Mazda MX-30 - Avoir raison et tort à la fois

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Michel Deslauriers

Combien de kilomètres parcourons-nous chaque jour? Si notre trajet quotidien consiste à se rendre au travail et y revenir, en passant par l’épicerie et la garderie, il y a fort à parier que cette distance serait inférieure à une centaine de kilomètres. Dans ce contexte, n’importe quel véhicule électrique neuf ferait l’affaire, même le Mazda MX-30 et son autonomie estimée à 161 km.

En revanche, cela nous laisse peu de marge de manœuvre pour les déplacements imprévus. Cela nécessite un changement dans nos habitudes et une planification de nos trajets la plus efficace possible. Cela réduit grandement le sentiment de liberté que nous procure habituellement une voiture. Pour toutes ces raisons, le multisegment MX-30 sera pour bien des acheteurs un véhicule secondaire...ou ne sera jamais considéré. C'est tout le paradoxe de ce véhicule, rationnellement Mazda a raison de proposer une batterie de plus petite dimension, et tort parce que c'est un gros frein pour la majorité des acheteurs.

Retour dans un passé pas si lointain

Le Mazda MX-30, comme son nom l’indique, est un véhicule électrique à caractère sportif, à l’instar de la Mazda MX-5 actuelle et des bagnoles sport du passé comme la MX-3 Precidia et la MX-6. Des voitures pas très puissantes, mais légères et dotées d’un certain agrément de conduite. C’est dans cet esprit qu’est né le MX-30, alors pas question de l’alourdir avec une grosse batterie.

Pourtant, voilà à peine cinq ans, des VÉ affichant des autonomies en deçà de 200 km, il y en avait plusieurs sur le marché, ce qui n’a pas empêché ces Nissan LEAF, Kia Soul EV, BMW i3 et Ford Focus électrique de se vendre malgré tout. L’arrivée des Chevrolet Bolt EV, Hyundai Kona électrique, Kia Niro EV et Tesla Model 3 a changé les attentes des consommateurs, qui pouvaient désormais rouler sur de plus longues distances sans se soucier de tomber en panne.

Le Mazda MX-30 mise sur une cavalerie de seulement 143 chevaux, mais son couple de 200 lb-pi rend tout de même les décollages intéressants. Léger et maniable, le MX-30 n’est peut-être pas aussi amusant à piloter que la MINI Cooper SE, cependant. En contrepartie, celui-ci fait honneur à la marque avec une conduite loin d’être ennuyeuse.

Au moment d’écrire ces lignes, la version à autonomie prolongée du Mazda MX-30 serait en route vers le marché canadien. Son moteur rotatif, non connecté aux roues, agit plutôt comme une génératrice à bord, renflouant la batterie afin de permettre au moteur électrique de poursuivre son travail. On gagne quelques dizaines de kilomètres d’autonomie supplémentaires avant de devoir s’arrêter pour faire le plein d’essence, mais son petit réservoir ne rend toujours pas le MX-30 idéal pour les longues randonnées.

Chic et durable

L’habitacle du Mazda MX-30 profite d’un design épuré, mais chic, dans le même ton que les habitacles des autres produits de la marque. La différence, c’est que l’on obtient un revêtement en tissu sur les sièges et les panneaux de porte provenant de sources durables, selon les dires du constructeur. On a aussi droit à une finition en liège sur la console centrale, bien agencée aux surpiqûres contrastantes sur les sièges. C’est un petit véhicule aux allures de coupé, alors il ne faut pas s’attendre à des places arrière très spacieuses. Au moins, les portes à ouverture inversée facilitent l’embarquement. Le coffre figure parmi les plus exigus du segment des VÉ abordables.

L’instrumentation est complète, comprenant un affichage numérique de 7 pouces pour le conducteur, un écran multimédia de 8,8 pouces et un écran tactile de 7 pouces pour régler le système de climatisation. Les sièges et le volant chauffants figurent de série dans la déclinaison GS, tout comme la chaîne audio à huit haut-parleurs, le système de navigation ainsi que la surveillance des angles morts, le freinage autonome d’urgence et le régulateur de vitesse adaptatif. La version GT ajoute un système de caméras à 360 degrés, des capteurs de stationnement, un toit ouvrant, un dégivreur d’essuie-glaces, une chaîne à 12 haut-parleurs, un siège du conducteur à réglages et bien plus. Le système multimédia semble peu intuitif à la première utilisation, mais devient moins distrayant et plus convivial avec le temps.

Le prix du MX-30 est moins élevé que ceux de la concurrence, et les rabais gouvernementaux à l’achat de véhicules verts sont applicables dans le cas du Mazda. En revanche, on aurait aimé une facture encore moins élevée compte tenu de l’écart important entre son autonomie et celle de plusieurs concurrents.

On peut facilement bouder le Mazda MX-30 pour sa faible autonomie – et à voir les chiffres de vente, c’est ce qui se passe en ce moment. Toutefois, si la majorité de nos déplacements s’effectuent à moins de 100 km par jour, pourquoi aurait-on besoin d’une plus grosse batterie qui nécessite davantage de matériaux rares lors de sa fabrication? Les gens peu anxieux apprécieront les qualités du MX-30, alors que les autres ne voient que son principal défaut.

Feu vert

Feu rouge

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