Des lobbys pro-électrique dénoncent les « tactiques de peur » de certains fabricants
À peine 24 heures après la sortie musclée des manufacturiers automobiles dans Le Journal, des voix s’élèvent pour dire que l’interdiction de vente de voitures neuves à essence d’ici 2035 est au contraire plus atteignable et souhaitable que jamais au Québec.
« Ce sont des tactiques de peur qu’ils ont utilisées de nombreuses fois dans le passé, notamment quand on a voulu imposer les ceintures de sécurité », va jusqu’à dire Louise Lévesque, directrice des politiques de Mobilité Électrique Canada (MEC).
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« Ça me fait un peu sourire. Il y a encore plus de profits à aller chercher à court terme en étirant la sauce des véhicules à essence », lance-t-elle.
« On s’attend même à y arriver un an plus tôt. Les manufacturiers ont dit les mêmes choses, il y a six ans, avec la Norme véhicules zéro émission [VZE] », note pour sa part Simon-Pierre Rioux, porte-parole de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ).
Baisse aux États-Unis
Or, d’après Simon-Pierre Rioux de l’AVÉQ, il faut rappeler qu’aux États-Unis, on s’attendait à une hausse des ventes d’électriques de 40% par année, mais que l’augmentation avoisine plutôt les 20%, ce qui est tout de même une hausse.
« On devrait arriver à la parité des coûts entre véhicules à essence et électriques en 2027 », observe-t-il.
« Cette réglementation prévoit d’ailleurs une réévaluation de la cible de 2035 en 2030 », prévient-on.
Québec rappelle que la cible est aussi celle adoptée dans d’autres juridictions canadiennes et en Californie, et que là-bas aussi les subventions à l’achat ont fondu.
« La réglementation VZE adoptée en septembre dernier a également fait l’objet de consultations et dans les faits, l’interdiction touche environ 700 véhicules supplémentaires par année, selon l’analyse d’impact réglementaire », conclut le cabinet, qui poursuit sa route.