Chrysler Grand Caravan/Pacifica - Derrière les apparences

Publié le 1er janvier 2022 dans 2023 par Marc Lachapelle

Chrysler a l’immense mérite d’avoir créé la catégorie des minifourgonnettes avec ses premières Caravan et Voyager, il y a presque quarante ans. La branche américaine du nouveau géant Stellantis en a produit plus de quinze millions depuis. Or, les ventes de ces véhicules ultraspacieux, qui n’ont plus rien de mini, ne représentent qu’une fraction de celles des VUS et multisegments. Chrysler mise donc sur la variété, le luxe et l’exclusivité pour la réussite de ses fourgonnettes actuelles. Est-ce suffisant ?

L’an dernier, Chrysler a perdu la première position qu’elle occupait au palmarès canadien des ventes de fourgonnettes depuis trente-sept années consécutives. Surtout à cause de la mise à la retraite du vénérable Dodge Grand Caravan qui demeurait étonnamment populaire après douze ans, malgré sa conception vétuste. Grâce à des prix imbattables, bien sûr.

Et si les fourgonnettes Chrysler n’ont pu se maintenir en tête, bien que les ventes des Pacifica aient plus que doublé l’an dernier, c’est parce que celles de la nouvelle Chrysler Grand Caravan, version ‘allégée’ de la même Pacifica, n’ont pu compenser la disparition de l’ancienne. Pour la simple et bonne raison que son prix de base est supérieur de 12 000 $ à celui de la moins chère des anciennes. Ceci explique évidemment cela.

Des cibles multiples

Le constructeur avait de grandes ambitions pour la nouvelle Pacifica, lancée il y sept ans déjà. Il est d’ailleurs intéressant, sinon amusant de noter qu’on a construit ce vaisseau terrestre long de plus de 5 mètres, qui accuse plus de deux tonnes métriques, sur une version élargie et allongée d’une architecture que la marque Fiat a conçue pour des véhicules compacts. Les Pacifica sont animées par le V6 Pentastar de 3,6 litres auquel s’ajoutent des moteurs électriques de 114 et 84 chevaux pour la Pacifica Hybrid. Le rouage intégral est disponible sur toutes les Pacifica à moteur thermique, contre un supplément d’environ 3 700 $. Il ajoute 160 kg au poids de l’ensemble, une demi-seconde au sprint de 0 à 100 km/h et gonfle la cote de consommation combinée de 10,6 à 12 L/100 km. La Pacifica Hybrid doit toutefois s’en passer puisque sa batterie de 16 kWh occupe le même espace sous le plancher.

La version Pinnacle amorce sa troisième année au sommet de la série Pacifica. Ses sept places sont au moins aussi confortables que celles de ses sœurs et elle profite de la même abondance d’espace. Probablement aussi d’une surabondance de clinquant. La visibilité vers l’avant et les côtés reste impeccable, un élément de sécurité vital pour un véhicule de cette taille, surtout en ville. Les images des caméras de marche arrière, projetées sur l’écran central de 10,1 pouces, sont parfaitement claires et précises. Et l’interface Uconnect 5, dont les Pacifica furent les premières à disposer en Amérique, est rapide et sans reproche.

Seule dans son créneau

La Pacifica Hybrid demeure la seule fourgonnette à groupe propulseur hybride rechargeable sur le marché actuel. Le couple de ses moteurs électriques est abondant et parfaitement adapté à la conduite silencieuse de cette fourgonnette de 2 273 kg. Avec une autonomie électrique dûment affichée de 51 km, la Pacifica électrifiée est la reine des navettes de banlieue. Sa cote de consommation combinée de 8 L/100 km est assurément la seule qui s’approche le moindrement des 6,6 L/100 km de la Toyota Sienna hybride. Elle la surpasse ensuite par sa cote de 2,9 L/100 km en équivalent d’essence.

La Pacifica Hybrid ne se distingue assurément pas pour son comportement routier, par contre. Comme ses sœurs, elle est affligée d’une direction inerte et dénuée de toute qualité tactile, commandée de surcroît par un volant dont la jante et la branche horizontale sont trop épaisses. Elle affiche également une tenue de cap imparfaite, à des lieues des premières fourgonnettes Chrysler qui étaient exceptionnelles sous ce rapport. Son freinage est également délicat à moduler en conduite urbaine, une lacune hélas trop familière dans les véhicules hybrides.

Notez que la couleur des cuirs que l’on retrouve dans les modèles les plus luxueux et leur résistance à un usage intense et une usure rapide suscitent également quelques doutes et interrogations. La déception sera forcément moins grande avec les livrées plus abordables, au fil du temps. Surtout si l’on considère la forte dépréciation des Pacifica, à l’exception de la version hybride qui se démarque de ses rivales et de quantité de VUS et multisegments moins pratiques et polyvalents. Pour ces raisons, il est sans doute plus sage de privilégier les modèles situés en milieu de gamme, dont la finition et l’équipement sont parfaitement convenables. Quelques gadgets en moins mettront aussi les chances de votre côté en tenant compte de la fiabilité malheureusement imparfaite de ces fourgonnettes.

Feu vert

Feu rouge

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