Pontiac G6, belle famille

General Motors s’y prend de belle façon pour attirer la clientèle chez ses concessionnaires. La recette est bien simple : on crée tout d’abord un produit agréable à l’œil. Ensuite, on s’efforce de le présenter sous différentes catégories et on s’assure de plaire à tous en greffant plusieurs choix de moteurs. Puis, on garde le prix à un niveau acceptable, voire très abordable, pour le modèle de base en espérant que les gens se laisseront tenter par le modèle haut de gamme. Cette recette n’est pas nouvelle et plusieurs l’ont déjà essayée mais pour la G6, la théorie a été appliquée à la lettre.

Évidemment, certaines versions du modèle se vendent moins bien que d’autres mais bon, au moins les gens ont le choix. Il n’est donc pas permis de sortir bredouille d’un concessionnaire Pontiac si vous y étiez entré pour acheter une G6. Impossible de ne pas trouver ce que vous vouliez car la voiture est offerte en versions berline, coupé et cabriolet. Et tout dépendamment de votre préférence, votre voiture sera affublée d’un des quatre moteurs et d’une des trois transmissions disponibles.

À la base

En version d’entrée de gamme, la G6 se démarque de la concurrence par un prix très compétitif. Se détaillant sous les 24 000 $, la voiture offre beaucoup si on la compare avec les modèles de sa catégorie contre lesquels elle lutte. Les Altima, Accord et Mazda 6, pour ne nommer que celles-là, sont toutes vendues à un prix supérieur et n’ont pas nécessairement autant d’équipement. Notre voiture d’essai, la version cabriolet, était tout particulièrement agréable à regarder avec ses lignes profilées et ses jantes de 17 pouces.

Sachez qu’il est pratiquement impossible pour un adulte de tenir plus de 10 minutes assis dans les sièges arrière... Je parierais même qu’un enfant ne voudrait pas s’y installer à moins de lui promettre un décadent cornet de crème glacée à trois boules ! En version coupé, la G6 reprend les traits du cabriolet mais avec un toit fixe. La ligne reste la même et s’avère très réussie, ce qui représente tout un changement de philosophie si on la compare avec les modèles que Pontiac nous présentait auparavant. Les artifices esthétiques sont chose du passé et les designers misent dorénavant sur un style plus classique avec un design plutôt indémodable.

On retrouvera cependant le style Pontiac dans l’habitacle alors que la disposition des éléments et le choix des matériaux rappellent immanquablement les anciennes Grand Am et Grand Prix avec des buses de ventilation rondes et des lumières multicolores au tableau de bord. Toutefois, l’effort mis à rendre l’intérieur plus sobre et moins disparate est réussi avec des cadrans plus homogènes, un volant épuré et une console centrale moins apparente. Malheureusement, on notera la présence de plastique dur encore en trop grande quantité et aussi la finition quelquefois un peu bâclée de certains éléments. Notre version d’essai disposait de sièges très enveloppants et de nombreux équipements optionnels qui la rendaient très intéressante et qui nous faisaient oublier les détails de finition douteux.

L’envers de la médaille

Autant son aspect extérieur fait tourner les têtes, autant la rigidité de sa caisse fait tourner la nôtre. Principalement en livrée cabriolet, la G6 a souffert quelque peu du manque de rigidité amené par le toit fixe. Le confort et la tenue de route sont tout de même agréables malgré les nombreux bruits de caisse. On a bien tenté de calibrer la suspension pour absorber le plus possible ce défaut, il reste que le résultat déçoit alors que la voiture affiche un comportement résolument moins sportif que la berline ou le coupé. Un sentiment de déjà vu éprouvé sur les anciennes générations de voitures américaines où tout semblait vouloir tomber en morceaux lorsqu’on traversait une zone cahoteuse. Heureusement, ce genre de comportement est absent sur les autres versions et la tenue de route s’avère solide et sans faille. Concernant la motorisation, rien de nouveau à signaler alors que les moteurs offerts demeurent les mêmes. La version de base de la G6 reçoit le très économe moteur Ecotec de 4 cylindres.

 Ce moteur s’est montré fiable et efficace, ce qui rend son utilisation agréable avec une puissance tout de même acceptable. Les versions GT de la G6 se voient par ailleurs attribuer un 6 cylindres de 3,5 litres d’une puissance de 219 chevaux alors que la nouvelle version GXP hérite du 3,6 litres de 252 chevaux. Cette dernière version affiche en plus une allure plus performante avec des sièges en cuir, des parties avant et arrière modifiées et des panneaux de portes uniques. Un moteur 3,9 litres est optionnel sur le modèle cabriolet seulement. Il développe moins de chevaux que le 3,6 litres et consomme plus... On se demande bien qui décide du choix de moteurs chez GM, car quelquefois c’est un peu illogique et regrettable. Ajoutez à cela la transmission 4 rapports de série qui équipe la plupart des modèles, tandis qu’une transmission 6 vitesses est disponible uniquement sur le modèle GXP, et vous serez d’accord pour dire que le potentiel de la G6 est bien présent, même si l’ensemble mériterait un peu plus d’attention dans sa mise en marché.

La nouvelle gamme de produits Pontiac est bien réussie. Tout comme avec sa division Saturn, GM présente dorénavant des véhicules au style très accrocheur. Les designers ont su ramener la passion au sein du constructeur en proposant des styles issus du continent européen. On a donc droit à un vent de fraîcheur et à une ligne fluide et épurée. Il faudra malgré cela faire suivre ce mouvement aux organes mécaniques et à la qualité de la finition qui souffrent d’un manque d’attention et de rigueur.

Feu vert

Design extérieur réussi,
version GXP intéressante,
moteurs efficaces, prix décents en version de base

Feu rouge

Manque de rigidité du châssis (cabriolet), finition à améliorer,
prix du cabriolet onéreux, choix de moteurs discutable,
transmission six rapports offerte seulement sur GXP