Volkswagen Atlas/Atlas Cross Sport - Le verre à moitié plein

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Louis-Philippe Dubé

Le marché nord-américain n’est plus le Far West des utilitaires. Ils y sont pour rester, et les constructeurs font des pieds et des mains pour concevoir des itérations plus grosses et plus américanisées de leurs produits pour profiter de ce marché assoiffé de transporteurs familiaux. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle les familiales sont une espèce en voie d’extinction. Et on ne parlera même pas des fourgonnettes, dont le créneau perd des plumes année après année.

Le Volkswagen Atlas (3 rangées) et Atlas Cross Sport (2 rangées) sont deux excellents exemples de ces produits qui ont été élaborés expressément pour le marché nord-américain et qui peuvent rivaliser dans plusieurs segments à la fois. Leur popularité est indéniable, certes, mais cette américanisation n’est pas sans conséquence sur leur caractère et leurs racines allemandes.

La mécanique allemande conserve son accent

Ce qui n’est pas américanisé sous le capot de l’Atlas et de l’Atlas Cross Sport, c’est la mécanique. Le moulin qui fait office d’équipement de base est un 4-cylindres de 2 litres turbocompressé qui développe 235 chevaux. Mais un V6 de 3,6 litres qui développe 276 chevaux le rejoint en option. Ce dernier permet au duo de remorquer 5000 lb, parce qu’avec le 4 cylindres, cette capacité est limitée à 2 000 lb. Tous les modèles de la famille Atlas/Atlas Cross Sport sont offerts avec le rouage intégral 4MOTION de série qui est agrémenté d’une série de modes de conduite.

Au chapitre des performances, le moteur 4 cylindre turbocompressé déploie son couple rapidement et parvient à mouvoir le véhicule avec une vigueur satisfaisante en accélération. En fait, les performances dans cette situation spécifique sont très similaires à celles du V6, qui conserve un léger avantage de seulement 8 lb-pi de couple. Ensuite, là où le 4-cylindre s’essouffle à haute vitesse, le V6 prend le relais. Le 6 cylindres est celui avec lequel les performances sont meilleures, mais cela s’accompagne d’une consommation accrue, surtout en ville. D’ailleurs, la transmission à 8 rapports qui est jumelée aux deux motorisations semble parfois hésitante lors des reprises, un petit irritant que nous devons souligner sur l’Atlas.

Les deux versions de l’Atlas sont élaborées sur la plate-forme MQB de Volkswagen, et on peut affirmer qu’ils n’ont pas perdu leur agilité à l’Allemande, même malgré leur poids de plus de 2 000 kg sur la balance. Le comportement routier mérite donc une bonne note, l’Atlas est bien en contrôle dans les virages avec une stabilité étonnante. De plus, le confort de roulement n’en souffre pas pour autant. La direction bénéficie d’une précision appréciable, avec une pesanteur et un ressenti qui favorisent une bonne connexion avec la route. Une caractéristique que beaucoup d’utilitaires de ce format ne parviennent pas à égaler.

Un habitacle insipide

Là où ça accroche, c’est lorsqu’on grimpe dans l’habitacle. Du plastique dur à gogo, des textures sans caractère, un assemblage dépourvu de finition…on aurait cru que l’intérieur du Volkswagen Atlas et du Volkswagen Atlas Cross Sport était inachevé. Même la version Execline plus cossue semble avoir laissé son âme en Allemagne. La sellerie est adéquate sur le plan du confort, mais sans plus. Au moins, la configuration carrée de ces deux utilitaires fait qu’ils peuvent déployer un espace de chargement ample et très pratique.

Comme c’est la tendance lourde dans l’industrie, on opte pour le numérique pour l’instrumentation avec le Cockpit Virtuel qui remplace les cadrans traditionnels. Au centre de la planche de bord, l’interface du système multimédia est moyennement intuitive dans son ensemble. Mais son écran offre tout de même une excellente clarté. Voyez-vous le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein ? Il va sans dire que l’Atlas a tout de même beaucoup de positif, et sa popularité ne ment pas. Par contre, malgré sa bonne dynamique, l’expérience de conduite générale souffre grandement du manque de raffinement dans l’habitacle.

Ce je-ne-sais-quoi que l’on retrouve dans les Volkswagen passées et présentes est absent. De nos jours, vaut souvent la peine de regarder du côté des marques coréennes qui ont développé leur propre saveur sur le plan de la finition et qui offrent plus de raffinement et d’équipement que jamais. De plus, les mécaniques de l’Atlas, aussi douées qu’elles soient, montrent des faiblesses sur le plan de la consommation de carburant. Un volet qui influence de plus en plus les décisions d’achat des familles avec la flambée des prix à la pompe. Surtout maintenant que la version de base la plus abordable de l’Atlas Cross Sport dépasse dorénavant les 40 000 $.

Feu vert

Feu rouge

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