Porsche 911 Turbo 1996 : l’évolution ultime du concept initial
La 911 type 993 est l’aboutissement du travail d’optimisation réalisé par Porsche depuis 1963. C’est encore plus vrai avec les versions suralimentées, dont les performances ont été poussées au maximum. Le modèle que vous avez sous les yeux est une 911 Turbo de 1996, peinte en Rouge aréna, une teinte qui lui va à ravir. Si le toit, le capot avant et les portières demeurent similaires à ceux de la génération précédente, les ailes bombées renforcent l’agressivité de la voiture, qui semble presque intimidante quand on la détaille de l’extérieur.
À l’ouverture de la porte, on retrouve l’habitacle typique des 911 antérieures, mais avec une qualité de finition améliorée. Le superbe état de conservation des plastiques et des cuirs de notre modèle d’essai en témoigne. Intégralement noir, l’intérieur est tout de même rehaussé par un levier de vitesses et un frein à main (optionnels) en aluminium brossé. Le volant n’étant pas réglable, il faut jouer avec le siège pour trouver la bonne position de conduite. Les baquets, qui étaient optionnels, maintiennent adéquatement et se montrent confortables.
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À la mise à feu, le système d’échappement signé Fabspeed Motorsport délivre une sonorité rauque mais pas trop envahissante. Au moment de prendre la route, Pierre - le propriétaire de la voiture - nous indique que l’embrayage assisté, spécifique à la 993 Turbo, est très léger. C’est effectivement surprenant, d’autant plus que le point de patinage est situé très haut. Ajoutez le pédalier articulé vers le bas typique des 911 refroidies par air, et vous comprenez qu’il faut quelques kilomètres pour décoller sans à-coups.
Conduite tranquillement, la facilité de la 993 Turbo tranche radicalement avec sa silhouette menaçante. Pas trop bruyante sur l’autoroute, la voiture sait aussi se montrer confortable lorsque la chaussée devient raboteuse. Avant 3 500 tr/min, le flat-6 de 3,6 litres dispose de suffisamment de couple pour s’insérer facilement dans la circulation. Au-dessus de ce régime, le moteur change de visage et file vers la zone rouge avec une force réjouissante. Un vrai turbo « à l’ancienne » dont les 402 chevaux permettent des accélérations très actuelles.
La boîte à 6 rapports, rapide et précise, marque un progrès notable avec celle des générations précédentes. Enfin, le freinage puissant permet de ralentir efficacement la 993, en dépit d’une attaque timide à la pédale. Docile ou furieuse sans se montrer trop exigeante grâce à son rouage intégral, la 993 Turbo est un vrai régal à conduire, y compris sur nos routes mal asphaltées.
L’avis de Jacques Duval dans le Guide de l’auto 1996 :
« Jamais encore Porsche n’avait fabriqué une voiture aussi technologiquement poussée et surtout aussi incroyablement performante. Avec 400 chevaux qui ne demandent qu’à se déchaîner, on a tendance à perdre toute notion de vitesse. Il faut se méfier, car il est toujours possible de « casser » l’adhérence des roues arrière sur des surfaces glissantes. En bref, la 911 Turbo impose le respect tout autant qu’elle exige un compte en banque bien garni. »
Un grand merci à Pierre Malenfant pour sa confiance et le prêt de sa voiture.