En Corée chez Kia, trois nouveaux véhicules à ne pas manquer !

Publié le 27 avril 2010 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Lorsque les compagnies Hyundai et Kia se sont fusionnées en 1998, cette dernière venait de connaître une période fort turbulente  au chapitre de ses finances. De plus, ce constructeur s’était surtout spécialisé à produire des véhicules pour d’autres compagnies et sa gamme était surtout orientée vers des modèles plus économiques que ceux de Hyundai. Mais c’était hier.

Une fois que les deux partenaires aient résolu les problèmes de gestion commune et de partage des marchés, la direction s’est fixé un objectif très ambitieux, celui de devenir l’un des plus importants producteurs automobiles. À l’époque, le duo Hyundai-Kia était au 12e rang des constructeurs mondiaux. En 2009, il était au cinquième rang.

Mais la direction a des ambitions plus importantes  et on ne se contentera pas de la situation actuelle. Pour ce faire il faut que la marque Kia présente une gamme de produits plus homogènes et plus dynamiques. En effet, malgré beaucoup d’efforts au cours des cinq dernières années, certains modèles étaient moins compétitifs aussi bien par rapport aux véhicules Hyundai que par rapport à la compétition en général. Mais le dévoilement de trois nouveaux modèles devrait régler cette situation. Ces nouveaux venus sont un Sportage modernisé au maximum, une Magentis/Optima vraiment à la hauteur des meilleures de sa catégorie et finalement la spectaculaire Credenza qui fera rapidement oublier la tristounette Amati.

Nous avons eu l’occasion de faire l’essai de ce trio lors d’une visite à l’usine Namyang en Corée du Sud. Il est important de préciser que cet essai s’est résumé à de courts trajets effectués sur une aire d’essai dynamique sur les terrains de cette imposante usine dont la capacité est de 600 000 unités mais cela est tout de même suffisant pour nous donner des impressions préliminaires par rapport à ce trio qui sera importé au pays au fil des mois à venir.

Sportage : nouveau look, nouvelle mécanique

Ce véhicule sport utilitaire a fait partie des premiers modèles Kia à être distribué au Canada il y a un peu plus d’une décennie maintenant. Ce véhicule était primitif, d’une finition très sommaire et propulsé par un moteur plus robuste que performant. Ce modèle était un héritage de l’ancienne compagnie avant que celle-ci ne soit intégrée à Hyundai. Un second modèle qui était en fait dérivé du Hyundai Tucson a permis à la bannière Kia de pouvoir offrir un produit plus moderne et plus compétitif. Malgré ces qualificatifs, le Sportage ne figurait pas parmi les meilleurs de sa catégorie. Sa silhouette était tout juste de notre époque, le moteur adéquat tout au plus et la tenue de route nettement perfectible. Par contre, il était vendu à un prix très compétitif qui compensait avantageusement.

Mais puisque Hyundai a dévoilé il y a environ six mois son modèle Tucson entièrement transformé et doté d’une silhouette très élégante, il était normal que son associé fasse la même chose avec le Sportage.

Malgré un temps maussade et une pluie battante, nous avons tout de même apprécié la silhouette fort dynamique de cette nouvelle mouture. Si le Tucson est d’une élégance raffinée, la silhouette du Sportage à un petit quelque chose de plus sportif surtout en raison de sa partie arrière dont la custode plus large est l’élément visuel le plus important. À l’avant, le capot plongeant surplombe une grille de calandre dorénavant typique à tous les modèles Kia et qui nous permet d’identifier le véhicule très rapidement. Comme le veut la tendance actuelle, les phares de route se prolongent sur la paroi latérale des ailes tandis que les phares  antibrouillard sont localisés à chaque extrémité du pare-chocs dans une excroissance qui termine une prise d’air qui traverse la partie avant de part en part.

Parmi les autres caractéristiques visuelles, il faut noter les sculptures dans la partie inférieure des parois latérales. L’arrière est vraiment typique avec son hayon arrondi, ses feux de freinage horizontaux et  un pare-chocs placé en position relativement basse. Soulignons au passage que le seuil de chargement de la soute à bagages est relativement élevé. Toujours au chapitre de cette tournée visuelle, dans l’habitacle, la planche de bord est également moderne et se démarque surtout par son indicateur de vitesse numérique circulaire de couleur orangée placé en plein centre du champ de vision du conducteur. Par contre, comme il s’agissait de véhicules de pré production il est difficile de d’évaluer la qualité des plastiques qui me semblaient relativement durs et dont la texture était à perfectionner.

Un court galop d’essai sur cette immense aire d’essai dynamique a permis de découvrir un véhicule beaucoup plus insonorisé qu’auparavant, une position de conduite améliorée et un moteur quatre cylindres de 2,4 litres associé à une boîte manumatique à six rapports dont le passage des rapports est rapide et sans à-coups. La direction pourrait être moins assistée, mais c’est quand même dans la bonne moyenne de cette catégorie. Bref ce petit galop d’essai semble prometteur et soulignons au passage que ce modèle sera commercialisé avec un autre moteur quatre cylindres également il s’agit d’un moteur 2,0 litres turbo. Une boîte manuelle sera également disponible avec l’un ou l’autre moteur. Son arrivée sur le marché est prévue pour l’automne prochain.

Au tour du Magentis-Optima

Pour la plupart d’entre nous, une Kia Optima est une voiture inconnue. Par contre, lorsqu’on souligne qu’il s’agit de la Magentis, les gens savent de quoi on parle. En effet, sur le marché canadien, la compagnie Kia a du identifier sa berline intermédiaire comme étant la Magentis puisque c’est GM qui possédait les droits d’utilisation du mot Optima pour identifier une automobile. C’est dorénavant chose du passé et comme partout ailleurs sur la planète, le marché canadien va offrir la Kia Optima.

