206 infractions par jour : ce radar photo est de loin le plus payant au Québec
Le radar photo situé sur l’autoroute Dufferin-Montmorency, à Québec, surprend en moyenne 206 chauffards par jour depuis son installation il y a moins d’un an, soit bien plus que tous les autres appareils de la province.
L’engin est si lucratif qu’il rapporte en moyenne plus de 29 000 $ quotidiennement à l’État, deux fois plus que le deuxième plus actif, situé à Mirabel.
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C’est du moins ce qu’on constate en comparant les dernières données mises à jour par le ministère de la Justice, en date de 31 décembre 2023 et obtenues par TVA Nouvelles.
« Visiblement, il a été installé à un endroit où il était absolument nécessaire », observe André Durocher, expert en sécurité routière chez CAA-Québec.
Ce radar photo a rapporté plus de 9,6 millions $ au gouvernement depuis sa mise en service en février 2023 avec l’émission de plus de 68 000 constats d’infraction.
Les radars fixes situés sur l’autoroute 15 sud, à Mirabel, et à l'intersection du boulevard Charest Ouest et de l'avenue Saint-Sacrement, à Québec, viennent en deuxième et troisième positions à ce chapitre. Ils ont donné respectivement en moyenne 109 et 73 constats d’infraction chaque jour depuis leur mise en fonction. Ils amassent aussi quotidiennement 14 130 $ et 7 959 $ grâce à ceux-ci.
Pas une panacée
Rappelons que la mise en place de l’appareil sur l’autoroute Dufferin-Montmorency en février dernier faisait suite à la tragédie qui a coûté la vie à quatre personnes à cette intersection, en septembre 2021.
Il se trouve à la hauteur du boulevard François-de-Laval, où la vitesse passe de 100 km/h à 70 km/h sur quelques centaines de mètres, en raison d’un feu de circulation.
« Pour qu’une conséquence soit dissuasive, il faut qu’il y ait le moins de temps possible entre l’infraction et la sanction. Or, c’est le problème avec les radars, dont les amendes sont envoyées plusieurs semaines plus tard », souligne M. Durocher.
Il qu’un conducteur n’obtiendra jamais de points d’inaptitude avec un radar photo, contrairement à lorsqu'il se fait interpeller par un policier, parce qu’on ne peut pas prouver qui était au volant.
« Les radars ne sont qu’une mesure complémentaire qui ne peut être utilisée seule pour espérer changer un comportement », ajoute-t-il.
Un message à répéter
L’expert en sécurité routière estime que la situation devrait toutefois s’améliorer avec le temps sur l’autoroute Dufferin-Montmorency, comme c’est le cas pour bon nombre de radars au Québec.
« Les gens qui reçoivent des constats d’infraction deviennent malgré eux des ambassadeurs de la sécurité routière, en racontant à leur famille qu’ils ont reçu une amende à tel ou tel endroit, explique M. Durocher. L’éducation, c’est de répéter un message encore et encore. Dans la dernière décennie, le bilan routier s’est amélioré d’année en année grâce à ça. »