Chrysler Pacifica 2024 : soutenir une marque à bout de bras

Sans qu’on ne le réalise, la disparition récente de la berline 300 a eu un gros impact sur la division Chrysler. D’une part, parce qu’elle signifie la fin des voitures de cette division, de l’autre parce qu’elle doit sa survie à la fourgonnette Pacifica (et accessoirement à la Grand Caravan). En effet, cette dernière est l’unique produit offert par Chrysler pour 2024, alors que se fait attendre un nouveau véhicule tout électrique qui pourrait peut-être (notez ici l’importance du conditionnel et des suppositions) débarquer d’ici 2026. Un véhicule qui ferait revivre le nom Airflow, disparu du catalogue Chrysler en 1937.

D’ici là, Chrysler sera vraisemblablement sur le respirateur artificiel. Parce que bien que la fourgonnette soit un produit encore très attractif auprès des familles, rares sont celles qui, aujourd’hui, penchent vers elle. Question de mode, sans doute, mais aussi de prix.

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Car si Kia est encore en mesure de vendre une Carnival tout juste sous la barre des 40 000 $, il faut minimalement débourser au-delà de 51 000 $ pour conduire la plus basique des fourgonnettes Chrysler. Et je vous épargne les modalités de financement, peu alléchantes, sans compter des taux de location dépassant les 10%, doublés de valeurs résiduelles très faibles...

Bref, les belles années de celle que l’on surnommait jadis l’Autobeaucoup sont bel et bien chose du passé. D’autant plus qu’en dépit de quelques équipements ajoutés au fil des ans, on nous sert essentiellement la même fourgonnette depuis maintenant huit ans. Évidemment, l’as dans la manche de Chrysler réside en cette technologie d’hybride rechargeable, unique dans ce créneau.

Une technologie certes complexe et qui a elle aussi vieilli, mais qui permet cependant de circuler plus de 50 kilomètres en mode tout électrique, avant la mise en marche du moteur V6. Par contre, en hiver, le moteur à combustion s’éveille de manière aléatoire. Cela dit, cette motorisation parvient à maintenir une consommation moyenne avoisinant les 7 L/100 km, advenant le cas où vous auriez parcouru 100 kilomètres à la suite d’une pleine charge. L’été, ça baisserait facilement sous les 4 L/100 km.

Autre bonne nouvelle, cette technologie permet d’obtenir un total de 10 000 $ en crédit du fédéral ou du provincial (Québec). Parce que la taille de la batterie dépasse 15 kWh et parce que l’autonomie annoncée en mode tout électrique dépasse de justesse les 50 kilomètres. Puisque le seuil d’admissibilité est de 65 000 $ et que les prix des versions hybrides rechargeables ont grimpé au même titre que tous ceux des produits de la grande famille Stellantis, la division Chrysler n’a eu d’autre choix que de réviser la gamme de ses modèles pour 2024.

En effet, Chrysler remplace les Touring-L et Limited par un modèle baptisé Select, sur lequel il est possible d’ajouter divers groupes d’options. Des ensembles qui permettent d’obtenir l’équivalent des versions de l’an dernier tout en bénéficiant des crédits gouvernementaux, et ce, même si le prix de détail suggéré dépasse désormais les 65 000 $.

Évidemment, la version Pinnacle étiquetée à 75 190 $ n’est admissible à aucun crédit, étant d’ailleurs vendue au compte-gouttes. Or, il est clair qu’avec les avantages financiers des versions Plug-in Hybrid, la majorité des acheteurs québécois choisissent cette technologie au détriment du traditionnel modèle à essence.

Plug-In Hybrid ou V6 traditionnel?

En excluant la Chrysler Grand Caravan dont l’existence n’est pertinente que pour les parcs de location à court terme, il faut allonger pas moins de 57 000 $ pour une Pacifica à essence, sans options. Une somme de 10 000 $ supérieure à celle d’une Toyota Sienna à motorisation hybride et mieux équipée. Une somme plus élevée de 4 500 $ que pour la plus luxueuse des Kia Carnival, offrant une expérience immensément plus convaincante. En réalité, la Pacifica n’est plus dans le coup.

Encore une fois, il n’y a donc que l’hybride rechargeable qui ait quelques arguments, quoique l’on y perde l’avantage des sièges Stow N’Go de seconde rangée. On y perd aussi la possibilité du rouage intégral disponible sur certaines moutures à essence, bien que dans ce cas, la consommation soit en hausse de 15%, pour une moyenne avoisinant les 12 L/100 km.

Honnêtement, sa conduite demeure agréable. Silencieuse, lourde et bien ancrée au sol, elle fournit un confort supérieur à celui d’une Sienna de même qu’une ergonomie irréprochable. Il est vrai que les baquets de la seconde rangée ne sont pas aussi douillets que ceux d’une Carnival SX, mais rares sont les enfants qui s’en plaindront. Surtout s’ils font appel à des sièges d’appoint.

Croyez-moi, les enfants seront beaucoup plus concernés par l’efficacité de l’ensemble Cinéma proposé en option, qui pour près de 4 000 $, permet d’obtenir le nec plus ultra en matière de divertissement. Cela inclut deux écrans de 10 pouces, le WiFi 4G LTE, le service Fire TV d’Amazon, un système audio Alpine à 13 haut-parleurs, les casques d’écoute, la navigation, une caméra de vue d’ensemble du cockpit, tous les ports de branchement nécessaires de même que la radio satellite Sirius XM.

Quant à notre modèle d’essai (une Touring-L de fin de ligne de 2023), il était doté de l’ensemble Road Tripper, incluant un habillage esthétique unique avec une teinte gris céramique, qui n’est pas reconduit pour 2024. Et pour cause, une certaine simplification des gammes et une baisse progressive des ventes.

La fourgonnette Pacifica Plug-In Hybrid demeure pertinente. Ne serait-ce que pour sa technologie et sa faible consommation de carburant. Mais à condition d’y aller mollo avec les options et de ne pas trop étirer le terme du financement. En tant qu’exemple, en incluant les taxes et les crédits applicables, notre fourgonnette d’essai commandait une mensualité sur 72 mois (à 6,99% de taux de financement) de 1 182 $ par mois. Initialement, pour un prix de détail de 68 975 $.

À titre de comparaison, le coût mensuel de cette fourgonnette équivaut à celui d’une Toyota Sienna XSE à quatre roues motrices, équipée du groupe Technologie. La deuxième plus luxueuse de la gamme Sienna, laquelle affiche une consommation moyenne de 6,7 L/100 km. Une fourgonnette qui jouit d’une meilleure réputation de fiabilité et d’un coût de possession moins élevé à long terme. Cela dit, elle ne vous permettra guère d’obtenir une immatriculation verte pour ainsi profiter des avantages qui l’accompagnent.

En terminant, sachez que la meilleure façon de vous procurer une telle fourgonnette est de fouiller l’inventaire des concessionnaires. Ceux-ci peuvent actuellement allouer certains rabais supplémentaires, ce que ne feront pas vraiment Toyota ou Kia, pour ainsi réclamer un prix plus raisonnable. Du coup, vous obtiendriez une garantie prolongée du groupe motopropulseur et des composants du système hybride, chose recommandée si vous désirez conserver votre véhicule longtemps.

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