Infiniti QX80/Nissan Armada - Sans intérêt

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Germain Goyer

Chaque année, on s’imagine que ce sera la dernière, que Nissan abandonnera, que personne ne s’en rendra compte et que l’on passera à autre chose. Et pourtant, non! Encore pour 2023, Nissan laisse l’Armada figurer dans son catalogue. Ce véhicule utilitaire sport pleine grandeur se positionne au-dessus du Pathfinder dans la hiérarchie de la gamme. Bâti sur un châssis en échelle, l’Armada dérive directement du Patrol vendu à l’international. Bien qu’elle ait reçu quelques modifications mineures en 2021, la génération actuelle de ce VUS remonte à 2017. Sa conception, elle, est pas mal plus vieille : la dernière refonte de du Patrol remonte à 2010... Si vous trouvez que l’Armada est vieillissant, rassurez-vous, ce n’est pas qu’une impression.

Grâce à son châssis et à sa grosse cylindrée, l’Armada peut au moins travailler et tirer une charge allant jusqu’à 8 500 lb. Tant qu’à être vieillot, il joue le tout pour le tout et ça se poursuit sous le capot : cette camionnette japonaise est animée par un archaïque V8 de 5,6 litres. À cette époque où l’on évoque la capacité d’une batterie ou la diminution de la consommation d’un véhicule hybride d’un dixième de L/100 km, il est presque gênant de disserter au sujet de ce dinosaure... Mentionnons tout de même que ce moteur développe une puissance de 400 chevaux et un couple de 413 lb-pi. Cela dit, l’Armada et son clone, le QX80 demeurent des véhicules gourmands. D’après les données fournies par Ressources naturelles Canada, leur consommation en conduite combinée s'élève respectivement à 15,4 et 15,1 L/100 km. Précisons que l’ordinateur de bord affichait une cote de 15,3 L/100 km lors de notre essai. Considérant la désuétude générale du véhicule, ce n’est pas catastrophique. Toutefois, avec le prix du litre d’essence super dépassant largement les 2 $, on remet en question la pertinence de tels véhicules.

Parlant de désuétude, ça se ressent également lorsque l’on monte à bord. En effet, si on a le malheur de comparer l’Armada et le QX80 au trio gagnant récemment renouvelé chez General Motors, on se rend compte qu’ils ne sont simplement pas dans la course. La présentation intérieure, le niveau de finition, la conception du système d’infodivertissement ne sont, hélas, plus à la hauteur. En revanche, il n’est pas désagréable de se trouver derrière le volant de l’Armada ou de son jumeau de luxe. Ils sont étonnamment maniables considérant leur format, et la position de conduite rappelle celle d’un camion. Ce duo ne nous épate pas, mais ça, ça nous a plu.

On vous entend déjà nous dire que Toyota a aussi du mal à se démarquer avec son Sequoia. Certes, c’était le cas. Mais pour 2023, ce mastodonte proposera une version hybride. Et franchement, on ne peut que souligner l’effort d’innovation.

Une version de luxe encore moins intéressante

Si l’Armada est, à nos yeux, sans intérêt, on vous laisse imaginer que c’est le cas, et encore pire, pour le QX80. Avec un prix de base de 70 498 $, l’Armada n’est pas une aubaine. Quant au QX80, il est offert à partir d’un peu plus de 82 000 $ et son échelle de prix grimpe jusqu’à près de 94 000 $. Voilà qui est carrément indécent. On comprend bien évidemment que le QX80 est moins cher que le Cadillac qu’il souhaite concurrencer. La vérité, c’est que pour cette somme, vous pouvez vous retrouver au volant d’un GMC Yukon Denali et ajouter 10 000 $ d’options en supplément. La décision n’est pas trop difficile à prendre, n’est-ce pas?

Globalement, le QX80 n’a pas l’étoffe d’un véhicule de luxe comme il le prétend. Et en plus, il est orné de l’emblème le moins rayonnant de l’industrie actuellement. Sous aucun prétexte on n’arrive à imaginer que le QX80 soit un bon achat.

Rentabiliser son investissement initial

La dernière fois que l’on a dépensé un dollar dans la recherche et le développement de l’Armada, les Canadiens de Montréal devaient encore jouer au Forum! On exagère à peine. Autrement dit, le moule est rentabilisé depuis longtemps. Certes, Nissan et Infiniti ne font aucun effort pour rafraîchir leur gros VUS, mais on vous laisse réfléchir aux profits engrangés lorsqu’un consommateur ose s’en procurer un exemplaire. Le représentant, le concessionnaire et le constructeur passent GO et réclament… pas mal plus que 200 $!

C’est sans doute pour cette seule et unique raison que le constructeur japonais persiste dans le segment. Au terme de la génération actuelle, ce VUS sera-t-il renouvelé? Probablement. Sera-t-il vendu au Canada? On n’en mettrait pas notre main au feu.

Feu vert

Feu rouge

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