Maserati Ghibli - Encore moins atteignable
Pas facile de se faire justice dans le créneau des berlines intermédiaires de performance, dans lequel œuvrent des machines sophistiquées et ultrapuissantes comme les BMW Série 5, Mercedes-Benz Classe E et Audi A6/A7. Chez Maserati, on propose la Ghibli, qui roule sa bosse dans sa forme actuelle depuis une dizaine d’années.
Invariablement belle et aguichante, la Ghibli se vend en très petit nombre chez nous, avec très peu de concessionnaires, mais aussi à cause de son prix d’entrée qui ne cesse d’augmenter, et des frais d’entretien que nécessite une voiture exotique comme celle-ci. Pour le 2022, on se retrouve désormais avec deux versions de la Ghibli au lieu de trois, la plus abordable s’appelant maintenant Modena Q4.
Les motorisations d’abord
Sous le capot, le V6 biturbo développant 424 chevaux est assorti à boîte automatique à huit rapports et d’un rouage intégral favorisant les roues arrière pour une dynamique de conduite sportive. La cylindrée de 3,0 litres émet une sonorité enivrante, sans simulation artificielle crachée à travers les haut-parleurs de la cabine. Avec le mode Sport activé, l’échappement ouvre ses volutes et laisse le six cylindres s’exprimer librement, résonnant sous le plancher de l’habitacle en route vers les quatre embouts ronds chromés. On peut toutefois rester discret en activant le mode I.C.E. réduisant la consommation, la réactivité de la boîte de vitesses et le bruit en fermant les volutes sous les 5 000 tr/min. Le mode Normal représente l’équilibre entre les deux extrêmes.
Lors du millésime 2021, la Ghibli a adopté le V8 biturbo de 3,8 litres faisant également office dans la berline Quattroporte et l’utilitaire Levante. Cette version Trofeo à propulsion déballe 572 chevaux ainsi qu’un couple massif de 538 lb-pi entre 2 250 et 5 250 tr/min. À bord de celle-ci, on franchit les 100 km/h en à peine 4,3 secondes selon le constructeur. Évidemment, la sonorité de ce moteur V8 conçu avec la collaboration de Ferrari provoque des frissons à plein régime.
Malgré tout, la concurrence délivre plus de puissance à prix équivalent. Comme l’Audi RS 7 à 591 chevaux, la BMW M5 avec 617 chevaux, et la Cadillac CT5 Blackwing de 668 chevaux. La différence, c’est que la Ghibli Trofeo déborde de caractère tout en s’avérant, avec des défauts marqués. Sa rareté sur nos routes peut être considérée comme un atout, même si les concessionnaires de la marque italienne voudraient probablement en vendre davantage.
Berline ou coupé quatre portes, finalement?
L’habitacle de la Ghibli éveille les sens avec une finition chic et somptueuse. Quatre types de cuir sont offerts pour les sièges, de même que de multiples coloris pour le pavillon de toit, et le choix de boiseries à pores ouverts, de fibre de carbone ou d’accents Noir reluisant. Plusieurs autres options sont disponibles, peu coûteuses heureusement, afin d’ajouter des sièges avant ventilés, des sièges arrière chauffants, un pare-soleil arrière à commande électrique, des pédales en acier inoxydable, un système de caméras à 360 degrés et des portes à fermeture adoucie, entre autres.
Le système multimédia est un autre point fort de la Ghibli, puisqu’il s’agit d’une version remaniée de l’interface Uconnect de Stellantis, donc très facile à utiliser en conduisant et bourré de fonctionnalités, tout en exploitant un écran tactile de 10,1 pouces. Si les Modena et Trofeo sont livrées de série avec des chaînes audio Harman/Kardon à huit ou dix haut-parleurs, elles peuvent être remplacées par un système ambiophonique Bowers & Wilkins à 15 enceintes.
Hélas, la cabine de la Ghibli est étriquée pour une berline de format intermédiaire, au même titre que les coupés à quatre portes des marques allemandes. C’est surtout le cas pour les passagers arrière, devant composer avec très peu de dégagement pour les jambes. En outre, les grandes personnes se frotteront la tête au plafond. La mince fenestration arrière rend l’endroit encore plus restreint, et même si la sonorité du moteur est envoûtante, le bruit de fond omniprésent finira par être lassant.
De plus, la suspension à calibrage sport nommé Skyhook confère à la voiture un excellent comportement routier, les amortisseurs pouvant être raffermis au toucher d’un bouton. En contrepartie - y compris en mode Normal, priorisant le confort de roulement - celui-ci est toujours ferme, et ça peut devenir fatigant à la longue. Avec un prix de base d’environ 110 000 $, la Ghibli continuera de se vendre au compte-gouttes alors qu’elle est devenue encore moins accessible. Elle a beau être séduisante et performante, ces qualités sont malheureusement insuffisantes pour la rendre plus populaire.
Feu vert
- Puissance et sonorité
- Bon système multimédia
- Habitacle somptueux
Feu rouge
- Espace restreint à l'intérieur
- Prix d’entrée élevé
- Très peu de concessionnaires