Subaru Solterra/Toyota bZ4X - Approche pondérée
La majorité des grands constructeurs en sont à leurs premières initiatives concrètes dans ce mouvement électrique qui emporte l’automobile. Certaines marques, dont Toyota et Subaru, ont tout à gagner et tout à perdre, surtout quand vient le temps de parler de fiabilité et de réputation, qui peuvent facilement être remises en question. Il n’y a pas de place à l’erreur.
Le Toyota bZ4X et le Subaru Solterra sont pratiquement identiques. Ils partagent les technologies (et les risques) du développement d’une nouvelle plate-forme électrique. Hyundai et Kia ont d’ailleurs eu le même réflexe avec les IONIQ 5 et EV6. Toyota aime dire que le bZ4X représente le meilleur de la fiabilité Toyota jumelée aux compétences hors route et à la robustesse d’un véhicule Subaru. En réalité, les deux constructeurs devaient se lancer dans la course électrique plus tôt que tard et cette plate-forme était la manière la plus rapide de le faire.
Des performances prudentes
Le bZ4X est offert en configuration à roues motrices avant ainsi qu’avec le rouage intégral, tandis que le Subaru Solterra reçoit exclusivement la traction intégrale. Les performances déployées sont conservatrices. Le bZ4X à traction engendre 201 chevaux et dispose d’une batterie de 71,4 kWh, tandis que les deux moteurs dans la version à traction intégrale déploient une puissance combinée de 214 chevaux avec une batterie de 72,8 kWh. Au chapitre de l’autonomie, Toyota promet 406 km avec le modèle à roues motrices avant, et seulement 367 kilomètres avec celui à rouage intégral. Ce dernier est le plus adapté aux conditions hivernales et affiche une autonomie inférieure à la moyenne de la catégorie. Il faudra y porter attention durant la saison froide.
La recharge est également timide. Sur une borne rapide de niveau 3, le bZ4X peut recevoir un maximum de 150 kW sur la mouture à traction tandis que cette puissance diminue à 100 kW pour la version à rouage intégral. À titre de référence, la Hyundai IONIQ5 peut recevoir plus de 220 kW sur une borne de 350 kW. En outre, après le lancement du bZ4X, le constructeur a annoncé que la recharge rapide pourrait être impossible sur le modèle AWD lorsque la température de la batterie est inférieure à -20 degrés Celsius. Cela ajoute une couche de complexité à une autonomie déjà peu convaincante.
Le bon côté, selon Toyota, c’est que ces mesures protègeront la batterie à long terme, le BZ4X devrait avoir pas moins que 90% de sa capacité au bout de dix ans. Sur la route, les performances du bZ4X/Solterra sont suffisantes dans la majorité des situations. Un couple livré instantanément (comme c’est le cas pour tous les VÉ) agrémente les accélérations, suivi d’une livraison de puissance adéquate en ville, mais qui peut s’essouffler en conduite animée sur l’autoroute. La dynamique de conduite n’a rien d’épicé, mais ce n'est pas un problème pour ce type de véhicule qui procure un bon confort de roulement. Les virages se prennent en douceur avec un minimum de roulis, tandis que la direction est précise et demeure connectée à la route.
Un habitacle fonctionnel
Dans le coffre, on retrouve 784 litres de volume en configuration normale, ce qui est acceptable pour le format. Contre toute attente, la lunette arrière inclinée fournit une bonne visibilité. Hélas, tout comme la Hyundai IONIQ 5, celle-ci est dépourvue d’essuie-glace, ce qui est généralement de mauvais augure pour l’hiver.
Oscar Peterson serait ravi de contempler le plastique Noir piano qui envahit les habitacles automobiles pour le meilleur et pour le pire. Le bZ4X n’échappe pas à cette tendance lourde, et ce matériau qui vise à conférer un effet « chic » tout en limitant les coûts peut être difficile à entretenir. En contrepartie, on a appliqué un tissu distingué et au look robuste sur diverses parties du tableau de bord qui fait office de revêtement où il y aurait normalement eu du plastique dur. Le tableau de bord est doté d’un écran tactile de 8 pouces dans les modèles de base, ou d’un écran de 12,3 pouces en option. L’interface du système multimédia semble meilleure que l’ancien système chez Toyota. En plus, celui-ci est agrémenté d’un dispositif de reconnaissance vocale et équipe le bZ4X et le Solterra.
Toyota et Subaru n’en sont pas à leur première collaboration. Si la GR86 et la BRZ étaient « sœurs de sportivité », les bZ4X et Solterra sont « frères d’efficacité ». Mais c’est en toute prudence que le duo s’engage dans le mouvement, une stratégie à double tranchant qui vise à conserver la fiabilité à long terme, mais qui pourrait pénaliser les ventes à court et moyen terme. Côté tarification, si le Bz4X à traction porte une étiquette plutôt intéressante, les modèles à rouage intégral peuvent grimper rapidement. Il va donc sans dire que la modération n’a pas nécessairement meilleur goût…
Feu vert
- Espace intérieur polyvalent
- Roulement confortable
Feu rouge
- Recharge rapide affectée par grand froid (AWD)
- Performances moyennes
- Autonomie du modèle AWD