Subaru Outback 2010, logique parfaite
En 1982, mon père délaissait ses habituelles américaines et s’achetait une Subaru GL berline flambant neuve. Jaune pâle… Moteur 1,8 litre de 71 chevaux, traction et boîte manuelle à cinq rapports avec un embrayage qui vous formait le mollet gauche en deux arrêts, trois départs.
Presque trente années plus tard, force est d’admettre que le chemin parcouru par Subaru est phénoménal. De petits tracteurs qui rouillaient juste à les regarder, les modèles Subaru sont devenus des modèles de civilité et de douceur. Remarquez que TOUTES les voitures ont énormément gagné en subtilité et Subaru n’a fait que suivre la tendance. Et aujourd’hui, on peut dire qu’à plusieurs points de vue, la petite marque japonaise a dépassé ses concurrentes.
Lorsque Subaru a complètement révisé son duo Legacy / Outback l’automne dernier, elle en a profité pour simplifier la gamme. Exit la Legacy familiale. Désormais, la Legacy est une berline intermédiaire et la Outback est offerte uniquement en version familiale, quoiqu’il s’agisse davantage d’un multisegment. En octobre dernier, Raymond et Morin, deux membres émérites de www.guideautoweb.com, avaient fait le trajet aller-retour Montréal/Niagara-On-the-Lake, Ontario) dans une Outback. Outre le fait que je trouvais mon partenaire de moins en moins brillant au fil des kilomètres, c’est surtout la consommation d’essence de la voiture qui m’avait marqué. En fait, en roulant à une vitesse moyenne de 115 km/h (un peu plus avec Raymond au volant), nous avions obtenu une consommation moyenne de 7,8 l/100 km. Il y a quelques semaines, nous avons renoué avec la Outback PZEV.
PZEV
Pour faire sa part écologique, Subaru propose une version PZEV de ses Legacy, Outback et Forester. PZEV veut dire « Partial Zero Emission Vehicle » ou, en français, véhicule à émissions quasi nulles. La technologie PZEV se marie uniquement au moteur quatre cylindres de 2,5 litres. Tout d’abord, mentionnons que cette technologie est tout à fait transparente pour le conducteur et ne permet pas d’abaisser la consommation. Pour réduire au maximum les émissions, Subaru a revu la programmation du module de commande du moteur (ECM), le système d’admission d’air, les injecteurs de carburant et le convertisseur catalytique. La technologie PZEV est offerte uniquement avec le modèle de base, ce qui, dans une certaine mesure, peut avoir une connotation péjorative pour quelques personnes.
Le moteur de 2,5 litres affiche 170 chevaux et autant de livres-pied de couple. Même si la voiture pèse 1591 kilos (3507 livres), le 0-100 km/h se boucle en 10,8 secondes, ce qui n’est pas vilain du tout. La Outback propose aussi un moteur six cylindres de 3,6 litres qui développe 256 chevaux et 247 livres-pied de couple mais . Ça déménage un peu plus… mais ça consomme un peu plus aussi! Dans les deux cas, il s’agit de moteurs à plat. Si le 2,5 peut remorquer jusqu’à 1227 kilos (2705 livres), le 3,6 va jusqu’à 1363 kilos (3000 livres).
La transmission qui équipait notre Outback était une CVT (à rapports continuellement variables). Il n’y a pas si longtemps, j’étouffais juste à m’approcher d’une voiture dotée d’une telle boîte mais je dois avouer que celle de la Outback (et de la Legacy, bien entendu) est en train de me redonner le goût de vivre tant son fonctionnement est à point. Peu importe la version, il est possible de changer les rapports virtuels en utilisant les palettes situées derrière le volant. Même pas besoin de déplacer le levier! Donc, si un besoin de puissance soudain se fait sentir, pour dépasser par exemple, il suffit de rétrograder en tirant vers soi la palette de gauche. À 100 km/h, elle permet au moteur de ne tourner qu’à 1 800 tours/minute et à peine à 2 100 à 120 km/h. Subaru offre aussi une manuelle à six rapports mais puisqu'elle consomme plus que la CVT et qu'il est toujours plus difficile de vendre un véhicule muni d'une telle boîte, nous recommandons la CVT.
