Chevrolet Trailblazer 2024 : esthétique révisée, mécanique inchangée

Publié le 1er août 2024 dans Essais par Jacques Bienvenue

Lorsque la division Chevrolet a ressuscité le Trailblazer en 2021 afin d’harmoniser sa gamme de VUS, il n’avait rien en commun avec le véhicule du même nom commercialisé plusieurs années auparavant. En effet, ce dernier était un 4x4 intermédiaire pouvant s’adonner à une véritable conduite hors route. Quant à son homonyme de nouvelle génération, il s’agit plutôt d’un multisegment urbain davantage réservé à la conduite sur le bitume que sur des sentiers.

Pour cette année, on note de multiples modifications au Trailblazer. C'est une bonne chose puisque par le passé, General Motors avait la fâcheuse habitude de laisser dépérir ses modèles jusqu’à ce qu’ils ne soient absolument plus compétitifs. On procédait alors à une révision complète, à la hauteur de la concurrence, et parfois on utilisait même une nouvelle désignation. Contrairement aux constructeurs asiatiques qui procédaient, après trois années sur le marché, à des changements mécaniques et esthétiques afin de les rendre plus attrayants pour les acheteurs. Résultat : les manufacturiers japonais et coréens ont grugé une bonne partie du marché autrefois dominé par les Américains.

Nouvelle silhouette, nouvel habitacle

Si l’on ne croise pas si souvent le Trailblazer 2024 sur nos routes, ce n’est pas parce que lui et ses éditions antérieures sont déficientes au chapitre de l’esthétique. En effet, comme plusieurs personnes l’ont mentionné, le véhicule a une belle allure. Cette fois-ci, les sections avant et arrière ont été modifiées. Selon les versions, la calandre varie. Ainsi, sur le modèle RS, elle est encadrée sur sa partie supérieure par de longilignes phares à DEL. De plus, de chaque côté de cette grille, on note la présence de réceptacles abritant les phares antibrouillards. Ajoutez un pare-chocs sculpté et vous avez un devant qui ne laisse personne indifférent. La même dynamique visuelle s’applique à l’arrière alors que le hayon est doté d’une lunette inclinée et surplombée par un déflecteur. En raison de son moteur plus puissant, ce modèle est muni de deux tuyaux d’échappement.

Photo: Chevrolet

Dans l’habitacle, la planche de bord a été modernisée et intègre un écran d’affichage de 11 pouces couplé à un tableau de bord numérique de 8 pouces abritant les cadrans indicateurs. Il faut souligner que la position de conduite est bonne et que l’ergonomie de la majorité des commandes ne prête à aucun reproche majeur. La qualité de la finition et de l’assemblage est bonne et en mesure de supporter la comparaison avec la plupart des concurrents.

Enfin, l’habitabilité est adéquate, incluant les places arrière, mais l’espace de chargement arrière est à peine plus important que celui des autres modèles de la catégorie. Il faut ajouter un détail intéressant et fort pratique : le dossier du siège avant droit se replie pour faciliter le transport d’objets longs.

La loi des trois cylindres

Si les moteurs à trois cylindres ne vous intéressent pas, le Trailblazer ne sera pas pour vous, car les deux moteurs offerts sont de ce type. Les versions de base ne peuvent être livrées qu’avec un moteur turbo de 1,2 litre produisant 137 chevaux et 162 livres-pied de couple. Celui-ci anime les roues avant par l’entremise d’une transmission à rapports continuellement variables. Soit dit en passant, c’est le seul moteur boulonné dans le Trax, vendu moins cher.

