Hyundai Santa Cruz - Mélange des genres

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Marc Lachapelle

Peut-on parler de camionnette dans le cas du Santa Cruz ? On a plutôt l’impression de voir un centaure, cette créature mythologique qui combine un tronc humain et un corps de cheval. En version mécanique. Sous des formes parfaitement élégantes se cachent un moteur costaud, des trains roulants solides et une caisse de chargement bien conçue qui permettent de remorquer jusqu’à 5 000 lb. Mais est-ce suffisant pour être populaire au-delà d’un créneau de passionnés ?

Le premier constructeur coréen a d’abord le grand mérite d’avoir tenu promesse en transformant un concept emballant, présenté au Salon de Détroit en 2015, en modèle de série. Hyundai peut se vanter de n’avoir ménagé ni les moyens ni les efforts pour faire de cette opération délicate une pleine réussite. Parce que le Santa Cruz est un véhicule superbement conçu, qui fut ensuite développé avec un soin et une attention aux détails remarquables.

Une base solide et du cœur en masse

Le Santa Cruz partage la même architecture que le Tucson, dont les ingénieurs ont allongé l’empattement de 25 cm. Assez pour lui tailler une caisse de chargement qui fait 4,5 pieds de longueur, derrière une cabine complète à quatre portières et cinq places. On a coiffé cette caisse d’un robuste écran coulissant et verrouillable, installé de série. Son plancher d’acier est protégé des coups par une grande feuille en composite moulé. Elle dissimule aussi un coffre de rangement étanche, également verrouillable. Comme chez le Honda Ridgeline, un rival plus costaud et plus cher.

La charge utile maximale du Santa Cruz est de 1 614 lb et il peut tracter une remorque de 1 650 lb ou alors 5 000 lb, si elle possède ses propres freins. Il y arrivera sans peine avec le muscle de son quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres qui libère 281 chevaux à 5 800 tr/min et livre un couple de 311 lb-pi de 1 700 à 4 000 tr/min. Assez pour également sprinter de 0 à 100 km/h en 6,53 secondes, avaler le 1/4 de mille en 14,72 secondes (à 157,9 km/h) et bondir de 80 à 120 km/h en 4,5 secondes. Sa distance d’arrêt de 38,41 mètres, en freinage d’urgence à 100 km/h, est la meilleure que nous ayons mesurée pour une camionnette. Les freins sont même faciles à moduler en conduite normale. Une qualité de plus en plus rare.

La garde au sol de 21,8 cm du Santa Cruz est enfin identique à celle du Ford Maverick Lariat 4x4. C’est plus que suffisant pour affronter un chemin de terre joyeusement accidenté, avec une suspension à quatre roues indépendantes. Ses angles d’approche et de dégagement assez minces de 17,5 et 23,3 degrés vont toutefois l’empêcher d’attaquer des sentiers ou obstacles plus escarpés.

Sans faute ou presque

Il y a franchement très peu à reprocher au Santa Cruz, tellement sa conception est saine et sa fabrication, soignée. Il marque des points pour une multitude de détails simples et ingénieux qui rendent sa conduite facile et la vie à bord plutôt géniale, à tout moment, alors que nombre de véhicules ne font qu’agacer à répétition. Qualité des matériaux et finition s’avèrent d’abord sans reproches. La seule exception est un excès de plastique noir lustré, cet incorrigible ramasse-poussière, à l’intérieur. Cela dit, l’habitacle n’a pratiquement rien en commun avec celui d’une camionnette traditionnelle. À première vue, du moins, puisqu’on y repère vite un grand bac fourre-tout en soulevant le coussin d’une banquette arrière par ailleurs très honnête. Le cric s’y trouve aussi. Les rangements sont d’ailleurs multiples et généreux à bord.

Le tableau de bord du Santa Cruz est sobre, mais appartient au style automobile plutôt qu’à celui des camionnettes. On se croirait plus facilement au volant d’une voiture que d’un VUS. Comme dans les El Camino et Ranchero d’antan. Ce qui n’est pas une tare. Il n’y a que les grands cadrans qui sont distrayants en conduite de nuit, sur l’écran du conducteur. La solution : passer du mode de conduite Normal au mode Sport pour que les globes argentés virent au noir. Vive le numérique !

La portière ferme net et la position de conduite est juste, avec le repose-pied large et plat de rigueur. Le siège est confortable, malgré une assise un peu courte, et les réglages sont complets. Y compris pour l’angle du coussin. Les commandes sont invariablement simples, précises et bien placées, à la coréenne. En conduite, la carrosserie autoporteuse est solide, le roulement bien calibré, sans rudesse, et le bruit reste léger sur les chaussées rugueuses. La direction est linéaire et découpe les transitions et virages avec précision. À n’en pas douter, le Santa Cruz est un compagnon solide, pratique, agile et confortable. Il a de la gueule et il est performant de surcroît. Reste à voir si ce florilège de qualités lui permettra de rayonner au-delà du créneau relativement étroit et spécialisé auquel il semble destiné.

Feu vert

Feu rouge

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