Revenons à la Magentis. Cette berline à la silhouette particulièrement anonyme représentait tout de même une bonne affaire car son équipement était fort complet, son prix plus que compétitif et il était même possible de commander une version propulsée par un moteur V6. Malgré ses qualités, le design d’une autre époque a fortement handicapé les ventes de cette coréenne qui méritait un meilleur sort.
Mais sa remplaçante devrait faire tout un tabac. En effet, autant la silhouette du modèle actuel manque de punch, autant la nouvelle mouture impressionne. Ce modèle réunit tout ce que Kia a fait de bien au chapitre des berlines et au premier coup d’œil on pourrait quasiment l’associer à une marque germanique.

Une fois de plus, les stylistes ont fait appel à cette calandre si caractéristique qui est cintrée en ses parties centrales inférieures et supérieures et celle-ci surplombe une prise d’air dont chaque extrémité abrite un phare antibrouillard. Le capot plongeant doté d’arêtes de chaque côté est une autre source de repérage visuel. Soulignons, comme le veut la tendance actuelle, une prise l’évacuation d’air  factice sur la partie supérieure arrière de chaque aile avant. La partie arrière est un peu puis allégée que l’avant, mais c’est également bien réussi tandis que  les roues en alliage de type bâton s’harmonisent fort bien à cette carrosserie

Dans l’habitacle, le tableau de bord comprend deux éléments principaux, soit la nacelle des instruments avec des cadrans indicateurs principaux séparés par un centre d’information dans l’espace situé entre les deux. Puis au centre de la planche de bord, un bourrelet délimite la section consacrée à l’écran de navigation et aux commandes audio et vidéo. Sur le modèle que nous avons conduit, tout était noir et on a fait appel à du plastique laqué style laque de piano qui est plus ou moins à sa place sur une voiture de cette catégorie.

En conduite, le confort des sièges, la bonne position de conduite, le silence de roulement, les prestations du moteur quatre cylindres de 2,4 litres et les passages rapides et doux des rapports de la transmission manumatique sont autant d’éléments positifs. Par contre, tel que mentionné précédemment, la qualité des plastiques, et la disposition des commandes sont moins impressionnants. Même si cet essai a été très limité, la stabilité directionnelle, l’absence de roulis en freinage et une direction correcte sont autant d’éléments prometteurs qui feront rapidement oublier la Magentis actuelle. Comme sur le Sportage, un transmission manuelle à six rapports et un moteur 2,0 litres turbo seront offerts. Son arrivée sur le marché est prévue pour la fin de l’automne 2010 ou le début de 2011.

Adieu Amanti, bienvenue à la Cadenza !

Inutile d’en dire davantage sur l’Amanti. En effet, cette berline à vocation plus luxueuse que tous les autres véhicules Kia était affublée d’une silhouette quasiment caricaturale. À ses débuts sur notre marché, cette berline n’avait pas grand-chose à offrir à part  un équipement complet et un prix compétitif. Mais au fil des années, la mécanique a été remplacée, la suspension modifiée et la finition de beaucoup améliorée. Le produit était intéressant, mais sa silhouette faisait fuir les acheteurs.

Cette fois, on repart à neuf avec une nouvelle plate-forme, un moteur plus puissant et surtout une silhouette totalement redessinée. Il faut noter que les stylistes n’avaient pas le choix puisque l’Amanti  était nettement en retrait à ce chapitre face à la concurrence.
Lors de notre essai, certains ont reproché à cette nouvelle venue d’avoir une silhouette trop semblable à celle de l’Optima. Pourtant il existe de nombreuses différences visuelles. Il est vrai que la grille de calandre est toujours cintrée en sa partie centrale mais c’est moins amplifié et la grille de calandre est plus discrète. Autre changement à souligner, la prise d’air n’est plus transversale mais centrale. De plus, l’ampleur des phares avant est moindre que sur l’Optima. Bref, la présentation extérieure est nettement plus formelle et conservatrice, en harmonie avec la clientèle visée tandis que la partie arrière est moins tourmentée que sur l’Optima.

Dans l’habitacle, c’est sobre, un peu trop sobre même et ça manque certainement d’impact visuel. Au premier coup d’œil, on a l’impression d’être dans une voiture de catégorie beaucoup plus modeste. Par contre, les sièges se sont avérés confortables du moins lors de notre bref galop d’essai. Comme il se doit sur une voiture de cette catégorie, tous les gadgets du genre sont rendez-vous. Et pour démarquer davantage cette berline plus prestigieuse, les ingénieurs ont opté pour un moteur V6 de 3,5 litres d’une puissance de 290 chevaux. Monté transversalement, il est associé à une transmission de type manumatique à six rapports.

La voiture n’est pas nécessairement sportive, mais ses qualités dynamiques sont à souligner et la vivacité du moteur également tandis que la boîte automatique est nerveuse est bien étagée.

Cette nouvelle Cadenza possède donc d’indéniables qualités, mais il est certain qu’on va lui reprocher sa ressemblance avec l’Optima, ce qui risque de lui nuire. Les gens préféreront sans doute  payer moins cher pour une voiture plus ou moins similaire, tout au moins en fait de silhouette.

Bref, avec ce trio de nouveautés, Kia se donne les moyens de poursuivre sa progression sur les marchés américain et canadien. La marque a dorénavant tous les outils pour faire jeu égal avec son partenaire Hyundai et améliorer son image auprès de la population en général. Et il ne faut pas oublier qu’une Forte à moteur hybride sera commercialisée en fin d’année. Son rouage hybride est assez sommaire, mais son prix compétitif devrait sans doute compenser. C’est tout au moins un premier pas pour Kia dans le monde des véhicules hybrides.

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