Photo: Chevrolet

Le second moteur est aussi un trois cylindres turbocompressé, cette fois d’une cylindrée de 1,3 litre. Il est proposé dans certains modèles, notamment les RS et ACTIV. Sa puissance est de 155 chevaux et son couple, de 174 livres-pied. Il est associé à une boîte automatique à neuf rapports, tandis que la traction intégrale peut être commandée. Il faut souligner que ce rouage aux quatre roues n’est engagé que si l’on appuie sur le bouton d’activation. Le reste du temps, vous vous retrouvez au volant d’un véhicule à traction. Pourquoi est-ce ainsi? L'idée est de réaliser des économies de carburant, mais avec une consommation moyenne de 8,6 L/100 km, cet argument n’est pas très convaincant. À titre d’exemple, le Mazda CX-30 est doté d’un moteur de 191 chevaux et sa consommation de carburant est légèrement inférieure à celle du Chevrolet!

Le talon d’Achille

Si l’on résume, le Chevrolet Trailblazer 2024 arbore une silhouette très significative et attrayante, tandis que son habitacle est spacieux et pratique. À première vue, ce véhicule devrait se retrouver au sommet de la pyramide de la catégorie.

Malheureusement, il est trahi par sa motorisation. En effet, peu importe la cylindrée choisie, les accélérations sont modestes. Dans une certaine mesure, le couple plutôt généreux à bas régime du moteur de 1,3 litre compense ce manque de performance. Cependant, il s’essouffle vite car il travaille très fort. Ceci explique certainement sa consommation relativement élevée par rapport à sa cylindrée et sa puissance. Il est vrai que certaines améliorations ont été apportées à ces deux moteurs, mais il ne s’agit sans doute que de détails pour en assurer la fiabilité, car au chapitre des performances et du rendement, il n’y a pas de différence entre la première et la seconde génération.

Photo: Chevrolet

C’est dommage puisque le comportement routier est correct, l’habitacle se veut confortable même sur de longues distances et son caractère pratique surpasse plusieurs des modèles concurrents.

Les deux déclinaisons haut de gamme sont RS et ACTIV. La première revêt une apparence plus sportive avec, entre autres, un déflecteur monté sur la partie supérieure du hayon ainsi que des roues de 19 pouces. En revanche, ses performances n’ont rien de sportif. Toutefois, les grosses roues de la RS améliorent la tenue de route. Quant à la version ACTIV, elle possède une suspension calibrée en fonction de la conduite hors route. Sérieusement, les acheteurs vont-ils se diriger tout droit vers les routes impénétrables de la forêt boréale? On en doute…

Photo: Chevrolet

Le Trailblazer n’est pas dépourvu de qualités et plusieurs de ses éléments pratiques le feront apprécier. En outre, sa cote de sécurité est excellente, une caractéristique importante pour bien des familles. Si sa motorisation était harmonisée avec la catégorie, ce serait encore mieux.

Et le Trax?

Chevrolet a involontairement créé une rivalité entre le Trax, plus abordable, et le Trailblazer, positionné un cran au-dessus et vendu plus cher. Ironiquement, le premier est plus grand et possède un empattement un tantinet plus long que son grand frère. Pire encore, les deux partagent le même moteur de base de 1,2 litre. La différence, c’est que le Trailblazer peut être commandé avec un moteur plus puissant, d’une cylindrée plus importante et proposant le rouage intégral.

Cela sera sans doute un dilemme pour ceux qui ne sont pas intéressés par des accélérations légèrement plus rapides ou un rouage intégral, mais qui sont attirés par un habitacle spacieux et confortable et une silhouette élégante.

À voir aussi : 10 modèles qui misent sur un nom du passé

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Chevrolet Trailblazer 2024
Version à l'essai RS
Fourchette de prix 26 699 $ – 32 999 $
Prix du modèle à l'essai 32 999 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 9,0 / 8,1 / 8,6 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Mitsubishi Eclipse Cross, Mazda CX-30, Kia Seltos, Kia Niro, Hyundai Kona, Honda HR-V, Buick Encore GX, Mitsubishi RVR, Nissan Kicks, Subaru Crosstrek, Toyota Corolla Cross, Volkswagen Taos
Points forts
  • Silhouette élégante
  • Bonne habitabilité
  • Système d’infodivertissement amélioré
Points faibles
  • Motorisation perfectible
  • Options onéreuses
  • Consommation décevante
Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×