Pratique, pratique
On peut ne pas apprécier les lignes d’une familiale mais il faut avouer qu’au niveau pratique, il est difficile de faire mieux. Par exemple, la Outback peut engloutir entre 972 et 2019 litres, selon que la banquette arrière est relevée ou abaissée. C’est énorme même si c’est un tantinet moins que la Volvo XC70. Par contre, c’est un tantinet plus que la Toyota Venza. Après une semaine où à peu près tout ce qui peut se déménager dans une familiale a été déménagé, nous pouvons confirmer que le seuil bas est très pratique quand vous devez transporter une télé. Cependant, une bande de caoutchouc sur le dessus du pare-chocs serait la bienvenue ce qui éviterait des éraflures. Sous le plancher, on retrouve deux bacs de rangement très pratiques et je suis presque tombé à genoux en pleurant quand j’ai découvert qu’enfin mes prières avaient été exaucées. Quelqu’un chez Subaru a pensé créer un espace suffisamment profond pour pouvoir y loger un bidon de lave-glace!
L’habitacle s’avère confortable mais l’ajout d’un peu plus de matériel insonorisant ne ferait pas de tort, surtout en accélération. Lors de notre voyage à l’autre bout de l’Ontario, j’ai trouvé les sièges avant un peu durs à la longue. Peut-être devrais-je mettre la faute sur ma patience qui commençait à faiblir… L’accès aux places arrière est facile puisque les portes ouvrent grand et l’espace dévolu aux jambes et à la tête ne fait pas défaut. Seule la place centrale, trop dure et trop droite, ne mérite pas notre approbation. Quant à la visibilité tout le tour, nous n’avons aucun reproche à lui apporter.
Aucune surprise
Au chapitre de la conduite, la Outback PZEV ne présente aucune surprise. Les suspensions sont définitivement axées sur le confort et je les ai trouvées un peu moins fermes que sur une Legacy PZEV essayée quelques semaines auparavant. La direction est passablement vive et précise et un coin de rues viré un peu vite nous fait découvrir un certain roulis. On découvre aussi à ce moment que le siège du conducteur pourrait offrir un meilleur support latéral. Un freinage d’urgence montre une pédale un peu molle mais ce qui dérange, c’est le fait qu’après un arrêt complet, la transmission met un certain temps avant de se réengager. Par contre, en rétrogradant à l’aide des palettes durant le freinage, on peut éviter ce problème. Remarquez que c’est plus facile à dire qu’à faire lors d’une véritable situation d’urgence…
Logique et attirante
Même si une familiale à rouage intégral à prix abordable est un véhicule incroyablement utile et logique, on en retrouve bien peu sur le marché. Il y a bien les Volvo XC70, Volkswagen Passat et Toyota Venza mais encore? On peut sans doute mettre le Ford Edge dans cette catégorie, de même que la nouvelle Honda Accord Crosstour même si cette dernière n’a pas beaucoup de coffre. Quoiqu’il en soit, la Outback, tout comme la Volvo XC70, fait partie d’une catégorie à part qui compte des fidèles depuis des lustres, des habitués qui ne jurent que par la différence. Mais cette nouvelle génération, qui répond mieux aux besoins des Américains que nous sommes, risque de décevoir certains de ces adeptes… pour mieux en satisfaire beaucoup d’autres!
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Subaru Outback 2010 |
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Version à l'essai | PZEV |
Fourchette de prix | 28 995 $ – 40 795 $ |
Prix du modèle à l'essai | 30 195 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 9,5 / 6,9 / 9,8 L/100km |
Options | Aucune |
Modèles concurrents | Toyota Venza, Volvo XC70 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |