BMW i7 M70 xDrive 2024 : en fallait-il davantage?
La BMW de Série 7 s’est refait une beauté. La beauté étant bien sûr un facteur bien personnel. Depuis, les ventes ont plus que doublé au pays, dépassant dans les six premiers mois de 2023, les ventes totales de 2022. Remarquez, BMW Canada n’a réussi à écouler que 75 unités de la Série 7 durant cette dernière année propre à l’ancienne mouture, prouvant que le marché de la grande berline de luxe est en fort déclin.
Du moins, en ce qui concerne les modèles à essence. Parce qu’en s’y attardant, on constate un intérêt plus marqué pour les grandes berlines électriques, mouvement bien sûr initié par l’infatigable Tesla Model S.
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La clientèle, pour qui la facture est souvent secondaire, s’amourache donc ces jours-ci des Porsche Taycan ou de la récente Lucid Air, qui fait elle aussi énormément jaser. Étonnamment, la berline Mercedes-Benz EQS ne connaît pas le succès escompté, sans doute par manque de caractère en comparaison avec la berline de Classe S. C’est d’ailleurs pour cette raison que BMW a décidé de décliner sa Série 7 - comme plusieurs autres modèles de sa gamme - avec un choix de moteurs à combustion ou de motorisations électriques, sans changer le style. Une stratégie judicieuse qui explique notamment le succès de la i4 Gran Coupé.
La Série 7 de nouvelle génération permet donc aujourd’hui au consommateur d’effectuer au même prix, un choix entre deux types de technologies : pour 147 000 $, une 760i xDrive à moteur V8 biturbo ou une i7 xDrive60 100% électrique, les deux développant 536 chevaux. Dotée d’une batterie de 101,7 kWh et affichant une autonomie maximale de 512 km, la i7 est jusqu’ici celle qui remporte la médaille de popularité. Et pour cause, elle n’implique pour la plupart des acheteurs aucun véritable compromis, adoptant de surcroît un comportement même plus impressionnant que le modèle à essence. Certes, on retranche quelques dixièmes de seconde pour le sprint du 0 à 100 km/h, la i7 réussissant tout de même l’exploit en 4,7 secondes.
Cela dit, parce que la clientèle en demande toujours plus, BMW débarque avec une troisième déclinaison de la Série 7 destinée à notre marché. Une seconde i7, cette fois retravaillée par la division M : 650 chevaux et un couple pouvant momentanément atteindre 811 lb-pi, en mode Boost! Plus performante, elle boucle le 0 à 100 km/h en seulement 3,5 secondes, demeurant toutefois moins rapide que certaines de ses rivales (lire ici moins rapide, et non pas plus lente!).
Lisbonne
Pour nous faire découvrir celle que l’on baptise la i7 M70 xDrive, BMW nous a conviés à Lisbonne au Portugal. C’est l’endroit où - via l’entreprise Critical Techworks - le constructeur développe la quasi-totalité de ses technologies en matière d’informatique, de système d’exploitation et de système ADAS (assistant de conduite). Inutile de vous dire que la i7 est bardée de technologies, allant jusqu’à offrir aux passagers arrière un écran de 31 pouces au « plafond », de même qu’une foule d’applications de divertissement.
Une brève présentation de cette M70 xDrive nous aura permis de comprendre que cette i7 gagne en maniabilité et en vigueur, par sa puissance rehaussée, sa suspension pneumatique recalibrée et par un programme de conduite lui permettant de plus grandes prouesses. Divers détails cosmétiques tels les pare-chocs, la calandre (pouvant être illuminée) et les rétroviseurs la distinguent de la i7 xDrive60, sans compter certaines teintes très audacieuses.
C’est donc sur de belles routes sinueuses et parfois à flanc de falaise que nous avons pu mettre à l’essai ce mastodonte de 2 965 kg, en lui trouvant effectivement quelques qualités dynamiques supplémentaires face aux autres versions. Une voiture dont le roulis est moins prononcé et qui affiche une surprenante maniabilité, sans doute issue de ses roues arrière directrices pouvant tourner à un angle de 4 degrés. Plus solide et rassurante que l’EQS issue de la division AMG de Mercedes-Benz, la i7 M70 xDrive est très confortable, et également exempte de craquement et de bruits de caisse. Sa puissance supérieure émane pour sa part d’un moteur arrière de 483 chevaux, le plus puissant moteur électrique jamais fabriqué par BMW.
