Hyundai Sonata - Trop c’est comme pas assez

Au Canada, il ne reste que sept berlines intermédiaires abordables, dont la Hyundai Sonata, alors qu’il y a dix ans, on en comptait deux fois plus. Celles qui survivent doivent se partager une part de marché qui n’a cessé de diminuer, elles doivent par conséquent se démarquer du mieux qu’elles le peuvent.

Ce n’est pas les innovations technologiques ou les performances qui rendent les berlines intermédiaires attrayantes, mais bien la réputation qu’elles se sont bâtie au fil des ans. Celles reconnues pour leur fiabilité et leur économie d’essence, les Toyota Camry et Honda Accord, trônent encore en tête des ventes, et derrière elles se trouve la Sonata grâce à son rapport prix-équipement, mais elle s’est également montrée solide et peu énergivore ces dernières années.

Lancée pour le millésime 2020, l’actuelle génération de la Sonata revêt une carrosserie angulaire, athlétique et profilée, avec une ligne de toit en pente légère, créant le style d’une voiture à hayon, mais incorporant cependant un coffre traditionnel. Bref, un design dynamique et percutant dans un créneau qui a toujours misé sur le conservatisme.

Chic et percutant

La présentation de l’habitacle de la Sonata n’est pas aussi osée que la carrosserie, mais s’avère drôlement élégante et moderne. Dans les déclinaisons plus chères, on a droit à des surpiqûres sur le tableau de bord, un éclairage d’ambiance configurable, des encadrements de bouton et de bouche d’aération satiné, sans oublier une excellente chaîne Bose à 12 haut-parleurs. C’est pas mal plus chic que dans les autres berlines du segment, exception faite de sa cousine mécanique, la Kia K5.

Évidemment, une instrumentation numérique pour le conducteur, un affichage tête haute et un grand écran tactile de 10,25 pouces sont disponibles. D’ailleurs, le système multimédia est facile à utiliser, même en conduisant, bourré de fonctionnalités de surcroît, même si les livrées plus abordables de la Sonata sont équipées d’un écran tactile de huit pouces.

Toutes les livrées de la Sonata profitent entre autres du freinage autonome d’urgence, de la surveillance des angles morts, du régulateur de vitesse intelligent ainsi que de la prévention de sortie de voie. Cette dernière s’avère toutefois intrusive et fait constamment gigoter le volant entre nos mains, et l’on finit par s’en lasser et la désactiver. Notons enfin qu’avec la présence du toit panoramique, le dégagement pour la tête n’est pas aussi généreux qu’on le souhaiterait, et si les occupants à l’avant jouissent d’un grand espace pour les jambes, c’est l’inverse pour les passagers arrière. En revanche, le volume du coffre est l’un des plus élevés du segment.

Quel moteur choisir?

Quatre motorisations sont disponibles dans la Hyundai Sonata. La déclinaison de base héberge un quatre cylindres atmosphérique de 2,5 litres avec 191 chevaux, tandis que celles de milieu de gamme disposent plutôt d’un bloc turbocompressé de 1,6 litre, bon pour 180 chevaux, mais avec plus de couple à bas régime que le 2,5 litres. Les deux affichent exactement les mêmes cotes de consommation, dont une moyenne mixte ville/route de 7,7 L/100 km. Les Accord, Camry et Chevrolet Malibu font légèrement mieux. La Sonata Hybride mise sur un quatre cylindres de 2 litres, un moteur électrique et une boîte à six rapports, alors que ses concurrentes hybrides sont munies d’une boîte à variation continue à gestion électronique. La cote mixte de 5 L/100 km est très appréciable, et dans le ton par rapport aux mécaniques similaires chez Honda et Toyota. La Sonata est la moins énergivore des trois sur la grand-route, l’écart étant toutefois négligeable.

Il y a aussi la Sonata N Line, édition axée sur les performances avec son apparence agressive, ses roues de 19 pouces, sa direction et sa suspension raffermies, ses sièges sport bien galbés, et surtout son quatre cylindres turbo de 290 chevaux, assorti d’une boîte à double embrayage. On ose donc offrir une voiture à caractère sportif dans un domaine où les acheteurs ont longuement priorisé le confort de roulement et le silence à bord de l’habitacle. Une rivale intéressante à la Camry TRD, mais une voiture destinée à un faible volume de ventes.

On se demande pourquoi Hyundai persiste à garder deux moteurs affichant une puissance similaire et une consommation identique, et pourquoi il s’entête à ne proposer le système hybride que dans la déclinaison la plus chère. On peut se procurer une Camry hybride pour presque 10 000 $ de moins, moins équipée bien entendu, mais quand même. Confortable, raffinée et relativement abordable, la Sonata n’a rien à envier à ses rivales directes, mais il faudrait peut-être mieux aligner et simplifier son choix de motorisations.

Feu vert

• Bon rapport prix-équipement
• Habitacle chic
• Motorisation hybride peu énergivore

Feu rouge

• Unique version hybride chère
• Dégagement pour la tête limitée
• Rouage intégral non offert