Jeep Grand Cherokee - Choisir son camp
Jeep n’a pas manqué d’ambition en renouvelant son Grand Cherokee. Au point d’en créer une version inédite à empattement allongé avec une troisième rangée de sièges et d’ajouter ensuite un groupe propulseur hybride rechargeable au catalogue. Avec pour résultat que les dix-huit modèles de cette série modernisée ont fait grimper ses ventes de presque la moitié chez nous. Le tout est de bien choisir le sien, parce que les ambitions de la marque légendaire ont également poussé les prix à la hausse...
Cette relève arrivait à point pour la quatrième génération du Grand Cherokee qui aura tenu le coup durant onze ans. Autant dire une éternité sur le marché actuel des utilitaires sport. Le nouveau venu, qui amorce la cinquième génération de cette série solidement établie, s’est d’ailleurs pointé pour l’année modèle qui soulignait le trentième anniversaire du premier Grand Cherokee, lancé en 1993. Conçu en fonction des valeurs essentielles de Jeep, surtout les aptitudes exceptionnelles pour le tout-terrain, le Grand Cherokee s’attaquait au Ford Explorer, lequel faisait alors fureur dans les banlieues. Plus moderne, il profitait d’une carrosserie autoporteuse tandis que celle de son rival était posée sur un châssis séparé, comme celui des camionnettes.
Démontrant une agilité et un aplomb supérieurs, le Grand Cherokee se tailla rapidement une place spéciale dans ce segment. Un créneau qu’il occupe toujours, après trois décennies. Et si sa fiabilité, sa qualité de fabrication et sa durabilité avaient été meilleures, il serait devenu le maître du monde, tout simplement.
Retour aux sources et plus
La bonne nouvelle c’est, qu’à maints égards, cette cinquième édition d’un jeune classique renoue avec la première, en mieux. C’est ce qu’apportent trente années d’évolution technique. Jeep affirme d’ailleurs que le nouveau Grand Cherokee est construit sur une plate-forme modulable à empattement variable conçue pour accueillir éventuellement un groupe propulseur électrique.
Sa carrosserie anguleuse, aux arêtes à peine émoussées, a les mêmes proportions robustes que l’aïeule, en plus raffiné. Tous ses grands panneaux sont en aluminium et sa structure est riche du même métal et de magnésium, pour l’alléger. La coque est faite aux deux tiers d’acier à haute résistance, pour la rigidité. La solidité de ce Grand Cherokee est remarquable. Plus long de 9,2 cm, plus large de 2,5 cm et posé sur un empattement supérieur de 5 cm, son habitacle est plus spacieux. C’est plus vrai encore pour le nouveau Grand Cherokee L dont l’empattement a gagné 12,7 cm et qui s’est allongé de 29 cm en tout pour la troisième banquette. Sa silhouette est hélas moins réussie, avec son profil allongé, ses grandes portières et un montant arrière qui lui donnent des airs de fourgonnette.
Une fois la galerie épatée
Le Grand Cherokee est décliné en sept modèles et le Grand Cherokee L est privé seulement du Trailhawk, l’athlète du tout-terrain. Tous sont offerts avec le V6 Pentastar de 3,6 litres, le V8 Hemi de 5,7 litres ou le choix des deux. Le groupe hybride est réservé à cinq variations du Grand Cherokee 4xe, les plus chères de la fratrie. Il marie un quatre cylindres turbo de 2 litres et deux moteurs électriques pour une puissance combinée de 375 chevaux. La cote de consommation combinée est de 4,2 Le/100 km mais les 42 km d’autonomie promis sont réputés impossibles à exploiter par temps froid.
À l’autre extrême, le V8 de 357 chevaux permet au Grand Cherokee d’atteindre 100 km/h en 6,12 secondes, au prix (littéralement) d’une consommation moyenne de 14,1 km. À son volant, on retrouve le caractère et l’équilibre du pionnier, avec un roulement ferme, des réactions nettes et une belle maniabilité. Par contraste, le Grand Cherokee L animé par le V6 Pentastar passe de 0 à 100 km/h en 8,61 secondes avec une cote de 11,3 L/100km. Sa conduite est moins convaincante, par contre, engourdie par un allongement qui lui a fait prendre environ 120 kg.
Les versions les plus abordables, dotées du V6 et d’un groupe de remorquage très complet qui comprend un radiateur et un alternateur plus costauds ainsi qu’un correcteur d’assiette, sont parmi les meilleurs véhicules que l’on puisse utiliser pour tracter. La refonte des Grand Cherokee leur a valu également un habitacle gorgé d’écrans dont la taille augmente avec le coût des options. Il faut surtout savoir que l’efficacité des commandes et interfaces est louable alors que la durabilité des finitions les plus chères et tape-à-l’œil est douteuse. Avec les nouveaux Grand Cherokee, il est sage d’éviter les versions clinquantes et de profiter plutôt de leur confort, de leur comportement solide et de leurs aptitudes pour le remorquage et le tout-terrain. Il serait franchement préférable aussi de laisser la troisième rangée au grand frère Wagoneer.
Feu vert
- Conduite solide et stable
- Commandes et système multimédia efficaces
- Exceptionnel en tout-terrain (Trailhawk)
- Excellent choix pour tracter
Feu rouge
- Prix avec options
- Comportement moins équilibré (L)
- Moteur V8 assez glouton
- Finition et fiabilité imparfaites