Audi R8 - Il est encore temps
Chez Audi, la moitié des modèles de la gamme RS seront électrifiés d’ici à 2024, et cette proportion grimpera à 80% pour 2026. Cela signifie que les jours de la sportive R8, dans sa forme actuelle avec son moteur V10 atmosphérique d’anthologie partagé avec Lamborghini Huracàn, sont comptés. Avis aux amateurs, il est encore temps…
La R8 actuelle, de deuxième génération, est aujourd’hui disponible en versions Coupé et Spyder, soit avec le rouage intégral quattro, qui a fait la renommée de la marque, ou avec un rouage de type propulsion, les deux étant animées par le fabuleux V10 atmosphérique de 5,2 litres développant 610 chevaux sur l’intégrale ou 562 chevaux sur la propulsion. C’est le seul moteur V10 atmosphérique encore disponible aujourd’hui, ce qui fait que la R8 et la Huracàn se qualifient comme des voitures d’exception.
Frissons garantis
La sonorité de ce V10 à pleine charge est absolument hallucinante, et il faut souligner qu’à son régime maximal de 8 700 tr/min, chacun des dix pistons parcourt une distance équivalente à 26 mètres chaque seconde, ce qui est un exploit notable sur le plan technique. Naturellement, c’est lors de la conduite à ciel ouvert d’une R8 Spyder que l’on apprécie le mieux le feulement de ce V10, quoiqu’il demeure très sonore au volant de la R8 Coupé.
La déclinaison la plus récente de la R8 est la V10 Performance RWD(Rear-Wheel-Drive) qui, comme son nom l’indique, est de type propulsion. Avec cette version, Audi propose une R8 dont la conduite est plus directe, surtout sur un circuit, le train avant étant libéré de l’emprise du rouage intégral, ce qui rend la direction un peu plus vive et la R8 RWD remarquablement incisive en entrée de virage. Elle répond immédiatement et plonge vers le point de corde, sans faire montre du sous-virage qui afflige parfois la R8 à rouage intégral.
Évidemment, la nouvelle direction dynamique, mise au point par les ingénieurs de la division RS, joue pour beaucoup dans cette vivacité qui permet de guider la R8 RWD avec précision, particulièrement dans les virages serrés où un simple croisement de la main droite à neuf heures et de la gauche à trois heures suffit. Les calibrations des liaisons au sol ont été revues pour la R8 RWD, laquelle adopte également une barre antiroulis en fibre de carbone. Pour ajouter au plein de sensations ressenties, il suffit de sélectionner le mode de conduite Performance, lequel autorise de légères dérives du train arrière lors de l’accélération en sortie de virage. Grisant…
La conduite d’une R8 RWD Spyder a permis de découvrir que son caractère est aussi joueur que celui du modèle Coupé, bien que la décapotable affiche 125 kilos de plus à la pesée, et le retrait de l’élément structurel qu’est le toit n’affecte que partiellement la rigidité de la caisse. Bref, les sensations ressenties à son volant sont semblables à celles livrées par la mouture Coupé.
Stabilité impériale à plus de 275 km/h
Sur une autobahn allemande, où certains tronçons n’ont pas de limites de vitesse, la stabilité d’un coupé R8 V10 quattro est impériale, même à plus de 275 km/h, avec une tenue de cap remarquable. Même lors de décélérations intenses, grâce aux freins en composite de carbone, les mouvements de la caisse sont toujours exceptionnellement bien maîtrisés, et cela inspire confiance.
Peu importe la version, la R8 vous accueille à bord avec un habitacle de type cockpit, lequel est dépourvu d’un écran central, toutes les informations étant affichées sur l’écran du cockpit virtuel, directement devant le conducteur. Plusieurs commandes sont disposées sur le volant, comme le sélecteur de modes de conduite ou le bouton commandant le démarrage du V10. Les rangements à bord sont limités, tout comme le volume du coffre avant d’ailleurs.
La R8 de série partage plus de 60% de ses composants avec la voiture de course R8 GT4 LMS, toutes ces variantes étant assemblées sur la même chaîne de montage à l’usine Audi de Böllinger Höfe (en Allemagne) où est également assemblée la e-tron GT à motorisation électrique ainsi que sa variante RS. Cette usine est un symbole évocateur de la transition qui s’opère chez Audi, ainsi que chez plusieurs autres constructeurs, vers l’électrification de la gamme. La R8 est toujours animée par un V10 atmosphérique, mais il est clair que les jours sont comptés pour ce type de motorisation et que la suite des choses, s’il y en a une pour la R8, passera par l’électrification, que ce soit par une motorisation hybride ou par une motorisation purement électrique. En attendant, la R8 donne toujours le grand frisson du V10…
Feu vert
- Fabuleux moteur V10 atmosphérique
- Intégrale ou propulsion
- Tenue de route exceptionnelle
- Qualité d’assemblage et de finition
Feu rouge
- Prix élevé
- Tarif des options
- Modèle en fin de carrière