Le prix de l’essence est à son plus bas depuis 2022 au Québec

Publié le 6 septembre 2024 dans Actualité par Journal de Montréal

Même s’ils sont coincés dans les bouchons de circulation depuis le début de la rentrée, les automobilistes ont au moins une bonne raison de se réjouir alors que le prix de l’essence est à son plus bas depuis 2022.

Depuis quelques jours, dans plusieurs régions du Québec, on remarque que plusieurs essenceries affichent des prix inférieurs à 1,50 $ le litre, une première depuis décembre 2022.

À la pompe, les visages de déception et d'incompréhension des consommateurs des derniers mois ont fait place à des sourires depuis quelques jours. On l'a constaté lors de notre passage à une station de la Rive-Nord de Montréal. 

« Avec ce prix à la baisse, je vais pouvoir économiser entre 20 et 30 $ par semaine, affirme Elizabeth Toman, une Montréalaise qui travaille dans un magasin des Outlets de Mirabel. Ça fera une différence dans mon budget. »

Photo: Mathieu Boulay

Par exemple, avec une différence de 15 sous par litre, on peut épargner entre 5 $ et 7,50 $ selon la capacité du réservoir.

Cette bouffée d’air frais pour les portefeuilles des automobilistes se fait sentir dans plusieurs régions du Québec. Plusieurs stations dans les régions de Lanaudière, des Laurentides, de la Montérégie, de l’Outaouais et du Saguenay–Lac-Saint-Jean affichent des prix inférieurs à 1,50 $ le litre.

Au courant de la journée de jeudi, une station de Saint-Zotique, en Montérégie, a affiché un prix de 144,7 cents. À quelques kilomètres de là, son compétiteur a également joué du coude à 144,9 cents. On est bien loin des prix moyens affichés durant la saison estivale qui avoisinaient 1,70 $.

« Les indicateurs pétroliers sont en forte baisse depuis le début de la semaine , confirme Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques chez CAA-Québec. Quand le prix de l’essence baisse, c’est toujours une bonne nouvelle pour les consommateurs. »

Les stations d’essence de Québec ont également baissé leurs prix à la pompe.

Photo: Gabriel Côté

D’autres baisses en vue?

Selon Dan McTeague, président de l’Association pour une énergie abordable, cette baisse est notamment due à l’écoulement des réserves de l’essence d’été, dont l’une des composantes est de l’alkylate. « Plusieurs stations sont en train de liquider l’essence qui est utilisée durant l’été », affirme-t-il. 

D’ici le 15 septembre, il pourrait y avoir de légères hausses, selon l’expert. Toutefois, les automobilistes pourraient avoir d’autres bonnes nouvelles après cette date.

« On pourrait voir des baisses pouvant aller jusqu’à 6 cents le litre, précise McTeague. Et la raison est fort simple. L’une des composantes dans l’essence estivale, l’alkylate, sera remplacée par du butane. Ce changement rend les coûts de production pour les raffineries moins dispendieux. Les prix actuels pourraient se poursuivre pendant plusieurs semaines. »

Abolition du prix plancher de l’essence : une autre mission pour la nouvelle « superministre » Fréchette

Avec son départ, Pierre Fitzgibbon a laissé un autre dossier important sur le coin de son bureau de l’Assemblée nationale à sa successeure, Christine Fréchette : l’abolition du prix plancher sur l’essence.

Le 16 mai dernier, Fitzgibbon a annoncé qu’il avait l’intention d’abolir le prix plancher sur l’essence selon la recommandation du rapport du professeur Robert Clark. Celui-ci portait sur les disparités régionales du prix de l’essence au Québec.

Photo: Capture d'écran TVA Nouvelles

Or, en remettant sa démission au premier ministre François Legault, il n’aura pas l’occasion de finaliser son dossier, comme plusieurs autres qui étaient en marche.

« Le rapport Clark a été déposé après le dépôt du projet de loi 69, mentionne le porte-parole de la Régie de l’Énergie, Benjamin Bourque. Ils vont apporter techniquement ce point en commission parlementaire à l’automne. Il faudra que les parlementaires ou des groupes viennent plaider pour amender le projet de loi à ce sujet. Il faudra suivre les commissions. »

Pas avant 2025

Cependant, comme dans tout projet de loi, le processus est long et fastidieux. Il faudrait attendre plusieurs mois avant son entrée en vigueur.

Dans le dossier actuel, une possible abolition du prix plancher pourrait entrer en vigueur seulement à l’été 2025 dans le meilleur des scénarios. « Ce n’est pas entre nos mains. Lorsqu’une loi est entérinée, on l’applique instantanément », précise Bourque.

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