de la Kia Stinger vieillit très bien. Sa devanture musclée composée d’un long capot, sa calandre en museau de tigre, sa silhouette plongeante à l’arrière et ses feux aux formes uniques qui empiètent sur les ailes, la Stinger a une présence sans égal sur la route. Dans l’habitacle, le conducteur profite d’un agréable mélange de vieux et de (relativement) moderne, notamment avec les trois buses d’aération au caractère aéronautique qui dominent le centre de la planche de bord.

Le système d’infodivertissement est suffisamment performant dans l’ensemble. Certains menus peuvent sembler inutilement complexes, d’autres moins. Heureusement, Kia a laissé une bande de boutons analogiques sous les buses d’aération et des leviers dans la console centrale pour faciliter l’activation des systèmes essentiels, mais également pour renforcer le caractère sportif de l’habitacle.

Toutes les places sont très confortables. Mention spéciale à la position de conduite propice à la sportivité au volant, lequel fournit d’ailleurs une excellente prise en main. Grâce à sa configuration à hayon, la Stinger déploie un espace de chargement plutôt impressionnant sur papier avec 660 litres et 1 158 litres lorsque les sièges arrière sont rabattus. Évidemment, l’ouverture n’est pas idéale pour tous les types de chargement à cause de l’inclinaison de la vitre arrière. Mais pour une voiture, c’est tout de même supérieur à ce que l’on attendait.

Conduite athlétique

Une seule motorisation est offerte avec la Kia Stinger, un V6 de 3,3 litres turbocompressé qui développe 368 chevaux et 376 lb-pi de couple. Les efforts de ce moteur sont livrés au rouage intégral via une transmission automatique à 8 rapports raccordée à des palettes de changement de vitesse derrière le volant. Les accélérations déployées par le moulin sont largement satisfaisantes, surtout considérant le poids de la Stinger, qui fait pencher la balance à un peu moins de 1 900 kg. On souligne  aussi le travail de la boîte automatique, bien calibrée pour se prêter à l’exercice au départ et lors des reprises à moyenne et haute vitesse.

Dès les premiers virages avec la Kia Stinger, on comprend qu’elle a été calibrée par des passionnés de la conduite. Oui, on ressent le poids de la voiture, mais les composantes de suspension et la rigidité du châssis permettent de s’amuser à son  volant. Et ce sont les étriers Brembo à quatre pistons à l’avant et deux pistons à l’arrière qui se chargent de ralentir la Stinger, un attirail efficace. Hélas, on s’ennuie un peu du 4 cylindres turbocompressé de 2 litres, jadis offert comme moulin de base avec la Stinger, qui la rendait non seulement plus accessible à l’achat mais qui rendait la conduite plus équilibrée. Sa cavalerie était moindre, mais le poids inférieur du moteur pesait moins fortement sur le train avant.

Le propriétaire d’une Stinger est un être particulier. Il n’a pas peur de l’image « bon marché » projetée par Kia, préfère les berlines, priorise la dynamique de conduite aux technologies récentes dans l’habitacle, et recherche une certaine singularité. Soyons honnêtes, personne ne tourne la tête pour contempler une BMW Série 3. La Stinger, elle, est un sujet de conversation en soi. Avec un prix de départ supérieur à 50 000 $, elle coûte plus cher que les berlines allemandes de luxe d’entrée de gamme. En contrepartie, elle abrite un 6 cylindres plus puissant, alors que ses rivales germaniques vendues au même prix se contentent de moteurs à 4 cylindres.

Il faut applaudir la stratégie de Kia lorsqu’il a lancé la Stinger, un single qui a probablement contribué à redorer le blason de la marque coréenne. Étrangement, le constructeur ne semble pas avoir de projets pour le futur de celle-ci. Cette année serait-elle la dernière?

Feu vert

• Style extérieur unique
• Moteur puissant
• Agrément de conduite notable

Feu rouge

• Une seule motorisation
• Consommation élevée
• Peu d’évolution depuis son lancement