Jaguar F-TYPE - Le charme opère toujours

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Frédéric Mercier

Voilà maintenant près d’une décennie que Jaguar a lancé la F-Type, fer de lance d’un nouveau souffle qu’on tentait alors de donner au noble constructeur anglais. L’effet de nouveauté s’est estompé depuis longtemps, mais sa silhouette demeure l’une des plus réussies de l’industrie automobile. C’est d’ailleurs là sa plus grande qualité.

Inspirée de la légendaire E-Type, la Jaguar F-Type aura partiellement réussi à changer les perceptions de la marque auprès du public. Quand on pense à Jaguar, c’est maintenant la F-Type qu’on imagine en premier, bien que le VUS F-Pace soit celui qui domine outrageusement les ventes du constructeur. L’âme de Jaguar, c’est la F-Type. Sauf que ses ventes sont symboliques et l’offre de versions est aujourd’hui réduite à sa plus simple expression. Bref, la belle anglaise vit peut-être sur du temps emprunté…

Le V8 ou rien

Autrefois livrable avec un choix de plusieurs motorisations, la Jaguar F-Type a subi une cure minceur l’an dernier. Les versions d’entrée de gamme dotées de moteurs à quatre et six cylindres ont été rayées du catalogue, Jaguar préférant miser sur son puissant moteur V8 de 5 litres. La F-Type « d’entrée de gamme » propose donc une puissance de 444 chevaux et un chrono de 4,6 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Pour les plus téméraires, une version R fait passer la puissance du V8 surcompressé à 567 chevaux. On regrette les anciennes versions à quatre et six cylindres pour leur prix plus alléchant.

Il faut maintenant allonger près de 90 000 $ pour une F-Type de base, ce qui ne contribuera certainement pas à ressusciter les carnets de commandes qui accumulent la poussière. Cela dit, la belle sportive se trouve à son meilleur lorsqu’équipée du V8. Quitte à rationaliser son offre, il était donc logique pour Jaguar de conserver ce gros bloc surcompressé qui fait rugir la bête au moindre effleurement de la pédale d’accélérateur. Si la silhouette de la F-Type demeure son meilleur atout, la sonorité de son V8 n’arrive pas loin derrière. Impossible de ne pas tomber sous le charme.

On livre la F-Type de série en configuration coupé, mais une variante décapotable est offerte pour environ 3000 $ supplémentaires. Il s’agit d’une majoration assez faible, compte tenu de la facture totale du véhicule, qui en vaut certainement la peine si vous souhaitez profiter de l’été au maximum. Tout compte fait, nous avons un faible pour l’allure générale du coupé, dont la ligne nous parait nettement mieux réussie. Le modèle coupé est aussi à prioriser pour les mois d’hiver si vous souhaitez conduire votre F-Type 12 mois par année. Après tout, le modèle est livrable avec une configuration à quatre roues motrices!

Sur la route

En prenant place à bord, le conducteur est accueilli par un poste de conduite étriqué dominé par deux écrans numériques, l’un derrière le volant et l’autre au centre de la console. L’affichage y est clair et les menus, présentés de façon simple et conviviale. Sous l’écran central, les trois boutons ronds, qui permettent de régler la climatisation et le levier de vitesse qui semble être inspiré de la manette d’un avion, accentuent cet effet de cockpit, faisant ainsi comprendre assez rapidement qu’on se retrouve au volant d’un véhicule d’exception. Ça respire à la fois le luxe et la performance, un heureux mélange drôlement bien orchestré par Jaguar. On sait que James Bond se déplace en Aston Martin, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait fière allure au volant d’une F-Type!

Au décollage, le gros V8 fait sentir sa présence, tant par sa sonorité que par les accélérations franches qu’il procure. En virage, l’agilité du véhicule est toutefois compromise par son poids relativement élevé. Bien qu’elle soit plus courte qu’une Porsche 911, la Jaguar F-Type est aussi plus lourde d’environ 200 kilos à puissance équivalente. Difficile de justifier un tel surpoids, surtout en considérant son architecture en aluminium. De plus, le poids du moteur placé à l’avant fait en sorte que la distribution des masses est assez inégale. Les suspensions sont également plutôt fermes, surtout avec la version R qui se veut plus radicale. C’est plaisant le temps d’une balade, mais ça peut devenir un irritant si vous comptez vous en servir au quotidien.

Dix ans après son introduction au Mondial de Paris 2013, la Jaguar F-Type demeure une voiture d’exception qui s’adresse à un public bien précis. Il ne s’agit pas de la plus compétente sur un circuit ni la plus facile à vivre au quotidien, mais son look racé et son moteur V8 la placent dans une catégorie bien sélecte. À une époque où les normes environnementales sont de plus en plus strictes, on se doute bien que sa carrière ne durera pas éternellement. Alors, profitons-en pendant qu’elle est encore des nôtres!

Feu vert

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