Étonnamment, cette augmentation de puissance face à la i7 « normale » ne lui fait perdre que quelques dizaines de kilomètres en autonomie, BMW annonçant la possibilité de parcourir 475 km sur une seule charge, toujours grâce à cette batterie de 101,7 kWh. Pouvant recevoir des charges d’une vitesse maximale de 195 kW, la i7 peut essentiellement être réalimentée de 10 à 80% en 35 minutes environ.
Un luxe de très haut niveau
Peinte d’un bleu satiné baptisé Tanzanite Blue, la voiture mise à l’essai en mettait plein la vue en matière de luxe et de finition. Alors que d’autres modèles arboraient une peinture deux tons, on jouait ici de discrétion, l’émerveillement se trouvant davantage à l’intérieur. Avec notamment, un mélange de laine et de cuir mérinos matelassé, alliant des teintes de bleu et de crème d’une grande richesse. En somme, une présentation ultraluxueuse doublée d’une finition inégalée, à moins bien sûr de vous diriger vers la nouvelle Rolls-Royce Spectre qui partage les gènes de cette berline bavaroise. Cela dit, l’emblème M ne s’appose pas sans quelques éléments distinctifs incluant un volant sport et des éléments décoratifs métalliques au poste de conduite.
Le trajet partagé avec d’autres collègues aura permis de profiter du confort et des technologies retrouvées aux places arrière, où tout occupant voyage en première classe. Un environnement qui surclasse de beaucoup celui de l’EQS, cette dernière étant handicapée par un faible dégagement à la tête et par un aménagement moins ergonomique.
Remarquez, l’utilisation des innombrables fonctions de la Série 7 demande une adaptation. La quantité invraisemblable d’icônes au tableau de bord, les pavés numériques aux portières arrière de même que l’utilisation de l’écran au « plafond » ne se fait pas nécessairement de façon intuitive. C’est fréquent dans ce genre d’automobiles, où le déferlement de technologies rime souvent avec complexité d’utilisation.
Plus cher = meilleur?
Naturellement, le passage à la M70 xDrive fait aussi bondir la facture vers des sommets faramineux. À preuve, un coût de base qui passe de 147 000 $ (i7 xDrive60) à 185 000 $, en excluant tous les frais additionnels de même que les options. De ce fait, notre voiture d’essai affichait une facture avoisinant les 220 000 $, à laquelle s’ajoutait une taxe de luxe de 22 000 $...
Cependant, plusieurs acheteurs s'en fichent. Si l’idée d’une Série 7 est associée à un confort exceptionnel, le passage à une M70 xDrive pourrait par contre ne pas convenir à tous. Ne serait-ce que parce que la conduite y est moins feutrée, ou parce que la dynamique plus sportive ne fait simplement pas partie des critères.
À la lumière de cet essai, force est de constater que l’acheteur pourrait donc trouver son compte avec une version xDrive60 plutôt qu’à bord d’une M70. Une voiture faite pour les gens qui en veulent toujours plus, ou qui ont cette soif véritable d’une performance accrue.
À voir aussi : Le Guide de l'auto conduit la BMW i7 2023
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | BMW Série 7 2024 |
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Version à l'essai | i7 M70 xDrive |
Fourchette de prix | 142 500 $ – 185 000 $ |
Prix du modèle à l'essai | 185 000 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 4 ans/80 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | n.d. |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Audi A8, Audi e-tron GT, Genesis G80, Genesis G90, Lexus LS, Lucid Air, Maserati Quattroporte, Mercedes-Benz Classe S, Mercedes-Benz EQS, Porsche Panamera, Porsche Taycan, Tesla Model S |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Compte tenu de son poids et de sa puissance, la consommation moyenne de 24,5 kWh/100 km est jugée raisonnable. |
Confort | Le confort est exceptionnel, bien qu'un tantinet moins douillet que celui de la i7 xDrive60. |
Performances | Le fait qu'une telle voiture soit capable de pareilles prouesses en accélération comme en maniabilité impressionne à coup sûr. |
Système multimédia | Chapeau pour la technologie et la qualité graphique, mais son utilisation est parfois complexe. |
Agrément de conduite | Le véritable agrément de conduite réside davantage dans l'équilibre et le confort que les réelles performances routières. |
Appréciation générale | Une berline de grand luxe qui surpasse surtout ses rivales par sa grande qualité de finition et de fabrication, de même que par les technologies qui y sont intégrées. |