Toyota 4Runner, en quête de la boue

Vous roulez à fond de train sur un chemin de gravier, les moustiques heurtent le grillage avant et le pare-brise. Vous avez roulé dans la boue et il y en a partout sur votre véhicule. Vous empruntez ce chemin simplement pour le risque et l’aventure dans le but de vous amuser à jouer les durs de dur. Comme vous aimez les défis, vous empruntez le chemin le plus difficile, le moins carrossable. À votre retour, vous ne lavez pas votre véhicule, pour qu’il puisse témoigner devant vos amis, de votre goût pour l’aventure.

Voilà ce que c’est que de rouler dans un 4Runner ! Il est fort, costaud et robuste. Il est capable d’en prendre et il ne bronche devant rien. Installez un jeu de pneus pour la boue et vous aurez un des véhicules les plus compétents en la matière. Ce Toyota est un aventurier dans l’âme et il a tous les attributs pour vous emmener dans des endroits où d’autres échouent bien souvent. Mais bien qu’il ait beaucoup de qualités pour le hors route, il n’en demeure pas moins que sur la route, il demeure bien doux et docile.

Le meilleur des deux mondes

Pour vérifier à quel point le 4Runner a l’âme d’un aventurier, on n’a qu’à descendre une pente très abrupte pour tout comprendre. Si vous connaissez la manœuvre, vous savez à quel point il faut bien doser le freinage. Il ne faut surtout pas qu’il y ait blocage des roues sinon, vous risquez de vous retrouver dans une très fâcheuse position... Avec ce Toyota, vous n’avez pas à penser au freinage car il est pourvu d’un système électronique de descente. Vous n’avez qu’à enlever votre pied de la pédale de frein et le système va s’occuper électroniquement de tout le freinage et il fera en sorte que votre vitesse en descente n’excède pas 6 km/h. Un peu comme un frein moteur, il vous amènera bien doucement jusqu’en bas de la pente et d’une manière nettement plus sécuritaire. Par contre, lors d’un passage en traverse de pente, les sièges n’offrent aucun support latéral et on doit tenir le volant bien serré. Pour être franc, les sièges devraient carrément être redessinés et mieux adaptés à ce type de condition.

Si dans le cas inverse vous tentez de gravir cette même pente et que vous immobilisez le 4Runner au beau milieu, vous pourrez repartir sans problème et sans qu’il y ait un risque que le véhicule se mette à reculer, car des capteurs intégrés aux freins vous permettent de démarrer sans recul au moment où vous relâcherez le frein pour ensuite appuyer sur l’accélérateur. Si le système sent un léger patinage des roues, il actionnera légèrement les freins qui empêcheront le 4Runner de partir vers l’arrière. Autre détail digne de mention : sur le modèle Limited, ils ont installé une suspension pneumatique arrière à commande de hauteur. L’avantage de ce système est que si vous devez rouler dans un endroit très accidenté, vous pouvez augmenter la garde au sol du Toyota afin de mieux négocier l’obstacle. Ce système vous permet même d’abaisser le véhicule, ce qui vous facilitera la vie si vous désirez mettre des choses plus lourdes dans le compartiment arrière. Dans le but de protéger les composantes mécaniques, le 4Runner a un bouclier ventral de série.

Le cœur de notre unité d’essai est un V8 i-Force de 4,7 litres à DACT et 32 soupapes. La puissance est réellement au rendez-vous, et il regorge de couple à bas régime, mais le prix à payer est une consommation presque indécente de 16 L aux 100 km. Cependant, il faut dire en sa faveur qu’il jouit d’une grande fiabilité. Si cette consommation est trop pour votre budget, alors allez-y avec le V6 de 4 L qui déploie tout de même 236 ch et 266 lb-pi à 4000 tr/min. Il n’offre pas autant de couple que le gros V8, mais pour une utilisation quotidienne, il fait l’affaire. Jointe à ces moteurs, on retrouve une transmission automatique à 5 rapports très efficace avec surmultipliée.

Ce Toyota est aussi pourvu d’un différentiel central Torsen avec dispositif de blocage qui répartit le couple entre le train avant et arrière, selon l’adhérence. Sur une ligne droite, il distribuera 40 % du couple aux roues avant et 60 % à l’arrière, et il modifiera aussi le couple en virage. Si une roue arrière devait se mettre à patiner, le rapport de couple serait modifié dans le but de compenser la perte de traction. Tout se fait automatiquement, sans que vous vous en rendiez compte !

La finition et la qualité d’assemblage sont impeccables. Tout est solide, bien fait et les composantes sont de qualité. Il faut environ 30 minutes d’utilisation pour craquer et tomber amoureux du 4Runner ! Son seul inconvénient est qu’il est loin d’être donné... En contrepartie, on a droit à un véhicule fait pour l’aventure et cela autant sur la route que dans les sentiers ou la boue.

Feu vert

Bonnes capacités hors-route, fiabilité enviable,
très bonne valeur de revente, système 4RM efficace,
bonne visibilité

Feu rouge

Tendance au roulis en virage, V8 trop gourmand,
dégagement intérieur restreint, console centrale trop large,
complexité du pneu de secours