Lexus HS250h 2010, la voiture de ma tante!
Avec les récents déboires de Toyota et les derniers rappels de Lexus, c'est à se demander si conduire un produit du géant nippon ne représente pas un danger. Il ne faut évidemment pas généraliser, mais compte tenu de la situation, les récents essais routiers de ce constructeurs se sont avérés plus exhaustifs qu'à l'habitude. C'est le cas notamment de la Lexus HS250h. En plus d'être un produit Toyota (les accélérateurs coincés), c'est également une voiture hybride (les freins de la Prius) en plus d'être un produit Lexus (visé par le plus récent rappel). Rien pour encourager les ventes de la berline. Mais laissons de côté ces problèmes plutôt techniques (on y reviendra n'ayez crainte!) pour s'attarder au produit uniquement.
Le modèle HS250h a été lancé tout récemment et prend la forme d'une berline. Il existe deux versions de ce modèle HS mais c'est le modèle Premium de luxe qui nous intéresse ici. Basée sur le châssis de la Prius, les dimensions extérieures de la HS250h se comparent à sa consœur de chez Toyota. Est-ce une version luxueuse de la Prius? Je dirais plutôt le pendant luxueux, mais plus petit, de la Camry avec qui elle partage d’ailleurs sa motorisation hybride. Ce n'est donc pas une voiture très volumineuse mais sa présence dans la gamme Lexus viendra combler un besoin grandissant. Tout comme le fait Audi avec la A3, BMW avec la Série 1 ou Mercedes avec sa Classe B, chaque constructeur de prestige tente d'attirer une clientèle de moins en moins fortunée avec des modèles d’entrée de gamme beaucoup plus abordable.
Déception!
À première vue, je trouvais cette voiture très stylisée et plutôt assez sportive avec ses bas de caisse et ses jupes latérales. La peinture métallisée rouge, les roues d'aluminium et les pneus à profil bas de 18 pouces viennent également ajouter une touche agressive à une voiture assez ordinaire à la base. Bref, j'étais très fier de la conduire et elle me semblait destinée à une clientèle jeune, disons dans la trentaine. C'était ma perception jusqu'à ce que je m'immobilise à un feu rouge aux côtés d'une voiture similaire en tout point conduite par… une dame âgée, frôlant certainement la soixantaine. Elle avait une coiffure bouclée, un foulard autour du coup, des lunettes avec une chainette et conduisait à 10 cm du volant. Toute ma virilité s'est automatiquement estompée. Dès lors, dans ma tête, la HS250h était maintenant une voiture destinée aux matantes et mononcles de ce monde. Un peu comme la Toyota Camry l'est pour les personnes âgées, c’est-à-dire une voiture fiable, sans tracas et sans sensations de conduite. C'est à se demander si la HS250h n'est pas l'étape suivante pour quiconque désire une Camry mais avec un peu plus de prestige et de luxe. Bref, j'étais un peu moins fier de me montrer au volant de cette voiture…
Outre ce petit détail anodin (je suis probablement le seul à associer la HS250h à ma tante!), la voiture montre un design extérieur très réussi. La finition est exemplaire et les proportions très bien équilibrées. La présence d'une bande chromée dans le bas des portières vient rehausser le luxe et le dynamisme de la voiture.
Système hybride standard
Après avoir essayé le Highlander hybride, la Camry hybride, la Prius et le Lexus RX450h, je dois avouer que cette HS250h n'a rien de bien différent en ce qui touche le système hybride. On retrouve donc le même affichage qui nous permet de constater le fonctionnement du système. On peut donc savoir à quel moment les batteries fournissent de l'énergie, à quel moment la voiture ne fonctionne qu'en mode électrique ou en quelles occasions le système est en mode optimal. Bref, après plusieurs essais, ce n'est plus aussi excitant de voir ces dessins et ces chiffres. Un peu inutile à mon avis. Pour ceux qui prennent possession d'une voiture hybride prochainement, vous serez émerveillé durant les premiers mois par ces artifices mais croyez-moi, après avoir digéré la nouveauté, cet écran ne vous serez plus seulement utile qu'à impressionner les passagers.
Un peu ordinaire
La conduite de la HS250h n'est pas des plus excitantes. Ce n'est manifestement pas du calibre de la IS mais ce n'est pas son but n'ont plus. Au volant de la berline hybride, c'est plutôt un comportement à la Camry qui nous envahie, c'est-à-dire, plutôt aseptisé avec une légère touche de fermeté. La présence des pneus de 18 pouces permet d'agrémenter la sensation de conduite et les suspensions donnent l'impression de bien contrôler le tangage et le roulis. Autrement, c'est le néant dans les sensations. Le 4 cylindres hybride offre une bonne puissance (187 chevaux) mais le rendu est soporifique. Le son de l'échappement est étouffé et la présence de tout ce système hybride donne l'impression de conduire une voiture totalement électrique. Ce n'est pas mal en soit mais pour de la performance et de l'agrément, ce n'est pas ce qui donne le plus de frissons.
La position de conduite est bonne puisque les nombreux ajustements permettent de trouver la forme idéale pour le corps. Les sièges de cuir n'offrent cependant pas le support idéal pour faire du slalom mais supposant une utilisation urbaine normale, l'ensemble obtient une bonne note. La visibilité est bonne et les commandes sont presque toutes bien disposées. Comme c'est le cas sur la plupart des produits Toyota et Lexus, on se demande quelques fois pourquoi certaines commandes sont si mal placées. Entre autre, celles à la gauche du volant sur la planche de bord qui sont trop basses et peu visibles. Et puis vient ce surprenant levier ou manette de contrôle des systèmes qui prend la place du levier de vitesses sur la console centrale. Un style original qui ne semble pas faire l'unanimité. Mais bref, l'utilisation est agréable puisque la manette est ergonomiquement bien dessinée. Le système n'est cependant pas le plus facile à opérer mais après quelques minutes de pratique, on parvient à tout accomplir et cela devient un charme.
En un mot, la HS250h est une version endimanchée de la Prius. On cible un marché en pleine effervescence au Québec comme partout dans le monde: attirer les acheteurs moyens vers un produit plus onéreux et réutiliser les plateformes pour sauver des coûts d'opération. Et la HS250h accompli parfaitement la tâche. Par contre, c’est également e cas avec la Camry, on se demande à quoi sert une version hybride dans un créneau où les gens ont assez d'argent pour payer leur essence et s'offrir un traditionnel V6 beaucoup plus puissant et stable.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Lexus HS 2010 |
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Version à l'essai | HS250h Ultra Premium |
Fourchette de prix | 39 900 $ – 45 300 $ |
Prix du modèle à l'essai | 48 750 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 6 ans/110 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 5,6 / 5,9 / 6,2 L/100km |
Options | Groupe ultra premium (3 450$) |
Modèles concurrents | n.d. |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Bien mais sans plus |
Valeur subjective | La voiture de ma tante à mes yeux |
Esthétique | Look accrocheur mais la voiture reste trop anonyme |
Confort | Insonorisation et douceur de roulement exemplaire |
Performances | Plus économique que performant |
Appréciation générale | Elle est trop parfaite et anonyme en plus d'être dispendieuse |