Subaru Ascent - L’utilitaire générique

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Michel Deslauriers

Pour concocter son multisegment intermédiaire à trois rangées de sièges, Subaru a réuni tous les critères d’achat importants, comme un habitacle spacieux, un rouage intégral efficace et une bonne capacité de remorquage pour traîner un bateau ou une roulotte. L’Ascent, à la base, est une réussite sur le plan rationnel.

Toutefois, c’est dans les détails que ce grand utilitaire peine à se démarquer de sa concurrence, afin d’augmenter ses chiffres de vente et faire tourner à plein régime l’usine d’assemblage de Subaru en Indiana, aux États-Unis. Car oui, l’Ascent a été pensé pour le marché étatsunien, qui raffole de ce type de véhicule familial.

Design anonyme

Les goûts ne se discutent pas, comme on dit, mais l’on peut bien en parler un brin. L’Ascent affiche une apparence conservatrice, générique même, calquée des autres Subaru. Elle empêche l’Ascent de se distinguer dans sa catégorie qui compte plus d’une douzaine de modèles. En revanche, cette retenue stylistique permet au véhicule de bien vieillir avec le temps. Comment un produit peut-il se démoder s’il n’a jamais été à la mode? On tente quand même des expériences, comme l’ajout de l’édition Onyx en 2022, habillant l’Ascent de jantes, d’une calandre et de garnitures extérieures noires, une tendance du moment adoptée par presque tous les constructeurs automobiles. Dans l’habitacle, l’édition Onyx propose une sellerie synthétique ressemblant à un caoutchouc mince, que l’on dit résistante aux intempéries, au lieu du tissu ou du cuir.

Le design de l’habitacle suit la philosophie de celui de la carrosserie, moderne et fonctionnel, mais sans risque. Si l’on n’a aucun doute quant à la qualité et la durabilité des composants, et la rigueur d’assemblage appréciable, il suffit de monter à bord de l’Ascent chez le concessionnaire Subaru, pour ensuite traverser la rue chez Hyundai ou Kia et s’asseoir dans le Palisade ou le Telluride. La différence au chapitre de la présentation est frappante. En contrepartie, si l’espace intérieur est un critère d’achat principal, le Subaru a de quoi impressionner. Il s’avère l’un des plus accommodants dans la catégorie, alors que le champion de ce groupe est le Honda Pilot (année modèle 2022). On note un bon dégagement pour la tête et les jambes et la troisième banquette est assez large pour convenir à trois occupants sans trop de chicane. À l’instar de presque tous ses rivaux, l’Ascent est livrable avec des sièges capitaine à la deuxième rangée, au lieu d’une banquette, qui sont confortables.

Prêt pour l’hiver

Le Subaru Ascent est équipé d’un 4 cylindres turbocompressé de 2,4 litres. Si ses 260 chevaux suffisent à la tâche, il manque de réactivité et la boîte automatique à variation continue ne l’aide pas non plus. Ce que l’on reproche surtout à cette mécanique, c’est le manque de douceur, alors qu’au démarrage à froid, ce moteur de type Boxer à cylindres horizontalement opposés fait trembler l’Ascent, et sa sonorité n’est pas une musique à nos oreilles non plus.

Sur papier, le Subaru a l’avantage d’afficher une cote mixte ville/route de 10,5 L/100 km, parmi les plus écoénergétiques du segment (motorisations hybrides mises à part). Le hic, c’est qu’en conduite réelle, l’Ascent consomme davantage et lors de nos essais, on n’est pas parvenu à baisser notre moyenne sous les 12 L/100 km. Au moins, ce bloc turbocompressé peut rouler à l’essence ordinaire.

À l’inverse, la transmission intégrale à prise constante de la marque japonaise semble avoir été mise au point pour les hivers du Québec. Profitant également d’une garde au sol élevée, l’Ascent n’a pas peur des tempêtes, apportant une plus grande confiance à la personne assise derrière le volant. Il s’agit aussi d’un excellent véhicule pour les sentiers légers afin de se rendre à notre chalet au fond des bois.

Sur la route, cet utilitaire n’a rien de sportif, mais n’est pas une corvée à piloter non plus. Sa direction assistée très légère facilite la conduite, quoique certaines personnes aimeraient peut-être un peu de fermeté à ce chapitre. La capacité de remorquage de 5 000 lb se situe dans la norme du segment, bien que la déclinaison de base ne soit limitée qu’à 2 000 lb en vertu de l’absence d’un radiateur d’huile pour la boîte automatique. Les versions Tourisme et Onyx sont plus intéressantes pour leur rapport prix-équipement de toute façon. En somme, tous les ingrédients sont là pour faire du Subaru Ascent un grand utilitaire spacieux, polyvalent et habile en hiver, vendu à prix raisonnable. Il lui manque cependant le raffinement et le design plus séduisant de certains de ses concurrents pour se faire valoir davantage. À l’instar des autres produits Subaru, son attrait s’accentue au fil des kilomètres au lieu d’avoir un impact immédiat sur le plancher de vente.

Feu vert

Feu rouge

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